vendredi 5 novembre 2010

Jean-Loup

Pour Jean-Loup, c’est enfin les grandes vacances. Mais une mauvaise surprise l’attend. Ses parents lui annoncent qu’il passera son été en Normandie chez Papi et Mamie Toussaint, ces grands parents qu’il ne connaît même pas. Pour lui c’est la catastrophe : « Mais c’est horrible la Normandie, il y pleut tout le temps ! L’été ça existe pas là-bas ! ». A son arrivée, il découvre que la maison où il va habiter est une baraque toute sombre en lisière de forêt. Papi et Mami ont l’air d’être de sacrés illuminés mais petit à petit, Jean-Loup va apprendre à les apprécier. Il va aussi rencontrer la petite Rosanne et le séjour va se révéler au final plutôt agréable pour un gamin qui pensait au départ passer les pires vacances de sa vie.

Voila un album inclassable. Déjà, il conviendra aussi bien aux enfants (à partir de 9 ans) qu’aux adultes. Chacun pourra y trouver son compte. Ensuite, c’est à la fois poétique, onirique et fantastique. Si je rajoute que les couleurs sont franchement psychédéliques, ça commence à faire beaucoup de « iques ! ». Allez, un petit dernier pour la route : disons que Jean-Loup est quelque sorte un récit initiatique. C’est le passage de l’enfance à l’adolescence, la découverte des premiers émois amoureux et la révélation d’un secret de famille qui va bouleverser la vie d’un jeune garçon. Au niveau graphique (encore un « ique »), on sent l’influence de Joann Sfar. Les membres très étirés des différents personnages m’ont aussi fait penser au travail de Cyril Pedrosa sur son chef d’œuvre Trois ombres. Certaines pages tiennent presque plus du story board que du dessin vraiment léché mais ça passe sans problème car on reste dans l’ambiance vaporeuse du récit.

Un album plein de charme qui plaira à ceux qui aimaient entendre leur maman leur raconter une histoire le soir avant de s’endormir. A lire avant de plonger dans les bras de Morphée.

Jean-Loup, de Benoît Frébourg, éditions Delcourt, 2010. 58 pages. 13,95 euros. A partir de 9 ans.

L’info en plus : Jean-Loup est inspiré du recueil de poésie de Tim Burton La Triste Fin du petit enfant huître et autres histoires dans lequel le réalisateur raconte des histoires courtes sur des enfants-monstres. Le poème de Benoît Frébourg que l’on peut lire à la dernière page de l’album est le véritable point de départ du projet de création de Jean-Loup.



Lu dans le cadre du challenge Pal sèche de Mo'

3 commentaires:

  1. étrange univers onirique que tu nous présentes-là ^^ Tentant même !

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  2. Toi aussi, tu participes au challenge BD PAL sèches ! Pour l'instant, je n'ai publié qu'une note de lecture BD, mais demain il y en aura une deuxième.

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  3. Ah, sympa cet album ! Je vais me pencher sur la question pour mes petites têtes blondes, et pour moi aussi ! ;-)

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