dimanche 20 novembre 2011

Le club des incorrigibles optimistes

Guenassia - © Le livre de poche 2011
Michel Marini grandit dans le Paris des années 60. Entre 1959 et 1964, il passe du statut de collégien à celui de bachelier. Ce photographe amateur, passionné par le rock et la littérature, est un joueur de baby foot émérite. C’est en faisant une partie au Balto qu’il va rencontrer Igor, Léonid, Sacha, Pavel, Imré et les autres, des expatriés qui ont passé le rideau de fer pour échapper à la répression de leurs pays respectifs. Au contact de ces incorrigibles optimistes, l’adolescent va affronter nombre de bouleversements parfois difficile à accepter.

Le club des incorrigibles optimistes est un roman fleuve qui plonge le lecteur au cœur des premières années de la 5ème république. En toile de fond, il y a la guerre d’Algérie qui prendra à Michel son ami Pierre et son frère Franck. Mais dans cette période bouillonnante pour la société française naît également une véritable effervescence intellectuelle, culturelle et politique : Sartre, Kessel, la musique, le cinéma… Michel profite de toutes les opportunités pour élargir son champ de connaissances. Le décor est également important. Jean-Michel Guenassia décrit le Paris des petits bistrots et des chambres de bonnes. Ses personnages naviguent entre le lycée Henri IV, le jardin du Luxembourg, Denfert-Rochereau et la cinémathèque.

La construction du roman est extrêmement élaborée. Les trajectoires des nombreux protagonistes se croisent, s’écartent et se rejoignent pour au final donner un tout qui se tient parfaitement. Malgré les nombreuses ramifications, la fluidité reste de mise. Le cœur de l’intrigue repose en grande partie sur les existences des réfugiés politiques que Michel côtoie au Balto. Acteur, médecin ou pilote d’avion, ils ont abandonné femmes et enfants pour sauver leur peau. Difficile de savoir les raisons qui les ont poussés à fuir. Michel va petit à petit rassembler les pièces du puzzle de leurs vies et découvrir que certain d’entre eux sont liés par un terrible secret.

Un texte d’une grande densité qui reste néanmoins extrêmement lisible. L’écriture est simple et élégante, très agréable. Il n’est jamais évident de vouloir créer des romans dans le roman sans perdre le lecteur en route. C’est tout le mérite de Jean-Michel Guénassia d’avoir réussi ce tour de force. Un roman français ambitieux et plein de souffle. C’est devenu tellement rare qu’il serait dommage de ne pas en profiter.

Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia, Le livre de poche, 2011. 730 pages. 8,50 euros.


Un grand merci à Babelio et au Livre de poche pour cette belle découverte.


9 commentaires:

  1. Ce résumé me plaît. Si le livre est maintenant en livre de poche, je ne vais pas tarder à le lire!

    RépondreSupprimer
  2. @ Mango : je pense que tu ne prends pas de grands risques avec ce roman. Une bonne façon de sortir de ta phase "désamours et abandons".

    RépondreSupprimer
  3. J'ai noté ce livre il y a au moins un siècle (ou presque) et je l'avais oublié depuis. Il faudra bien que je me décide à l'acheter un jour

    RépondreSupprimer
  4. @ Kikine : cette sortie en poche est l'occasion de te lancer^^

    RépondreSupprimer
  5. Le fait qu'il soit en poche me remotive pour le chercher. Il m'a interpellé depuis un moment ce titre :)

    RépondreSupprimer
  6. @ Cath : oui, en général, la sortie en poche d'un titre ayant connu un joli succès en grand format permet de braquer à nouveau les projecteurs sur ce titre.

    RépondreSupprimer
  7. je viens de lire ce roman et suis tombée sous le charme d'une écriture fluide malgré un sujet qui aurait pu révéler quelques lourdeurs. Les personnages sont beaux.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est un roman fleuve qui se lit tout seul. Tellement rare !

      Supprimer

Je modère les commentaires pour vous éviter les captcha pénibles de Google. Je ne filtre rien pour autant, tous les commentaires sans exception seront validés au plus vite, promis !