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lundi 4 mars 2013

Akim court - Claude K. Dubois

Claude K. Dubois © Pastel 2012
Akim joue tranquillement avec d’autres enfants au moment où les premières bombes éclatent. Le jeune garçon veut rentrer chez lui mais sa maison est détruite. Plus aucune trace de sa famille. Il trouve refuge auprès d’autres victimes des bombardements. Une femme avec un bébé le prend dans ses bras toute la nuit. Quand les soldats viennent chercher les enfants et les emmènent avec eux, c’est pour en faire leurs esclaves. Profitant d’un moment de confusion, Akim s’échappe. Il rejoint une colonne d’habitants fuyant les combats. C’est finalement dans un camp de réfugiés qu’atterrit Akim. Il y trouvera la sécurité et surtout il pourra enfin revoir sa mère.

Très bel album au format à l’italienne contant le destin d’un enfant victime de la guerre. Un destin à la fois individuel et semblable à celui de milliers d’autres. Très peu de texte, de nombreuses pages d’illustrations totalement muettes. J’aime beaucoup ce parti pris narratif. Pas besoin de mots pour décrire de tels événements, l’image se suffit à elle-même. Le dessin de Claude K. Dubois est épuré à l’extrême, proche du crayonné. Quelques touches de gris et un peu d’ocre pour seules couleurs. Les ciels délavés renforcent la tristesse ambiante. Le petit miracle final est bienvenu et donne une indispensable note d’espoir.  

Encore un album à lire, à feuilleter et à partager. Je suis content de l’avoir découvert avec mes filles. Leur silence au moment de tourner la dernière page en disait bien plus que tout autre commentaire.

Akim court de Claude K. Dubois. Pastel, 2013. 90 pages. 11,50 euros. A partir de 6 ans.

Claude K. Dubois © Pastel 2012



Cet album signe ma 1ère participation aux lectures communes
du  Prix sorcières 2013 proposées par Libfly (catégorie Albums)






lundi 25 février 2013

Le procès - Stéphane Henrich

Heinrich © Kaléidoscope 2013
C’est une affaire tragique qui va être traitée devant le tribunal des animaux. Bertrand Loup est accusé d’avoir dévoré un agneau, ce qu’il ne nie pas. Mais selon lui, seule la faim l’a poussé à tuer. Tout l’enjeu du procès est de savoir si l’accusé peut bénéficier de circonstances atténuantes ou doit au contraire subir la peine capitale.

Les témoins défilent à la barre. Le sanglier, voisin du loup, déclare qu’il n’a jamais connu quelqu’un d’aussi gentil. La taupe affirme qu’elle a tout vu mais personne ne la prend au sérieux. Les trois petits cochons, amis de la victime, lui reprochent son inconscience : « il faut être fou pour monter dans la voiture d’un loup. » Puis défilent les experts ayant étudié le caractère du loup avant l’intervention de l’avocat général qui ne trouve aucune excuse à l’accusé. Heureusement son défenseur maître Bouledogue fait preuve d’une belle éloquence. Au final, le tribunal se retire pour délibérer. Quel sera le verdict ?

Un album sacrément bien fichu, à la fois drôle et didactique. Tous les rouages d’un procès sont décortiqués. Invité sur les bancs du tribunal, le petit lecteur découvre le rôle de chaque intervenant, des témoins à l’avocat général en passant par les enquêteurs, les experts et les jurés. Et l’air de rien, toute la complexité des décisions de justice est mise en lumière. Le loup est-il un infâme criminel ou la simple victime de ce fléau abominable et incontrôlable qu’est la faim ? Difficile de se faire une idée définitive. En tout cas la légèreté reste de mise malgré le sérieux du propos. La taupe aveugle qui a tout vu, le clin d’œil au trois petits cochons, le président qui ne pense qu’à faire évacuer la salle au moindre bruit et quelques échanges savoureux entre les différents protagonistes font sourire. Tout comme la référence à Jules Renard, tueur de poule, en dernière page.

Un album aussi savoureux qu’instructif qui mérite vraiment le détour.

Le procès de Stéphane Henrich. Kaléidoscope, 2013. 32 pages. 13,20 euros. A partir de 5-6 ans.

Heinrich © Kaléidoscope 2013





mardi 12 février 2013

Totam au parc : le premier livre de Charlotte

Deneux © Tourbillon 2013
Charlotte n’est pas encore arrivée à la maison (ça ne saurait tarder) mais elle a déjà son premier livre rien qu’à elle qui l’attend dans un coin de son lit. Bien sûr, elle a déjà des tas d’ouvrages que lui ont laissés ses grandes sœurs mais les livres en tissu que j’ai retrouvé au fond d’un carton n’ont plus aucune douceur. Ils ont été tellement mâchouillés et suçotés que je pourrais m’en servir comme papier de verre. Vous me direz, on peut toujours les laver (à la main, à l’eau froide, sans utiliser de javel et sans les sécher en machine, petit clin d’œil à Canel en passant…) mais ce n’est quand même pas pareil. Grâce à la gentillesse des éditions Tourbillon elle va pouvoir profiter d’un ouvrage tout neuf.

Totam est un petit lapin qui va faire un tour au parc. Faire de la balançoire, jouer dans le sable ou descendre le toboggan, il va y trouver des tas de choses pour s’amuser et faire de belles rencontres.         

Un format rond avec une couverture en velours vert et des pages intérieur en tissu dans lesquelles se cachent de petites billes qui roulent sous les doigts, voila un joli petit objet livre qui ne demande qu’à être manipulé par les mains de bébé. De plus les anneaux servant de reliure peuvent se détacher et permettent d’accrocher l’ouvrage à la poussette par exemple. Bref, il est possible d’emmener Totam en promenade partout, le bonheur quoi !

Les deux grandes sœurs bûchent depuis quelques jours pour faire leur première lecture à voix haute. Pas certain que l’auditoire soit super attentif au début mais il n’est jamais trop tôt pour initier les bébés au plaisir d’entendre une histoire. 

Un grand merci à Pauline et aux éditions Tourbillon pour ce beau cadeau.

Totam au parc  de Xavier Deneux. Tourbillon, 2013. 6 pages. 11,95 euros. A partir de 6 mois.


Deneux © Tourbillon 2013





 

lundi 4 février 2013

Comme des marmottes : L’hibernation

Francesconi et Mazille © Ricochet 2012
Par les temps qui courent nous sommes nombreux à rêver d’hibernation. Difficile de supporter le froid, la pluie, la neige, le vent, le manque de luminosité et les maladies de saison qui vont avec. Ah, si on pouvait traverser cette sale période en dormant plusieurs mois pour se réveiller lorsque les beaux jours seront revenus... Et bien laissez-moi vous dire que ce n’est pas si simple. Une hibernation, ça se prépare, et pas qu’un peu. Déjà il faut se goinfrer pendant l’été. En deux mois de temps, les futurs hibernants doublent de volume (et ça mesdames, passer de 55 à 110 kgs pour dormir tout l’hiver je ne suis pas certain que cela vous emballe). Ensuite, il faut aménager son terrier ou sa tanière pour ne pas souffrir du froid. Sans compter que l’activité cérébrale est tellement réduite au cours de cette période que chez les humains on parlerait de coma. Enfin, il faut savoir que l’hibernation ralentit les battements du cœur et la respiration de manière considérable. A tel point que si l’on n’est pas bien préparé pour hiberner, notre corps ne supportera pas l’exercice et lorsque le printemps sera revenu, notre long sommeil sera devenu définitif (ce qui arrive encore souvent chez certains hibernants, notamment les hérissons).

Un album extrêmement instructif. J’ai appris des tas de choses (en même temps les sciences et moi ça fait deux^^). Par exemple, il y a une différence entre les hibernants (ceux qui dorment en continu avec à peine quelques phases de réveil, pour grignoter ou uriner) et les hivernants qui eux ne dorment que d’un œil et peuvent sortir si le temps le permet ou même donner naissance à leurs petits pendant l’hiver. L’ours par exemple est un hivernant, comme le raton-laveur ou le blaireau.

Les exemples d’adaptation du métabolisme à la période d’hibernation sont incroyables. Ainsi la chauve-souris ralentit son rythme cardiaque de 500 à 12 pulsations minute en moyenne alors que la température corporelle des marmottes passe de 37 à 7 degrés tandis que le hérisson, lorsqu’il hiberne, peut rester une heure sans respirer. Et que dire de la grenouille terrestre du Canada, un animal à sang froid qui, pour passer l’hiver, se laisse prendre dans la glace jusqu’aux beaux jours. En fin d’ouvrage, un texte fort intéressant nous apprend que le cerveau d’un rongeur en hibernation présente de nombreuses ressemblances avec celui d’un malade d’Alzheimer en phase terminale, la différence fondamentale entre les deux étant que chez le rongeur, la dégradation des fonctions cérébrales n’est que temporaire et surtout réversible alors que ce n’est pas le cas chez l’être humain. Les chercheurs tentent donc de comprendre comment les hibernants parviennent à retrouver un fonctionnement normal pour envisager de reproduire le phénomène sur l’homme et espérer ainsi vaincre Alzheimer. Passionnant je vous dis !

Graphiquement, le trait de Capucine Mazille a la patine et le charme des dessins naturalistes d’antan. Le format à l’italienne et les doubles illustrations pleine page sont un régal pour les yeux.

Un superbe album faisant partie d’une collection (Ohé la science !) aussi riche que variée. Voila donc une incontournable lecture de saison à partager avec vos petits bouts (moi c’est déjà fait). 

Comme des marmottes : L’hibernation de Michel Francesconi et Capucine Mazille. Ricochet, 2012. 40 pages. 12,20 euros. A partir de 6 ans


Francesconi et Mazille © Ricochet 2012







lundi 28 janvier 2013

Les p’tites poules et la grande casserole - Christian Jolibois et Christian Heinrich

Jolibois et Heinrich
© Pocket Jeunesse 2012
Les P’tites Poules s’apprêtent à célébrer la fête de l’Étoile Poulaire qui annonce l’arrivée prochaine de l’hiver. Pour se faire, elles doivent se rendre dans la forêt afin d'y trouver les graines, les noisettes, les tendres pignons et les pommes givrées qu’elles dégusteront ensemble le soir venu. Mais la récolte s’avère catastrophique, les sangliers étant passés avant elles et ne leur ayant laissé que quelques miettes. Heureusement, la rencontre inattendue avec un marchand venu d’Orient va permettre aux P’tites Poules de découvrir une délectable friandise qui remplacera avantageusement le menu habituel...

Quel bonheur de découvrir un nouvel album des P’tites Poules. Celui-ci n’est sans doute pas le meilleur de la série, c’est un fait. Il n’empêche, c’est toujours un plaisir de replonger dans cet univers qui, à force, nous est devenu familier. C’est un peu comme quand j’étais gamin et que je tombais sur un nouvel Astérix. Le scénario ne tenait pas toujours la route (surtout quand Uderzo est resté seul aux commandes) mais il y avait ce village et ces personnages qui me faisaient rêver. Avec Les p’tites poules, c’est un peu la même chose, la filiation se retrouve même dans les patronymes des gallinacées : Pitikok ; Bangcoq, Coquenpâte, Molédecoq, Coqueluche, Cudepoule, Crêtemolle... ça vaut Abraracourcix, Agecanonix, Assurencetourix et Cie.  

Une série qui se partage en famille. Pour les lecteurs qui débutent, il est possible de se lancer tout seul. Après, si l’adulte lit et y met le ton, notamment pour bien retranscrire les nombreux dialogues, le plaisir devient encore plus grand. Ces dialogues sont depuis le début un des points forts des P’tites poules. A noter aussi que certains clins d’œil à l’actualité ou à des problématiques très contemporaines disséminés au fil du texte ne seront compris que par les plus grands, mais ce double niveau de lecture n’est pas un inconvénient, bien au contraire. Et puis graphiquement, ces poulettes sont à croquer !

Vous l’aurez compris, Les P’tites Poules ont de nombreux fans à la maison. Depuis peu, les albums de la série sont passés de la chambre de la pépette n°1 à celle de la pépette n°2. Nul doute qu’ils finiront un jour chez la pépette n°3 qui, même si elle n’est pas encore née, possède déjà une PAL d’enfer. 

Les p’tites poules et la grande casserole de Christian Jolibois et Christian Heinrich. Pocket Jeunesse, 2012. 46 pages. 10,70 euros. A partir de 5-6 ans


Jolibois et Heinrich © Pocket Jeunesse 2012






lundi 21 janvier 2013

Jour de grève chez les marmottes / Nina Têtemba

C’est quoi ces gosses qui ne veulent pas dormir ! C’est peut-être parce que je vais bientôt être confronté au problème que j’ai choisi ces deux albums. Les histoires sont différentes mais le point de départ est le même : un personnage refuse d’aller se coucher et en route pour l’aventure !


Snitselaar et Saudo © Balivernes 2012
Bientôt l’automne dans les alpages. Les parents préparent le terrier pour l’hibernation mais les petites marmottes ne l’entendent pas de cette oreille : cette année, c’est décidé, elles font la grève du sommeil. A la place de la longue sieste qui s’annonce, elles préfèrent jouer à cache-cache dans la forêt, construire un barrage sur la rivière ou encore grimper en haut de la montagne. Mais malgré toute leur bonne volonté, c’est la fatigue qui aura le dernier mot...
Trop mignonnes ces marmottes en forme d’œuf de pâques. Chacune possède sur la fourrure un motif spécifique, ce qui permet de les distinguer les unes des autres et si on le souhaite, de mettre en place un petit jeu d’observation et de discrimination visuelle pour les plus petits. Un album très simple et rigolo comme tout. Et puis les marmottes, ça change des lapins et des souris !

Jour de grève chez les marmottes de Nicole Snitselaar et Coralie Saudo. Balivernes éditions, 2012. 28 pages. 8 euros. A partir de 3-4 ans

Snitselaar et Saudo © Balivernes 2012



Puidebois et Lacombe © Balivernes 2012
Chez les chauves-souris, il est l’heure d’aller se coucher. Mais la petite Nina refuse de dormir la tête en bas. Elle descend donc voir l’oiseau et lui demande comment il s’y prend pour trouver le sommeil. En équilibre sur une patte, ce n’est pas pratique ! Elle rencontre ensuite le lapin, le poisson, le hérisson et le putois mais aucun ne dort de façon convenable. Déçue, la chauve-souris n’a d’autre choix que de rentrer chez elle…
Un album en randonnée classique qui se démarque visuellement grâce à la subtile technique de collage utilisée par Nicolas Lacombe dont le rendu sur fond noir est réellement superbe.  
Si l’on devait trouver une morale à cette histoire, ce serait que rien ne vaut le cocon familial pour passer une bonne nuit !

Nina Têtemba de Laurence Puidebois et Nicolas Lacombe. Balivernes éditions, 2012. 28 pages. 8 euros. A partir de 3-4 ans.


Puidebois et Lacombe © Balivernes 2012


Ce billet signe ma première participation au challenge Je lis aussi des albums de Sophie 


vendredi 11 janvier 2013

Ronde de nuit - Simon Hureau

Hureau © Didier jeunesse 2013
La nuit, tous les chats sont gris. Certes, mais il se passe bien d’autres choses la nuit venue. Une fête dans un immeuble, un train qui passe, des hommes et des femmes sortant du restaurant, un renard qui bondit dans la lumière des phares...

Un superbe album où les illustrations invitent à la contemplation. La nuit est ici présentée comme un moment paisible et agréable. Une période au cours de laquelle l'activité ne s'arrête pas, bien au contraire. Simon Hureau aborde le sujet loin des thématiques angoissantes que l’on retrouve souvent. Point de danger ou de mystère, juste une déambulation sereine. Les illustrations, indépendantes les unes des autres, défilent en même temps que les heures que l’on peut lire sur chaque double page, coté gauche. Une succession de petits tableaux magnifiques où le noir et les différents tons de bleu sont d’une surprenante douceur. Le texte, plutôt poétique, nous emmène dans une délicieuse balade du crépuscule à l’aurore. Pendant que l’adulte lit, l’enfant observe, cherche les détails entre ombre et lumière. Autant d’arrêts sur image dont on se délecte avec la plus grande attention.     
 
Le livre en lui-même, avec sont format à l’italienne et sont épais papier mat, est un fort bel objet. Une lecture apaisante à partager avec un petit bout qui voit arriver la nuit avec appréhension. J’ai beaucoup aimé et ma pépette n°2 aussi. D’ailleurs elle a monté l’album dans sa chambre, sur sa table de chevet. Un signe qui ne trompe pas, il va falloir le relire souvent. Tous n’ont pas cette chance, loin s’en faut !

Ronde de nuit de Simon Hureau. Didier jeunesse, 2012. 36 pages. 13,10 euros. A partir de 4-5 ans.



Hureau © Didier jeunesse 2013

dimanche 6 janvier 2013

Mon premier atlas de la terre

© Tourbillon 2012
Encore une belle découverte des éditions Tourbillon avec ce Premier atlas de la Terre qui fait suite à La maison aux trésors.  Ce n’est pas seulement un atlas mais un ensemble composé de trois parties : d’abord un planisphère géant dépliable, ensuite un livre d’accompagnement présentant 80 animaux, lieux de vie, instruments de musique et moyen de transport continent par continent, enfin une planche d’autocollants à positionner au bon endroit sur le planisphère en fonction des informations trouvées dans le livre d’accompagnement. Une vraie gymnastique interactive et ludique qui oblige à jongler entre les trois supports. Remplir la carte avec application demande un minimum d’attention (pour ne pas mettre la tour Eiffel en Chine ou les pyramides en Russie). Surtout, le petit lecteur apprend plein de choses grâce au livre, puisque dans ce dernier chaque autocollant est illustré par un texte de quelques lignes. Par exemple, ce drôle d’oiseau que l’on colle sur l’Islande est un macareux et quand il pêche, il peut coincer jusqu’à 30 poissons dans son bec ou alors ces habitations de cinq à sept étages au Yemen qui ont plus de mille ans et sont toujours habitées s’appellent des maisons-tours. Pas forcément des infos indispensables mais le fait de ne pas se concentrer sur des éléments économico-démographiques rend les choses abordables pour les petits bouts.
Bref, l’enfant apprend et s’amuse. Avec cet atlas, la Cathédrale Saint-Basile de Moscou, la mosquée d’Ispahan, le Taj Mahal ou encore la statue de la liberté n’auront plus de secrets pour lui. Ma pépette n°2 a passé une bonne heure à placer tous les autocollants et depuis elle y revient régulièrement pour picorer selon ses envies des informations sur tel ou tel continent. L’autre jour j’ai eu droit à « Papa, je savais pas que le Japon c’était en Asie ! » J'ai pensé : ok, le programme de géographie en CE1 n’est pas au point mais au moins cet atlas aura servi à quelque chose.
  
Un beau cadeau pour découvrir le monde en douceur. Testé, approuvé et adoré par le public cible, je ne peux pas vous dire mieux !

Mon premier atlas de la terre de Cécile Jugla, Sandra Laboucarie et Julie Mercier. Tourbillon, 2012. 48 pages. 16,95 euros. A partir de 5 ans.

L'avis de Sophie

extrait du livre d'accompagnement

Un "bout" du planisphère
(avec les autocollants)










vendredi 21 décembre 2012

Petit Inuit et les deux questions

 Cali et Quarello © Sarbacane 2012
« Petit Inuit voulait savoir deux choses. Il voulait savoir… s’il allait devenir un grand chasseur… Et aussi, ce qu’il y a de l’autre coté du grand lac glacé. » Pour trouver la réponse à ces questions, Petit Inuit interrogea successivement le lièvre, le renard, la chouette, le morse et la baleine. En vain. Le cétacé dit à l’enfant que seul le grand élan blanc vivant sur une île au milieu du lac connaissait tout sur tout le monde. Alors, n’écoutant que son courage, Petit Inuit monta sur le nez de la baleine et glissa vers l’île…

Une histoire qui commence comme un classique récit en randonnée (à chaque page une nouvelle rencontre et toujours les mêmes questions) mais qui se termine sur une note plus philosophique, notamment par rapport au destin et à l’avenir : « Les ombres de l’avenir ne laissent pas d’empreintes sur la neige […]. C’est toi qui imprimes le chemin. Tu peux aller où tu veux et devenir ce que tu veux » dit l’élan au jeune garçon.

Un texte simple et intelligent qui pousse le petit lecteur à la réflexion. Chaque illustration pleine page de Maurizio Quarello est un magnifique petit tableau aux couleurs extrêmement travaillées. A noter par ailleurs que le format à l’italienne offre des scènes panoramiques du plus bel effet. Un album superbe dont la lecture à voix haute ne pourra que fasciner l’auditoire, quel qu’il soit, j'en mets ma main à couper.


Petit Inuit et les deux questions de Davide Cali et Maurizio Quarello. Sarbacane, 2012. 32 pages. 15,50 euros. A partir de 4-5 ans.


 Cali et Quarello © Sarbacane 2012

jeudi 20 décembre 2012

Bons baisers (ratés) de Paris

Cali et Rouquette © Gulf Stream 2012
Une demoiselle invite un jeune homme à la retrouver à l’aéroport Charles de Gaulle à Paris. Et il imagine qu’elle va l’embrasser…  A l’aéroport ? Non, pas assez romantique…  Dans le RER ? Non, pas assez romantique non plus… Place de la Bastille, alors ? Mais elle a mieux à faire… Et pourquoi pas devant Notre-Dame… Ou bien derrière ? Trop banal, sans doute ! La Tour Eiffel ? Trop de vent, à coup sûr. Rien non plus en traversant le Jardin des Tuileries à la fin du jour, ni sous la pyramide du Louvre. Pas plus au Père Lachaise, ni dans le Quartier latin… Aucun des lieux mythiques traversés par cet amoureux dans l’attente d’une marque d’affection ne semble inspirer la dame… Mais bien évidemment ! Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? C’est certainement sur un bateau mouche qu’elle se serait laissé tenter par un baiser langoureux. Seulement voilà, il est trop tard… Elle est partie.

Tous les grands lieux parisiens ou presque sont ici visités. Chaque illustration se présente comme un jeu où les petits s’amuseront à chercher  notre amoureux et sa douce amie. Un livre à lire avant une promenade dans la capitale. Les enfants seront ravis de traverser les lieux où notre héros a vainement attendu que sa dulcinée l’embrasse. Et, si c’est raté à Paris, peut-être aura-t-il plus de chance à Venise, ou bien à New-York (deux titres à paraître dans la même collection).

Voici donc revisité le concept du guide touristique, façon carte du tendre des temps modernes… pour enfants. A noter sur les pages de garde finales un plan de la capitale permettant de localiser en un coup d’œil tous les endroits visités par nos tourtereaux.

Bons baisers ratés de Paris de Davide Cali et Anne Rouquette. Gulf Stream éditeur, 2012. 36 pages. 19,50 Euros. A partir de 5 ans. 

Cali et Rouquette © Gulf Stream 2012

mardi 18 décembre 2012

La maison aux trésors : les petits secrets d'une maison d'autrefois - Jemima Pipe et Maria Taylor

Pipe et Taylor  © Tourbillon 2012
Un livre idéal pour ma pépette n°2 (7 ans). Pensez donc, une demeure d’autrefois avec 150 volets à soulever. Pièce par pièce, on explore la maison des Sullivan, une riche famille anglaise vivant à la fin du 19ème siècle. Un univers girly à souhait dans un décor digne d’une maison de poupée rétro, impossible qu’elle n’apprécie pas. Pas manqué, elle s’est jetée dessus et a consciencieusement ouvert tous les volets un par un. A la fin je lui demande : « Alors, c’est quoi l’histoire ? ». Et elle de me répondre : « J’en sais rien j’ai pas lu. » Pas grave, je me dis que l’on y reviendra tranquillement ensemble plus tard.

En fait, la grosse surprise, c’est qu’une heure après, j’ai retrouvé ma pépette n°1 (10 ans) plongée dans l’ouvrage. A priori, pas de son âge, surtout si sa sœur à aimé. Mais bon, la petite n’étant plus dans la pièce, elle en a profité pour y jeter un œil ni vu ni connu. Très méthodique, elle a fait les choses dans l’ordre, commençant par le mini-sommaire qui donne les consignes expliquant comment exploiter les nombreuses possibilités offertes. Par exemple, dans chaque pièce il faut retrouver deux objets qui n’auraient pas pu exister à l’époque. Il y a aussi un trésor perdu bien caché et de mystérieux bruits dont il faut deviner la source. Le paramètre ludique est donc important, au moins autant que les nombreuses informations historiques distillées au fil des pages. Pourquoi ne se lavait-on qu’une fois par semaine ? Pourquoi la cuisine est pleine de suie ? C’est quoi ces mansardes où vit le petit personnel ? Etc. Elle a littéralement dévoré l’ensemble avec un plaisir évident, heureuse de découvrir un univers et une époque qu’elle ne connaissait pas vraiment. Le déclic, quoi. C’est décidé, je lui propose d’ici peu un roman jeunesse victorien et dans six mois elle attaque Les Hauts de Hurlevent (on peut rêver non ?).

En tout cas, cette maison au trésor ferait un beau cadeau au pied du sapin. Les illustrations un poil vintage collent parfaitement à l’ambiance et c’est un vrai plaisir de découvrir la minutie avec laquelle chaque pièce est décrite. Typiquement le genre d’ouvrage qui ne demande qu’à être manipulé des dizaines et des dizaines de fois. Posez-le sur une table dans un coin du salon et vous pouvez être certain que chaque enfant qui passera devant va s’arrêter pour le feuilleter. Une bien belle découverte que je dois à Pauline et aux éditions Tourbillon. En plus, il y avait un autre livre dans l’enveloppe qui a lui aussi été très apprécié. Je vous en parle bientôt…

La maison aux trésors de Jemina Pipe (ill. Maria Taylor). Tourbillon, 2012. 24 pages. 18,95 euros. A partir de 7 ans.


Pipe et Taylor  © Tourbillon 2012



vendredi 14 décembre 2012

Mes cheveux fous de Neil Gaiman et Dave Mc Kean

Gaiman et Mc Kean
© Le Diable Vauvert 2012
Bonnie découvre un monsieur à l’incroyable chevelure. Ce dernier lui explique : « Vous savez, ces cheveux sont tout ce que j’ai, depuis mes deux ans ils ont poussé. » A tel point qu’aujourd’hui on y trouve des oiseaux, des tigres, des explorateurs en mission, des montgolfières, des manèges ou encore des pirates. Et quand Bonnie sort un peigne de sa poche pour tenter de domestiquer ces cheveux fous, un grondement retentit…

Neil Gaiman et Dave Mc Kean, quel duo ! Depuis près de 25 ans, ces deux-là ont commis ensemble quelques ouvrages remarquables comme Le jour où j’ai échangé mon père contre deux poissons rouges ou encore Signal-bruit. Gaiman est aussi l’auteur du cultissime Sandman tandis que Mc Kean a réalisé un des Batman les plus torturés (L’asile d’Arkham) et a illustré un roman graphique jeunesse époustouflant (Le sauvage sur un texte de David Almond). Bref, on a affaire ici à du lourd, aucun doute là-dessus. Avec Mes cheveux fous ils nous embarquent dans un voyage onirique haut en couleur. Le texte oscille entre la comptine et une forme de poésie plus libre tandis que l’univers graphique est proprement enivrant. Chaque double page est un petit tableau. Collage, dessin, peinture, Mc Kean compose une œuvre digne d’un plasticien. Son travail sur les textures et le mouvement est juste bluffant. Ajoutez-y des couleurs incroyables et vous vous retrouvez face à un petit bijou d’illustration.  

Même si l’ouvrage est catalogué jeunesse, pas sûr que les enfants soient les plus à même d’apprécier cet album qui puise sa source dans les contes victoriens et chez Lewis Carroll. Peu importe. C’est beau, c’est poétique et ça fait rêver. Le reste…
 
  
Mes cheveux fous de Neil Gaiman et Dave Mc Kean. Au Diable Vauvert, 2012. 46 pages. 18 euros. A partir de 5-6 ans

Un grand merci à Babelio et Au Diable Vauvert pour la découverte


Gaiman et Mc Kean © Le Diable Vauvert 2012

vendredi 30 novembre 2012

Cartes : voyage parmi mille curiosités et merveilles du monde

Mizielinska et Mizielinski
© Rue du monde 2012
Cartes est un ouvrage réalisé par deux jeunes auteurs polonais déjà remarqués avec leur album Croque ! publié chez le même éditeur. Ce n’est pas un atlas à proprement parler. Ce n’est pas non plus un livre scolaire. C’est une somme hétéroclite d’informations sur la faune, la flore, les coutumes, les costumes, les traditions ou encore les spécialités culinaires de 40 pays du globe issus des six continents.

Chaque carte occupe l’intégralité d’une double page et fourmille de détails.  L’enfant trouvera systématiquement le nom de la capitale, la langue principale, le nombre d’habitants et la superficie du pays. Ensuite, il pourra se perdre avec délectation dans les 4000 vignettes qui peuplent cette planète de papier. Un foisonnement un peu anarchique absolument pas nuisible mais qui est au contraire une vraie richesse.

Les dessins, à première vue naïfs, sont en fait d’une grande précision. Le format XXL (28x38 cm) permet aux auteurs de ne pas tomber dans la miniature et offre un grand confort de lecture. L’ensemble dégage une esthétique vintage qui rappelle les planches naturalistes d’antan.

Typiquement le genre d’ouvrages à partager en famille. Certes un peu encombrant mais idéal à déposer au pied du sapin si vous souhaitez absolument offrir un livre à Noël. Vous serez au moins certain de proposer un cadeau aussi surprenant qu'instructif.  

Cartes D’Aleksandra Mizielinska et Daniel Mizielinski. Rue du Monde, 2012. 108 p. 25,80 €. A partir de 7-8 ans.

Mizielinska et Mizielinski © Rue du monde 2012

mardi 27 novembre 2012

Un gorille : un livre à compter d’Anthony Browne

Browne © Kaléidoscope 2012
« L’école maternelle est une période décisive dans l’acquisition de la suite des nombres (chaîne numérique) et de son utilisation dans les procédures de quantification. Les enfants y découvrent et comprennent les fonctions du nombre, en particulier comme représentation de la quantité et moyen de repérer des positions dans une liste ordonnée d’objets. » (Programmes officiels de juin 2008)
     
Il y a longtemps que je voulais parler des livres à compter. Depuis quelques semaines je collabore avec une conseillère pédagogique de l’inspection académique pour créer des valises de livres à compter pouvant être utilisés en classe. J’ai découvert la variété incroyable que propose ce type de support. Si à la maison ce sont les albums purement  mathématiques (ceux qui ne font « que » présenter les nombres et leur correspondance)  que l’on retrouve le plus souvent, à l’école on utilise en général des ouvrages plus littéraires, ceux  qui racontent une histoire tout en créant un lien avec l’univers des maths (par exemple Boucle de d’or et les trois ours de Rascal ou encore Maman ! de Mario Ramos).

Ce nouvel album d’Anthony Browne est un peu un mélange des deux. Sous des faux airs de simple livre à compter, l’ouvrage possède un but informatif. En effet, à travers la présentation des différents singes (un gorille, deux orangs-outans, trois chimpanzés, etc.) l’auteur aborde la théorie de l’évolution : « Tous des primates, tous d’une même famille, tous de ma famille. » Le message humaniste est donc le thème principal, au delà de la chaîne numérique. Malheureusement, comme dans la plupart des livres à compter, celui-ci ne présente pas le zéro. C’est un vrai problème puisque la connaissance du zéro permet notamment de nommer les quantités nulles.
 
En tout cas, voila un ouvrage qui se démarque de ses confrères d’une part grâce à l’originalité de son propos et d’autre part grâce au magnifique trait d’Anthony Browne. L’auteur d’Une histoire à quatre voix est un des plus grands illustrateurs actuels. Ses singes sont sublimes de réalisme et de précision. La variété des postures montres à quel point il maîtrise son sujet sur le bout des doigts.

Un très beau livre à compter. Je vous en présenterais peut-être d’autres dans les semaines qui viennent, j’en ai une bonne quarantaine sous le coude en ce moment. Si avec tout ça j’ai encore des problèmes avec les nombres, c’est à n’y plus rien comprendre.   

Un gorille d’Anthony Browne. Kaléidoscope, 2012. 28 pages. 15,30 euros. A partir de 3-4 ans.


Browne © Kaléidoscope 2012


lundi 26 novembre 2012

Malou le Matou et Milo le Rhino

Nesmo © Balivernes 2012
Malou le Matou a perdu de vue sa maman. Saura-t-il la reconnaître parmi les animaux de la ferme ? Il va apprendre qu’il n’est pas le petit de la vache puisque ce sont les veaux. Ni celui de la cane car ses enfants sont des canetons. Les poules ? Non, leurs bébés s’appellent des poussins. Alors est-ce que sa maman est la brebis ou la lapine ? Non et non. Il va lui falloir chercher encore un petit peu…
Une façon simple et efficace d’enrichir le vocabulaire des bouts de chou en leur faisant découvrir le nom des bébés animaux.



Dans Milo le Rhino le principe est le même, sauf que cette fois-ci c’est un rhinocéros qui ne sait plus ce qu’il doit manger. Des baobabs, des morilles, des fruits, des algues ou plutôt des animaux comme le zèbre et la tortue ? Il faudra encore attendre la fin de l’histoire pour connaître la réponse.






Le lexique est plutôt riche et le niveau de langue assez familier (surtout dans Malou avec le tracteur qui fouette et les moufflets de la truie) mais au final peu importe. Ce qui compte, c’est la rime, la musicalité qui se dégage des quatre lignes présentes sur chaque double page.
Graphiquement, il faut reconnaître que l’ensemble est très spécial. D’aucuns qualifieront les illustrations d’originales. Personnellement, ce croisement entre le pixel et le lego n’est pas franchement ma tasse de thé. Mais pour avoir « testé » ces ouvrages sur le public cible, je peux vous assurer que ces représentations plutôt éloignées du dessin traditionnel ne posent aucun problème de compréhension. De toute façon le principal c’est que chaque animal se reconnaisse au premier coup d’œil.
 
Typiquement le genre de livres que l’on ne cesse de lire et relire des dizaines de fois. Le jeu des questions/réponses c’est une mécanique que les petits bouts adorent et que l’on peut répéter à l’infini sans que jamais ils ne s’en lassent. Vous savez dans quel engrenage vous allez mettre le doigt si vous vous laissez tenter…
  
Malou le Matou de Nesmo. Balivernes éditions, 2012. 22 pages. 9 euros. A partir de 2 ans.
Milo le Rhino de Nesmo. Balivernes éditions, 2012. 22 pages. 9 euros. A partir de 2 ans



Nesmo © Balivernes 2012







vendredi 23 novembre 2012

Madame Le Lapin Blanc : Pépite 2012 du meilleur album au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil

Bachelet © Seuil jeunesse 2012
Et si le Lapin Blanc d’Alice au Pays des Merveilles avait une femme… Et si cette femme tenait un journal intime... Et bien laissez-moi vous dire que ce ne serait pas joli-joli… Elle y parlerait de son mari qui n’arrête pas de râler, de sa fille aînée en pleine crise d’adolescence, de ses jumeaux pas aussi sages et réfléchis qu’elle veut bien le penser, de la difficile intégration de Betty dans sa nouvelle école, d’Eliot, le cinquième, en avance sur son âge, et enfin de l’adorable petite dernière, Emily, qui est le portrait craché de son père et braille toute la sainte journée. Elle parlerait aussi du chat ayant élu domicile depuis peu chez eux et de cette jeune fille qui a débarqué à la maison avec une fâcheuse tendance à changer de taille pour un oui ou pour un non. Bref, Madame Le Lapin Blanc écrirait dans son journal que la vie qu’elle mène est bien loin de celle dont elle avait rêvé...  

Un album qui repose sur la même construction que Les lions ne mangent pas de croquettes, à savoir un décalage permanent entre les images et le texte (voir extrait ci-dessous).  Comme dans l’album cité plus haut, l’ensemble est franchement drôle (en moins cruel) et une pirouette finale vient conclure l’histoire de façon assez inattendue. Au niveau graphique, le dessin de Gilles Bachelet, de facture classique et d’une grande expressivité, fourmille de détails. Je vous recommande entre autres la lecture attentive des 100 façons d’accommoder les carottes s’étalant sur une double page pour vous convaincre de la minutie avec laquelle l’auteur fignole chacune de ses illustrations.

Une variation extrêmement réussie autour de l’univers d’Alice. Un album au ton décalé et drôle qui est visuellement un pur régal. Cet ouvrage vient de remporter la Pépite de l’album en avant première du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil qui se déroulera du 28 novembre au 3 décembre. Mesdames et messieurs les jurés, je vous félicite pour ce choix tout à fait pertinent !

Madame Le Lapin Blanc  de Gilles Bachelet. Seuil jeunesse, 2012. 32 pages. 15,00 euros. A partir de 4-5 ans

Bachelet © Seuil jeunesse 2012

jeudi 22 novembre 2012

Les lions ne mangent pas de croquettes

Bouchard  © Seuil jeunesse 2012
Les parents ont dit à Clémence : « Pas de chien, ni de chat ! ». En petite fille obéissante, elle a ramené un lion à la maison. Mais un lion n’est pas tout à fait un animal domestique comme les autres. Pour faire ses besoins, il lui faut une grosse litière (du genre voiture décapotable) et quand il sort dans le quartier, les passants sont plus que surpris. Chose étrange également, quand le lion joue à cache-cache avec les copains de Clémence, il en manque toujours un à la fin de la partie… 

Un ouvrage que j’ai découvert grâce à Marie. Comme elle le souligne, tout tient dans le décalage entre le texte et les images. A la fois drôle et terrifiant, cet album est un concentré d’humour noir et d’ironie mordante (c’est le cas de le dire !). Le trait d’André Bouchard a un coté vintage qui me rappelle les dessins d’humour d’antan. Le rebondissement final, aussi inattendu  que savoureux, achève de convaincre du caractère irrévérencieux de cette histoire férocement « poilante ».
 
Pas si courant de trouver un album dégageant une telle forme de cruauté, je dois l’avouer, assez jubilatoire. Dommage car les enfants adorent ça !
 
Les lions ne mangent pas de croquettes d’André Bouchard. Seuil jeunesse, 2012. 32 pages. 15 euros. A partir de 4-5 ans


Bouchard  © Seuil jeunesse 2012

vendredi 21 septembre 2012

Où est passée la rainette ? Claude Monet à Giverny

Elschner et Girel
© L'élan vert 2012
Panique au jardin ! Antoinette la rainette plonge entre les iris en voyant un chasseur de grenouilles s’approcher de la mare. Pas la peine d’avoir peur, lui répond un crapaud, c’est juste Monsieur Claude avec sa barbe blanche, ses pinceaux et son chapeau. Ce chasseur-là ne s’intéresse qu’aux fleurs. Rassurée, Antoinette sort de sa cachette. Lorsqu’elle voit le peintre installer son tabouret et son chevalet au pied du petit pont, la rainette saute sur un nénuphar et prend la pose, certaine de passer à la postérité en figurant sur le tableau. Mais malgré tous ses efforts, Mr Claude semble l’ignorer…

Encore une réussite de la collection Pont des arts qui propose au jeune lecteur une nouvelle façon de découvrir les œuvres d’art : « y entrer par une fiction et des illustrations originales qui sollicitent l’imagination et renforcent le plaisir de la lecture ». Ici, c’est Claude Monet qui est à l’honneur. A travers les facéties d’Antoinette, les enfants découvriront de nombreux clins d’œil aux œuvres du plus célèbre peintre de Giverny : Iris jaunes, Le bassin aux nymphéas, La barque… Toutes sont d’ailleurs présentées en fin d’album. Comme d’habitude, les pages de garde finales proposent des informations sur la vie du peintre. Une plongée réussie dans l’univers de Monet, aussi divertissante qu’instructive.

A noter pour les enseignants que le CRDP de Marseille édite pour chaque ouvrage de cette collection une exploitation pédagogique très complète qui facilite grandement l’utilisation de ces albums auprès des élèves.


Où est passée la rainette ? de Géraldine Elschner et Stéphane Girel. L’élan vert, 2012. 30 pages. 14 euros. A partir de 5 ans.


Elschner et Girel © L'élan vert 2012



lundi 18 juin 2012

Le petit vent

Collet et Boutin © Glénat 2009
Ça commence à faire un petit bout de temps que je n’ai pas présenté d’albums pour enfants ici. Il faut dire que mes filles grandissent et qu’elles lisent de moins en moins ce type d’ouvrage. Malgré tout, elles aiment toujours autant quand papa ou maman leur font la lecture à voix haute. Du coup, j’ai profité d’un passage à la librairie pour faire le plein de p’tit Glénat. J’adore cette collection hétéroclite et dans l’ensemble plutôt irrévérencieuse, j’en avais déjà parlé ici et ici. Si j’ai le temps et le courage, je vais faire une semaine spéciale pt’tit Glénat. Allez, on commence aujourd’hui avec Le petit vent.

Gauthier a une envie pressante. Non non, pas le pipi, disons plutôt un petit prout. Mais comme Gauthier est discret, il va chercher un endroit tranquille pour laisser sortir son petit vent. Malheureusement pour lui, sous l’escalier, il y a déjà sa sœur. Dans la véranda, il y a son père et dans sa chambre, il y a sa mère. Du coup, Gauthier préfère aller dans le jardin pour enfin se soulager, mais il n’a pas pensé aux voisins…

Un album sur les prouts, ça marche à tous les coups. Celui-là ne fait pas exception à la règle. Très peu de texte, des illustrations naïves aux couleurs criardes et des situations répétitives qui déclenchent le sourire. La recette est simple mais efficace. D’aucuns objecteront que tout cela ne vole pas bien haut. C’est un fait. Il n’empêche, le plaisir de la lecture et la bonne humeur qui se dégage du texte valent que l’on flirte pendant quelques minutes avec une certaine forme de mauvais goût. Et puis ce petit vent est un tremplin idéal pour partir à la découverte des Prouts célèbres ! 

Le petit vent de Géraldine Collet et Arnaud Boutin (ill.). Glénat, 2009. 32 pages. 10 euros. A partir de 3 ans.

Collet et Boutin © Glénat 2009