mercredi 29 août 2012

Zone blanche de Jean-Claude Denis

J-C Denis © Futuropolis 2012
La zone blanche, c’est un endroit où les portables ne passent pas. Serge Guérin en rêve de cette zone, lui qui ne supporte pas les ondes électromagnétiques. Ce soir d’hiver où une panne d’électricité paralyse la ville, Serge revit. Problème, le digicode de son immeuble étant HS, il doit se réfugier au troquet du coin puis dans le hall d’un hôtel pour fuir le froid. C’est là qu’il rencontre une charmante jeune femme. Au fil de la discussion, chacun confie à l’autre ses malheurs et ses envies de meurtre. Après avoir passé la nuit ensemble, ils décident de mettre au point un plan imparable devant leur permettre de parvenir à leurs fins. Seulement, les choses ne se passent pas toujours comme prévu…
  
Jean-Claude Denis mélange les genres, tâtant à la fois du polar et de la sociologie. Mais pas de politique, les écolos « anti-ondes » en seront pour leurs frais. Le grand prix du festival d’Angoulême 2012 ne donne pas dans la dénonciation de la nocivité des antennes-relais. Zone blanche n’est donc pas un cri d’alarme. L’auteur concède que de toute façon, il n’a jamais cherché à délivrer des messages dans ses albums : « je n’ai jamais eu qu’une seule ambition, dans mon travail : parler de la vie. » C’est en recentrant son propos sur l’ambigüité des personnages que J-C Denis tricote le nœud de son récit. Serge est-il vraiment malade ou tout simplement givré ? Et cette femme croisée au bar de l’hôtel : femme fatale sincère ou fieffée mythomane ? Leur point commun tient dans l’absolue solitude qui semble les habiter. Pour le reste, chacun gardera jusqu’au bout sa part de mystère.

L’intrigue entremêle flashbacks et retour au présent. Un procédé classique mais qui fonctionne parfaitement bien. Niveau dessin, le trait de l’auteur se reconnaît au premier coup d’œil. Comme d’habitude, il a effectué un gros travail sur la lumière,  les ombres et les clairs-obscurs pour diffuser une ambiance d’ensemble plutôt feutrée.

Zone blanche n’est sans doute pas le meilleur album de J-C Denis mais il n’empêche que sa lecture fut pour moi un agréable moment. Petite cerise sur le gâteau, la pirouette finale (merci les écureuils^^), d’une crédibilité certes discutable, est aussi inattendue que surprenante et clôture le récit avec une maestria teintée d’un soupçon de désespoir (voir pour cela les trois dernières cases).

Zone blanche  de Jean-Claude Denis. Futuropolis, 2012. 68 pages. 16 euros.



J-C Denis © Futuropolis 2012





15 commentaires:

  1. Ton billet donne envie de découvrir cette nouvelle oeuvre de Jean-claude Denis...
    Amicalement...

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    1. C'est un auteur que j'apprécie beaucoup. Je ne rate jamais un des ses albums.

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  2. Le pitch ne me met pas réellement en appétit. Ce postulat me semble si peu crédible que... je passe mon tour sur cet album. Feuilleté la semaine dernière, je reste sur ma première impression. Grand Prix ou pas, cet album-là n'est pas pour moi ^^

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    1. C'est vrai qu'il y a quelques grosses ficelles et un certain manque de crédibilité par moments. Mais j'ai préféré mettre un mouchoir sur ces défauts et me laisser embarquer par la malice de J-C Denis et la manière avec laquelle il mène son récit à bon port.

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  3. Le résumé ne me branche pas du tout, et ce n'est pas plus mal, je ne sais plus où donner de la tête dans ma liste des envies BD ^^

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    1. C'est sûr, il y a de quoi perdre la tête avec toutes ces nouveautés.

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  4. j'ai bien aimé cet album pourtant je ne suis pas une trés grande fan de jc denis, cette fois il m'a embarqué dans son hsitoire même si la fin est du déjà vu, dans cyanure de lackberg tout recement, ou encore dans des series tv, agatha christie et autres....

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    1. J'ai passé un bon moment, même s'il y a quelques facilités ou autres invraisemblances difficiles à avaler.

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  5. Fan de polar, je suis attirée par cette BD alors que je n'aime pas trop ce genre.Pourquoi pas? Je vais jeter un oeil en librairie.

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    1. C'est toujours le mieux à faire, aller feuilleter le livre en librairie pour se faire une idée plus précise.

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  6. J'ai du mal à croire qu'on puisse confier ses envies de meurtre au premier venu mais pourquoi pas...? ;-)

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    1. Personnellement, je n'en parle jamais le 1er soir, je préfère attendre 2 ou 3 jours^^

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  7. Je ris encore de ta réponse à Noukette! :)) Quant à la BD, je ne sais trop qu'en penser. Je verrai si je la trouve. Les polars en BD ne me tentent pas vraiment mais celle-ci semble différente.

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    1. Oui ce n'est pas vraiment un polar. Si il apparaît un jour à la bibliothèque, tu pourras tenter le coup^^

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  8. Mouais, bof, je ne suis pas vraiment emballé par cet album, et en même temps, Jean-Claude Denis ne me fait pas particulièrement vibrer. Je passe mon tour.

    Sinon, dis moi si je te compte toujours dans les contributeurs actifs du Top BD des blogueurs, ça fait un moment que je n'ai pas reçu de notes de toi. Merci.

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