lundi 30 mai 2011

A bicyclette

« Les souvenirs d’enfance sont, semble-il, toujours coiffés de l’auréole d’un bonheur illusoire. »

Su Tong, l’auteur mondialement connu d’Épouses et concubines, revient sur sa jeunesse. Il plonge le lecteur dans la Chine rurale des années 70 à travers le quotidien du petit garçon qu’il était à l’époque. Un enfant « un peu seul et vite inquiet » vivant au sein d’une famille pauvre de six enfants. De sa première bicyclette aux séances de cinéma en plein air, de ses débuts d’écolier à son apprentissage de la natation, il porte un regard nostalgique mais lucide sur ces années où la vie des masses n’étaient franchement pas simple sous le joug d’un régime communiste omniprésent. La pénurie de nourriture et les queues interminables devant des magasins à moitié vides font partie des images fortes du recueil. Tout comme les réflexions sur la relation au père ou encore sur la passion de l’auteur pour la lecture.

Ces micro-nouvelles semblent écrites, comme le dit Su Tong, dans la paume de la main. Un exercice difficile qui nécessite à la fois fluidité et concision. Littérairement parlant, rien à dire, ça tient la route. Par contre, pour ce qui est de l’intérêt de ces différents textes, je dois reconnaître que je me suis franchement ennuyé. Et pourtant j’adore les nouvelles. Mais là, rien à faire je n’ai pas du tout accroché. Heureusement que chacun de ces « instants minuscules volés à la mémoire » ne fait que 3 ou 4 pages sinon l’ouvrage me serait plus d’une fois tombé des mains. Je suis allé jusqu’au bout en me disant que j’allais bien finir par tomber sur une perle cachée entre deux textes soporifiques parlant du coiffeur, de la bouchère ou des pharmaciennes. Résultat, l’ensemble du recueil m’est passé sous les yeux sans que j’en retienne un seul moment fort. Finalement, je l’ai refermé sans regret, me disant que tout cela avait été aussi vite lu qu’oublié.

Une déception évidente, donc. Mais je ne me suis pas juré pour autant de ne plus jamais me frotter à la littérature chinoise. Je garde de trop bons souvenirs des Contes étranges de Pou Song Lin ou de l’excellentissime roman de Lu Wenfu Vie et passion d’un gastronome chinois.

A bicyclette, de Su Tong. Ed. Philippe Picquier, 2011. 142 pages. 15 euros.

1 commentaire:

  1. Toi qui adore les nouvelles, tu t'es ennuyé alors moi qui n'aime guère cela, je vais m'abstenir tout net !

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