lundi 2 mai 2011

L'enfant sauvage - TC Boyle

A l’automne 1797, en Aveyron, des paysans capturent un enfant de huit ou neuf ans ayant grandit seul dans la forêt. Enfermé à l’auberge du village, ce « sauvage » qui ne parle pas, se déplace à quatre pattes et grimpe aux arbres parvient à s’échapper par le toit. Deux ans plus tard, pendant un hiver particulièrement rigoureux, l’enfant réapparaît et s’introduit dans une maison pour se réchauffer. A nouveau capturé, le garçon est emmené à Paris, à l’institution des sourds-muets, pour y être étudié par l’abbé Sicard, le directeur de l’établissement. Ce dernier, considérant le sauvage comme un incurable simple d’esprit auquel on ne pourra jamais rien apprendre, le confie aux bons soins du docteur Itard, un jeune médecin de 25 ans persuadé de pouvoir « élever » cet enfant n’ayant jamais connu la civilisation…

TC Boyle revisite ici l'histoire de Victor de l’Aveyron. Et si François Truffaut, dans son film de 1970, offrait une vision humaniste et positive de l’éducation de Victor, force est de reconnaître que l’auteur américain ne partage pas cette position. Malgré les efforts constants visant à donner au sauvage les éléments nécessaires pour faire de lui un homme digne de ce nom, Itard doit constater que les quelques progrès constatés ici ou là sont souvent de courte durée. Victor régresse, son comportement reste très éloigné de celui admis en société et surtout il est ne parvient pas à apprendre le langage. Comment lui enseigner les règles de la morale et du savoir-vivre sans langage ? Ne pouvant formuler ses propres désirs et encore moins les exprimer à autrui, Victor n’intégrera jamais le monde qui l’entoure. Et quand Itard constate que tous ses efforts restent vains, il finit par baisser les bras et laisse l’enfant sauvage aux bons soins de sa fidèle servante.

Le célèbre auteur américain offre une vision pessimiste mais passionnante : et si l’homme, lorsqu’il grandit totalement isolé de ses congénères, restait un animal incapable d’apprendre ? Un point de vue certes discutable mais qui mérite d’être débattu.

L’enfant sauvage, de TC Boyle. Grasset, 2011. 180 pages. 14 euros.

3 commentaires:

  1. Cela me rappelle un J'aime lire que j'avais lu enfant, sur Victor, cet enfant sauvage. Je ne savais pas qu'il y avait un livre ! Donc je note ce titre ^^

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  2. Intéressant, cette autre approche ...

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  3. J'ai tellement adoré le film de Truffaut, qui m'avait beaucoup marqué quand j'étais jeune, que je l'ai intégré à mon enseignement en Éthique! Il me sert à aborder de passionnantes pistes de réflexion avec mes élèves! Cette version-ci semble beaucoup plus sombre! Je ne suis pas sûr qu'elle me plairait...

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