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lundi 26 mars 2012

Mercredi, c’est raviolis !

Tachibana et Hasegawa
© L'école des loisirs 2008
Chez ces deux petites filles japonaises, le mercredi, c’est raviolis. Mais attention, pas des raviolis tout prêt que l’on réchauffe aux micro-ondes. A la maison, les raviolis (les gyôza), on les fait soi-même ! Pour préparer la pâte, il faut juste de la farine, du sel, de l’eau et de l’huile de coude. On doit pétrir la pâte quelques minutes et quand elle fait une boule souple et lisse, on la couvre avec un torchon mouillé et on la laisse reposer. Comme maman a déjà préparé la farce au poulet, il ne reste plus qu’à faire des petites boulettes de pâte que l’on aplati d’abord avec la paume de la main puis au rouleau pour en faire de fines crêpes. On dépose la garniture, on replie les bords de la crêpe et le tour est joué. Reste plus qu’à les bouillir ou les frire. Simple comme bonjour !


Chaque page de l’album reprend une étape de la préparation de la pâte. Le dessin est minimaliste. Juste les deux enfants à l’œuvre, sans décor. En même temps, ça permet de se focaliser sur l’essentiel. En fin d’ouvrage, on vous propose la recette complète des vrais Gyôza. Comme tout cela avait l’air d’être un jeu d’enfant, je me suis dit que j’allais essayer. Résultat ? Je vous laisse découvrir par vous-même les dégâts !


Voila mes raviolis. J'assume totalement l'esthétisme douteux de ces gyôza.

Pour tous les esprits moqueurs qui vont se gausser à la vue de ma photo, deux petites précisions. D’abord, j’ai très peu d’amour propre donc vos sarcasmes me laissent de marbre. Ensuite, essayez donc par vous-même et on en reparle après. Ma pâte était trop épaisse, même en l’étalant au maximum avec le rouleau, elle manquait d’élasticité. Après, j’ai mis trop farce, du coup, quand j’ai voulu refermer, ça a débordé de tous les cotés. Au final mes raviolis ne ressemblaient pas à grand-chose. Je les ai fait bouillir avant de les proposer à la dégustation. Mon jury exclusivement féminin, dans sa grande bonté, les a trouvés excellent. Personnellement, j’ai beaucoup aimé la farce. Si je recommence, une certitude, je mettrais un peu plus d’eau dans la pâte pour la rendre plus élastique. Je ne désespère pas de réussir à faire des crêpes aussi fine que du papier à cigarette.


Allez, pour conclure et parce que je suis une bonne pâte (vous avez remarqué le trait d’humour, des fois je me demande où je vais chercher tout ça !), je vous donne la recette. Si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à m’envoyer une petite photo, je serais ravi de voir à quoi ressemblent vos raviolis.

J'ai scrupuleusement respecté la recette. J'ai juste remplacé le blanc de poireau
par une échalotte car je n'avais pas de poireaux sous la main


mardi 13 mars 2012

La leçon de pêche - Heinrich Böll et Emile Bravo

Böll et Bravo © P'tit Glénat 2012
Dans un petit port de la côte ouest, un modeste pêcheur assoupi dans sa barque est réveillé par un touriste curieux. Ce dernier lui demande pourquoi il n’est pas en mer alors que le temps est parfait pour la pêche. Le pêcheur de lui répondre qu’il est déjà sorti le matin même et qu’il est revenu avec suffisamment de homards et de sardines pour ne pas avoir à retourner en mer une seconde fois. Le touriste lui explique alors que s’il sortait à nouveau il pourrait ramener davantage de poissons. Et s’il continuait chaque jour sur le même rythme, il pourrait bientôt troquer sa barque contre un bateau à moteur puis en acheter un second, se constituer une flotte de chalutiers, construire un hangar frigorifique pour stocker se pêche avant, à terme d’ouvrir sa propre conserverie. En gros, le petit pêcheur pourrait devenir un capitaine d’industrie si seulement il se donnait la peine de travailler plus. Mais sa conception de la vie est différente…

Une fable d’Heinrich Böll, prix Nobel de littérature en 1972, magistralement mise en images par Emile Bravo. Le texte date de 1963 mais il résonne encore aujourd‘hui où la valeur travaille semble pour beaucoup être le seul symbole possible d’accomplissement. Böll propose une réflexion sur la vanité, sur l’ambition démesurée, sur le capitalisme sauvage qui pille les ressources naturelles, bref sur quelques maux propres à notre monde actuel. Le propos est simple et immédiatement compréhensible pour les enfants. Les dessins de Bravo, comme toujours, privilégient la lisibilité. L’alternance entre des illustrations pleine page et des cases de BD évite la monotonie et donne du rythme. A noter également la qualité de l’édition avec un format à l’italienne et une jaquette dont le verso cache une magnifique illustration panoramique.

Un album idéal pour développer l’esprit critique des tout-petits. Et puis c’est pas tous les jours que l’on peut se vanter de lire à ses enfants un prix Nobel de littérature !


La leçon de pêche d’Heinrich Böll et Emile Bravo, Glénat, 2012. 40 pages. 12,20 euros. A partir de 4 ans.


Böll et Bravo © P'tit Glénat 2012

vendredi 2 mars 2012

L’écureuil et la lune / L’écureuil et l’étrange visiteur

Meschenmoser ©
Minedition 2012
Petit coup de projecteur aujourd’hui sur le travail de l’illustrateur allemand Sebastian Meschenmoser qui mérite vraiment que l’on s’attarde sur son cas. Je l’ai découvert il y a quelques années avec l’album L’écureuil et la lune. Le voila de retour aujourd’hui avec un nouvel ouvrage mettant en scène le même personnage et intitulé L’écureuil et l’étrange visiteur.

Dans L’écureuil et la lune, l’écureuil se réveille un beau matin en constatant avec stupeur que la lune est tombée sur sa maison pendant la nuit. Persuadé que quelqu’un l’a volée, il s’imagine déjà accusé à tort et condamné à passer le reste de ses jours en prison. Il s’en débarrasse donc en la faisant tomber de la branche sur laquelle elle repose. Problème, la lune atterrit sur le dos d’un hérisson et reste coincée dans ses épines. Un bouc qui passe par là veut délivrer le pauvre animal et fonce sur la lune, l’embrochant avec ses cornes. Voici donc la lune sur les cornes du bouc, avec le hérisson toujours accroché à l’astre « si gros, si rond et si jaune » tandis que l’écureuil ne peut que constater les dégâts. Comment tout cela va se terminer ? Ne comptez pas sur moi pour vous donner le fin mot de l’histoire !

L’écureuil et l’étrange visiteur raconte l’histoire d’un ours qui se réveille un beau matin en découvrant qu’un être bizarre, tout bleu, est posé sur sa tête. Trouvant ce visiteur inquiétant, l’ours tente de lui échapper. Il raconte sa mésaventure à l’écureuil et celui-ci en déduit qu’un petit être tout bleu terrorisant un ours gigantesque ne peut que venir d’une autre planète. Sans doute veut-il enlever le plantigrade et l’emporter dans son vaisseau spatial pour mener des expériences scientifiques. A partir de là, l’ours, l’écureuil et leurs amis vont tout faire pour ne pas tomber dans les griffes du soi-disant extraterrestre…

J’adore cet univers rempli d’animaux pas fute-fute mais tellement attachants ! C’est drôle, bien mené et il y a une sorte de douceur et de poésie très particulière qui fait mouche auprès des enfants. Sans compter que si le premier titre est résolument dans le registre de l’humour, le second aborde l’air de rien la question de la différence, de cet autre que l’on craint tout simplement parce qu’on ne le connaît pas.

Autre gros point fort, évidemment, la qualité des illustrations : aucun encrage, un travail tout en finesse aux crayons de couleurs, des animaux dont les attitudes sont parfaitement rendues et des décors fourmillant de détails. Une petite merveille !

Un vrai coup de cœur pour ces albums à partager absolument avec les enfants. Quand on tombe sur des titres d’une qualité pareille, il n’est pas difficile de les convaincre que les livres et la lecture leur feront toujours passer de bons moments.

L’écureuil et la lune (réédition) de Sebastian Meschenmoser. Minedition, 2012. 44 pages. 10 euros. A partir de 3 ans.

L’écureuil et l’étrange visiteur
de Sebastian Meschenmoser. Minedition, 2012. 60 pages. 14 euros. A partir de 3 ans.



Meschenmoser © Minedition 2012


Meschenmoser © Minedition 2012

jeudi 23 février 2012

Dégoûtant !

Guilloppé et Chapron
© Glénat 2010
Arno le crapaud est amoureux de Linette la rainette. Aujourd’hui, c’est décidé, il va lui déclarer sa flamme ! Malheureusement, à chaque fois qu’il s’apprête à se lancer, il est interrompu par de surprenants obstacles…

Un album mignon comme tout mais pas seulement. Les enfants y trouveront à la fois une belle histoire d’amour et une réflexion sur la protection de l’environnement. Attention, ne vous méprenez pas, les auteurs ne donnent pas dans le militantisme écolo forcené. Ils abordent la question de manière simple et très parlante.

L’ouvrage s’organise en double-pages combinant illustrations expressives et couleurs pétaradantes. Parce qu’il y a très peu de texte et que les événements s’enchaînent de manière linéaire, l’histoire s’avère facile à suivre pour les apprentis lecteurs qui voudront se lancer en solitaire. Sinon, en lecture offerte, c’est également un régal. Pour peu que l’adulte joue avec les intonations de sa voix et enfile tour à tour le costume du crapaud et celui de la reinette, le succès sera garanti.

Dégoûtant ! d’Antoine Guilloppé et Glen Chapron. Glénat, 2010. 32 pages. 10 euros. A partir de 3 ans.


Guilloppé et Chapron
© Glénat 2010

samedi 18 février 2012

La grande épopée des petits pois

Cullen et Rickerty © Glénat 2010
On ne se rend pas compte à quel point la vie d’un petit pois est haletante. D’abord, ils sont semés et grandissent en plein air. Ensuite on les cueille et on les emballe. Puis ils prennent la route jusqu’à la conserverie où ils sont écossés et mis en boîte (il paraît même que certains sont surgelés). Commencent alors une longue expédition en train, en bateau ou en avion pour atterrir dans les rayonnages des magasins. C’est là que papa et maman les achètent. Les petits pois, après tant d’aventures, finissent leur vie dans une assiette, devant des princes et des princesses (les enfants) qui font la grimace en les regardant. Mais si le petit pois sait se montrer persuasif, ces majestés se laissent tenter et ne le regrettent pas !

Un régal cet album ! Trait minimaliste mais expressif, peu de texte par pages, des couleurs pétantes… idéal pour accrocher les tout-petits. Il y a de plus une vraie fantaisie dans les illustrations, toutes plus variées les unes que les autres. Et puis le propos est à la fois instructif, drôle et fort bien construit, ce qui donne au final un résultat plus qu'alléchant.

A lire avant un repas où les petits pois sont au menu. Ça leur évitera peut-être de finir noyer sous une tonne de ketchup ou de rouler sous la table et d’être écrasés par la semelle d’un chausson !

La grande épopée des petits pois de Simon Rickerty et Andy Cullen. Glénat, 2010. 32 pages. 10 euros. A partir de 3 ans.

Cullen et Rickerty © Glénat 2010

Cullen et Rickerty © Glénat 2010

vendredi 20 janvier 2012

Le cochon magique

de Monfreid
© école des loisirs 2010
Ma fille qui est en CP est revenue de l’école avec le livre du mois de l’abonnement Kilimax de l’École des loisirs. Et bien devinez quoi, c’est encore une histoire en randonnée ! (pour ceux qui ont raté un épisode, j’ai donné la semaine dernière quelques informations concernant ce schéma narratif que l’on retrouve très souvent dans les albums de littérature jeunesse).

Le cochon magique raconte les tribulations de Josette, une petite fille qui voit un jour apparaître à sa fenêtre un cochon. Décidant que cet animal est doté de pouvoirs magiques, Josette grimpe sur son dos et commence une balade au cours de laquelle elle va rencontrer de nouveaux amis : un lapin cherchant à être le plus beau, un chat voulant devenir riche, un chien désireux de jouer de la guitare comme un dieu et enfin un âne souhaitant connaître la célébrité. A chacun, Josette affirme que le cochon magique exaucera leurs vœux. Les voilà donc tous en route vers la ville pour voir leurs rêves se réaliser…

Simple, linéaire, une ou deux phrases maxi par page... typiquement le genre d’album adapté aux lecteurs débutants qui sont encore entre le déchiffrage et la véritable compréhension du texte. Bien sûr, une première lecture des parents peut faciliter les choses. Et puis pour les plus petits qui ne savent pas lire, les adultes pourront aisément, en jouant sur les modulations de la voix, donner beaucoup de corps et de vie aux différents personnages. Après, graphiquement, on aime ou pas. Personnellement, je ne suis pas fan de ce trait assez minimaliste et de ces couleurs un peu fades.

Mais peu importe. L’histoire de ce cochon « placebo » est drôle, fraternelle et joyeuse, c’est bien là l’essentiel. Idéal pour se dérider par les temps qui courent !


Le cochon magique de Dorothée de Monfreid, L’école des loisirs, 2010. 32 pages. 12 euros. A partir de 3 ans.


de Monfreid © école des loisirs 2010

vendredi 13 janvier 2012

Voilà le facteur !


Mase © Seuil jeunesse 2011
C’est l’hiver. Comme tous les jours, le facteur part à moto vers le village pour faire sa tournée. Alors qu’il pense avoir distribué l’ensemble de son courrier, il découvre au fond de son sac une enveloppe supplémentaire adressée à :
« Mr Goro,
Sous le Grand Hêtre
Au fond de la forêt aux Hêtres
Au bout du bois des Blancs-Bouleaux
Après le pont du Petit-Bond
En haut de la rivière Glouglou
Sur la montagne aux Chênes
Village Au-fond-de-la-vallée »
Voilà donc notre facteur en route vers la montagne aux Chênes pour donner son courrier à ce Monsieur Goro dont il n’a jamais entendu parler. Heureusement, une loutre, un écureuil, un lapin et un renard vont l’aider à trouver son chemin.

Un récit en randonnée mignon comme tout. Pour info, le récit en randonnée est une structure narrative particulière où, entre une situation initiale et une situation finale clairement identifiées, un personnage multiplie les rencontres. Si vous y prêtez attention, vous verrez qu’un nombre incalculable de titres pour les petits utilisent ce schéma narratif, le plus célèbre étant sans doute Roule Galette. Dans certains albums, la randonnée se décline sous forme de répétition, d’énumération, d’élimination ou encore de remplacement. Ici, l’histoire joue sur le ressort de l’accumulation : chaque nouvel animal vient s’ajouter au précédent jusqu’au dénouement regroupant l’ensemble des protagonistes. Les récits en randonnée sont toujours très simples et très linéaires. Concernant cet album, le trajet du facteur et ses arrêts successifs à chaque lieu-dit mentionés sur l'enveloppe constituent le fil directeur que l’enfant va suivre de page en page.

Au-delà de ces aspects purement techniques, Voilà le facteur propose une agréable ballade au cœur d’une forêt enneigée où le sens du devoir du postier et l’altruisme des animaux font chaud au cœur. Sans compter que la séquence finale, très réussie, fera forcément sourire. Un ouvrage de saison et plein de charme qui ne demande qu’à être partagé en famille.


Voilà le facteur de Naokata Mase, Seuil jeunesse, 2011. 40 pages. 13,50 euros. A partir de 3 ans.


Mase © Seuil jeunesse 2011

vendredi 11 novembre 2011

Asdiwal : L'indien qui avait faim tout le temps, de Jean Patrick Manchette et Loustal

Manchette et Loustal - © Gallimard 2011
Asdiwal fait partie de la tribu des Tsimshians. Ces indiens qui vivent au Canada, à la frontière de l’Alaska, ressemblent aux esquimaux. Ce que préfèrent les Tsimshians, c’est chasser l’ours et les chèvres sauvages. Ils pêchent aussi des phoques et des morses dont ils aiment la chair grasse. Chez ces gros mangeurs, beaucoup d’adultes deviennent obèses et n’arrivent plus à voir leurs mocassins lorsqu’ils regardent leurs pieds.

Le père d’Asdiwal, qui est un peu magicien, lui a un jour donné des armes enchantées pour attraper les ours. C’est ainsi que le petit garçon est parti à la chasse. Mais l’ours qu’il a poursuivi s’est échappé en grimpant à une échelle  montant tout droit dans les nuages. Asdiwal a suivi l’ours et s’est retrouvé devant Étoile du soir qui n’était autre que la fille du Soleil. Ce dernier, n’a pas apprécié de voir sa descendance fricoter avec un godelureau. « Aussi, pour voir si c’était un bon petit garçon ou une vilaine carne, l’obligea-t-il à toute une série d’épreuves très difficiles… »

Asdiwal est à ma connaissance la seule incursion de Manchette du coté de la littérature de jeunesse. Cette histoire rédigée au cours de l'été 1966 à Paris était destinée à son fils, alors en vacances en Provence. Ce texte pour le moins décousu n’était donc au départ pas prévu pour être diffusé auprès du grand public. Les aventures d’Asdiwal s’enchaînent sans véritable cohérence. Seules semblent compter les nombreuses péripéties qui relancent l’intrigue. Au final, grâce à la truculence de l’auteur, on suit avec plaisir le long chemin qui fera du jeune indien un mari heureux (et obèse !). Le ton est familier et l’humour présent dans de nombreuses tournures de phrases. Un joyeux bazar qui révèle une belle inventivité et qui n’a d’autre but que de divertir le petit lecteur auquel il s’adresse.

Du coté des illustrations, même si j’ai souvent du mal avec le style très raide de Loustal, il me faut reconnaître que son travail est ici parfaitement adapté aux tribulations d’Asdiwal.
Un album à lire à voix haute. La richesse de la langue provoquera les éclats de rire et emportera à coup sûr l’adhésion de l’auditoire.


Asdiwal : L’indien qui avait tout le temps faim de Jean-Patrick Manchette et Loustal, Gallimard Jeunesse, 2011. 48 pages. 14,00 euros. A partir de 5 ans.

Manchette et Loustal - © Gallimard 2011

vendredi 30 septembre 2011

Tout sur l’automne

Ça y est, c’est l’automne. Une drôle de saison, coincée entre les grandes vacances et Noël. Pour les enfants et les enseignants, c’est synonyme de retour à l’école. Pour beaucoup d’autres, c’est le temps des champignons, des vendanges, des labours et des balades en forêt. Pour les barbares, c’est l’heure de la chasse. Pour les animaux, il faut préparer l’hiver : réserve de nourriture, aménagement de la maison en vue de l’hibernation où départ vers des contrées plus chaudes.

Charline Picard et Clémentine Sourdais proposent aux enfants de découvrir tout sur l’automne dans un album d’une grande richesse. Grâce à l’expert Loupiote, on apprend pourquoi les feuilles tombent, comment les graines se dispersent ou encore comment les animaux font leurs réserves. Organisé en trois grandes parties, ce documentaire balaie l’ensemble des thématiques propres à cette saison si particulière : l’automne dans la nature (feuilles, fleurs, champignons, fruits et légumes) ; l’automne des animaux ; l’automne au quotidien (la rentrée scolaire, les vêtements, les recettes de cuisine, les fêtes).

Loin des documentaires classiques organisés de façon très hiérarchisée et très redondante, les auteurs ont choisi de dérouler leur propos en toute liberté et sous toutes les formes. L’album contient des illustrations pleine page, des planches naturalistes, de la bande dessinée, de la poésie, des haïkus, des photos, des informations scientifiques ou encore des activités manuelles dans un joyeux fourre-tout où chacun ira picorer selon ses envies. Une véritable bouffée de fraîcheur qui renouvelle le genre et ravira à coup sûr petits et grands.

Tout sur l’automne de Charline Picard et Clémentine Sourdais, Seuil, 2011. 64 pages. 18 euros. A partir de 6 ans.


vendredi 23 septembre 2011

Dessine !

Trois enfants arrivent au parc. Deux filles et un garçon. Il pleut. Sur une structure à ressort en forme de dinosaure, ils trouvent un sac. Dans le sac, des craies. Une des fillettes prend une craie jaune et dessine sur le sol un soleil. Comme par magie, le soleil apparaît alors, trouant les nuages. La seconde jeune fille prend une craie orange et dessine des papillons. Comme par magie, des papillons multicolores sortent du sol. Le garçon s’empare quant à lui d’une craie verte et trace les contours d’un dinosaure. C’est là que les ennuis commencent…

Un album bluffant. Entièrement sans texte, dans un format à l’italienne où chaque nouvelle action est déclinée sur une double page. Les illustrations sont incroyables. Hyperréalistes, elles permettent de distinguer le grain de la peau, la texture des vêtements, les éclaboussures créées par les gouttes d’eau, bref une infinité de détails sur lesquels le regard peut s’attarder de longues minutes. S’il y avait un message à retenir, il pourrait être résumé dans le titre, comme une invitation : vas-y, dessine ! Le dessin possède des pouvoirs magiques et autorise tous les rêves.

Lorsqu’un auteur se lance dans la réalisation d’un album sans texte, il prend de gros risques. Quand la lecture de l’image est le seul mode de narration, il faut redoubler d’effort pour proposer, à travers les illustrations, une parfaite lisibilité. Bill Thomson relève le défi avec brio. Tout est fluide, immédiatement compréhensible. Ma fille qui vient d’avoir six ans n’a pas lâché cet album du week-end. Fascinée par le dessin mais aussi par la façon dont les événements s'enchaînent.

Un beau cadeau pour les petits bouts, même non lecteurs. Quel plaisir pour eux de découvrir un livre et d’en comprendre le sens sans avoir besoin de demander à un tiers de lui faire lecture !


Dessine ! de Bill Thompson, L’école des loisirs, 2011. 40 pages. 13,50 euros. A partir de 4 ans.


vendredi 24 juin 2011

Les grenouilles samouraïs de l’étang des Genji

L’étang des Genji est un très vieil étang. Il y a fort longtemps y vivaient en harmonie des grenouilles, des crapauds et des rainettes vertes et rousses. Le Seigneur Yorimoto régnait sur le clan, magnanime. Mais par un bel été survint la catastrophe : un cri transperça la nuit et on trouva une rainette verte gravement blessée au bord de l’eau. Près d’elle, sur le sol, il y avait des empreintes que l’on n’avait jamais vues et un objet long et blanc que la guerrière Tomoé reconnut : le poil de la moustache d’un chat Heiké ! Alors, sur ordre du seigneur Yorimoto, dix mille grenouilles de l’étang des Genji prirent les armes pour aller attaquer le chat malfaisant. Mais l’assaut tourna à la déroute car le chat était trop fort. Il fallut alors toute l’ingéniosité d’une jeune grenouille pour venir à bout de cet adversaire qui semblait pourtant invincible.

Inspiré de la célèbre épopée du Heiké Monogatari qui décrit le combat qui s’est déroulé au XIIème siècle entre les clans Genji et Heiké pour le contrôle du Japon, cet album poétique offre une succession de tableaux se déployant sur des doubles pages. Les illustrations, aux couleurs somptueuses sont d’une rare élégance. Célébrant l’ingéniosité des plus faibles face à la force brute, voila un ouvrage dépaysant qui ravira petits et grands. Une lecture à partager en famille !

Les grenouilles samouraïs de l’étang des Genji, de Kazunari Hino et Takao Saitô, Éditions Picquier Jeunesse, 2009. 40 pages. 15,00 euros. Dès 7 ans.




Ce billet constitue ma 1ère participation à la quinzaine nippone de Choco.




vendredi 10 juin 2011

Petits ruisseaux

C’est un petit ruisseau qui rêve de sortir de son lit pour parcourir le monde, de devenir un fleuve géant se jetant dans la mer.

C’est un petit garçon à moitié endormi. Son ventre le chatouille et l’envie se fait de plus en plus pressante. Mais il fait nuit et il n’ose pas se lever. Il faudrait quelqu’un pour lui allumer la lumière.

Finalement, le cours d’eau et le garçonnet vont fusionner. Le premier va inonder la prairie et le second son pyjama et même ses draps. L’un comme l’autre, ils ne se sont pas retenus et il faut bien reconnaître que ce lâcher-prise semble les réjouir au plus haut point !

Un petit livre plein de gaieté qui use de la métaphore pour démontrer que le pipi au lit, pour régressif qu’il soit, n’a rien de honteux. La construction de l’album alterne les passages dans la chambre de l’enfant et ceux décrivant la progression du ruisseau. C’est à la dernière page que leurs chemins, jusque là parallèles, se rejoignent dans une apothéose libératrice.

Les illustrations de Vincent Mathy sont fraîches et colorées et accompagnent à merveille un texte simple où le champ lexical est en osmose avec le sujet traité : se retenir, grossir, sortir de son lit, éclabousser, inonder...

Une belle occasion de dédramatiser ces fuites nocturnes qui sont souvent très mal vécues par les enfants et les parents. Alors tant pis pour les bien-pensant (qui a dit pisse-froid ?) qui vont y trouver à redire, mais vive le pipi au lit !

Petits Ruisseaux de Cathy Ytak et Vincent Mathy, éditions Sarbacane, 2011. 40 pages. 12,90 euros. A partir de 3 ans.

L'avancée du ruisseau

L'angoisse du petit garçon

vendredi 27 mai 2011

Chœur de grenouilles

Décidément, ce n’est pas simple d’être une grenouille toute molle et toute gluante. En comparaison, les autres animaux semblent tous plus beaux : le renard et sa belle fourrure, le magnifique plumage du cygne, les ailes gracieuses et multicolores du papillon... La seule chose qui plaît chez les grenouilles, c’est leur chant. Alors évidemment, chaque grenouille rêve de faire partie de la chorale. Pour Berta, le grand jour est arrivé. Elle va passer l’audition avec sa copine Lucie qui possède une voix superbe. Mais pour le chef de chœur, cette dernière est trop petite et il refuse qu’elle tente sa chance. Berta, elle, a un physique de cantatrice. Elle dispose donc à priori de tous les atouts pour devenir une soliste reconnue. Oui mais voila, elle chante comme une casserole ! Déçues, d’avoir été recalées, les deux amies imaginent un stratagème devant leur permettre de réaliser leurs rêves…


Une jolie petite histoire qui démontre qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Un album parlant aussi d’entraide, d’amitié, et de la difficulté que l’on éprouve parfois pour trouver sa voie. Le ton se veut humoristique et pas du tout solennel. L’évidence de la situation apparaît à la lecture et est très facilement comprise par les enfants.

L’illustratrice Annick Masson propose des aquarelles aux couleurs douces où, forcément, le vert domine. Les bouilles de ses grenouilles sont d’une grande expressivité et leurs différentes attitudes extrêmement variées.

Une belle découverte qui ravira à coup sûr les amateurs de batraciens. Et Dieu sait qu’ils sont nombreux, tant chez les enfants que chez les parents.

Chœur de grenouilles de Luc Foccroulle et Annick Masson, Éditions Mijade 2011. 26 pages. 11,00 euros. A partir de 5 ans.

vendredi 20 mai 2011

Moi, j’aime pas comme je suis

Moi, j’aime pas mes joues, elles sont trop grosses. Mes bras non plus je les aime pas. Trop poilus. Et pour mon nez, c’est pareil. Trop pointu. Je voudrais être comme Sonia, ma meilleure copine : grande, fine, avec de beaux cheveux blonds. Devant elle, les garçons baissent les yeux. Dans ma chambre, des fois, j’imagine que je suis une actrice ou une chanteuse tellement jolie que moi aussi je fais baisser les yeux des garçons. Après tout, qui sait, ça arrivera peut-être un jour…

Grâce à Alma Brami et Amélie Graux j’ai pu une fois de plus partager un joli moment de lecture avec Romane, ma petite dernière. Son avis est sans appel : elle a adoré cet album où l’on parle d’apparence, des relations fille/garçon et des premiers émois amoureux.

L’histoire se décline en doubles pages avec un minimum de texte et de grandes illustrations très parlantes. Personnellement je ne suis pas fan de ses dessins semblant avoir été réalisés au crayolas, mais bon, mon opinion, on s’en fiche peu. Le principal, c’est qu’ils plaisent aux enfants. Et là encore, le jugement de Romane a été définitif : « Elle est trop belle la petite fille avec sa natte ! ».

Voila donc une histoire simple, facilement compréhensible et au graphisme attrayant pour les petits. Un titre qui est en outre idéal pour aborder en douceur la question de l’estime de soi avec de jeunes enfants.


Moi, j’aime pas comme je suis d’Alma Brami et Amélie Graux, Albin Michel jeunesse 2011. 24 pages. 10,90 euros. A partir de 5 ans.

vendredi 6 mai 2011

Pue-du-Bec et la petite chips de trop…

Fish est un petit poussin qui vient de naître. Il n’a passé qu’une journée en dehors de sa coquille et il ne rêve que d’une chose, y retourner ! Il faut dire qu’il n’a pas été gâté au cours de ses premières 24 heures. Un cochon a failli l’écraser, une vache l’a couvert de bouse et pour finir tout le monde lui reproche son haleine épouvantable et le surnomme Pue-du-bec. Tout ça parce que sa mère s’est gavée de chips à la sardine pendant sa grossesse. Mais est-ce que se renfermer sur soi-même représente une vraie solution ? Ne vaut-il pas mieux être encadré, rassuré et protégé pour faire ses premiers pas ?

Encore un album lu et approuvé par Romane, ma petite dernière (5 ans). Elle a beaucoup rit en découvrant certaines illustrations même si elle n’a pas forcément compris toutes les allusions (madame Mouche à mmm… par exemple, ça ne lui a rien dit du tout !).

Le graphisme est très épuré, tenant presque du crayonné. L’intérêt majeur réside dans le fait que les animaux sont vus à hauteur de poussin. Ce point de vue très particulier rend chaque chose immense et impressionnante et renforce l’aspect effrayant du monde extérieur. Par ailleurs, l’absence de décor n’est pas préjudiciable car ce qui compte, ce sont avant tout les très gros plans.

La difficulté de se confronter aux autres dès le plus jeune âge constitue la thématique centrale de l’album. Il faut bien sûr y ajouter le rôle primordial de la maman, cette protectrice aimante sur laquelle notre poussin va pouvoir s’appuyer pour trouver du réconfort et prendre confiance en lui. Un album joliment construit et fort bien réalisé qui mérite assurément qu’on y jette un œil.

Pue-du-Bec et la petite chips de trop… d’Emmanuelle Lepicard et Lili Pissenlit, éd Scarabéa, 2011. 52 pages. 14,90 euros. A partir de 3 ans.

vendredi 18 mars 2011

Félicien Moutarde, tome 2 : Deuxième fois qui pique

Enfin, Félicien est de retour ! Près d’un an après sa naissance mouvementée, il revient, toujours aussi irrésistible. Comment ça vous ne connaissez pas Félicien Moutarde ? Pourtant, c’est un phénomène qui gagne à être connu. Pas encore né, il était déjà aigri, certain d’hériter de tous les défauts de la terre à cause de ses parents n’ayant strictement aucune qualité.

Après avoir voulu assassiné Bambi et être tombé amoureux au jardin d’enfants, le garnement est persuadé que sa dulcinée le déteste. C’est sans doute parce qu’il est le plus vilain de tous les enfants de la ville. Il ne voit qu’un moyen pour remédier à la situation : kidnapper sa mère, demander une rançon à son père et avec les sous se payer une opération de chirurgie esthétique. Mais difficile de mettre en œuvre un tel plan quand on n’a pas encore deux ans ! D’ailleurs, plus son anniversaire approche et plus Félicien a le cafard. Il va même se payer une petite régression en faisant caca dans son slip du vendredi...

Vous l’aurez compris, avec les aventures de leur moutard psychotique et désabusé, Fabrice Melquiot et Ronan Badel ne font pas dans la dentelle. Atypiques, irrévérencieuses, politiquement incorrectes, les aventures de Félicien détonnent dans le milieu plutôt policé de la littérature jeunesse. C’est bien simple, pour moi, ce gamin est un anti Petit Nicolas ou, si on cherche une référence plus récente, un Pico Bogue trash. Après, il n’est pas certain que les enfants comprennent toutes les réflexions corrosives du bambin et apprécient son attitude borderline (j’ai essayé de le faire lire à ma fille de 8 ans et elle n’a pas aimé du tout). Finalement, peut-être que cette série, sous ses airs faussement enfantins, est davantage destinée aux plus grands.

Voila en tout cas un ouvrage inclassable, entre album et roman graphique, où le trait nerveux des illustrations s’accorde parfaitement avec l’acidité et la drôlerie du texte. Personnellement, j’adore. Mais j’ai constaté en le faisant lire à d’autres adultes que tout le monde ne partage pas mon opinion, loin de là. Alors si vous avez l’occasion de le découvrir, n’hésitez pas à passer par ici pour me donner votre avis, j’aimerais beaucoup savoir ce que vous en pensez.

Félicien Moutarde, tome 2 : Deuxième fois qui pique, de Fabrice Melquiot et Ronan Badel, Éditions L’élan Vert, 2011. 78 pages. 13 euros. A partir de 9 ans.



L'info en plus : Pour conclure, quelques morceaux choisis afin de vous mettre dans le ton :

"On roule vers Genève dans la vieille voiture de mon père Michel. Elle est toute pourrie. C’est un monospace : à l’intérieur, y a de la place pour une seule personne. Nous, on est trois, serrés comme des merlans dans une boîte de sardines."

"[Dans la voiture] Maman mange des chips et se coupe les ongles des pieds en même temps. Des fois, elle confond."

"[Toujours dans la voiture] Mon père n’a aucun sens des réalités. Pour penser à autre chose, je jette mes crottes de nez dans les cheveux de Maman. Ça lui servira de barrette, c’est bien pratique."

"J’ai tous les défauts du monde sauf que, peut-être, je suis génial. Ça me consolerait d’avoir le génie comme seul qualité."

vendredi 11 mars 2011

Cousa

Pour son premier jour de vacances, Cousa s’ennuie. Les garçons ne veulent pas jouer avec elle, le chat reste perché sur l’horloge et grand-mère fait la sieste. La petite fille finit donc par sortir dans le jardin. Elle trouve un passage sous la haie, s’y engouffre et se retrouve au bord de la rivière. Les pieds dans l’eau, elle voit les buissons s’agiter juste à coté d’elle. C’est alors que surgit…

Voila un album charmant, épuré, minimaliste. Une toute petite phrase sous chaque énorme illustration, c’est parfois plus parlant qu’un long discours. La lecture invite à l’observation, l’explication, la discussion. Cinq minutes à peine, c’est le temps qu’il vous faudra pour parcourir toutes les pages. L’enfant ouvrira des grands yeux, son attention n’aura pas le temps de faiblir avant le dénouement. Et il se souviendra sans doute longtemps de cette première journée de vacances extraordinaire vécue par la petite Cousa.

Adrien Albert a trouvé le ton juste pour parler, tout en finesse et sans avoir l’air d’y toucher, de solitude et d’indépendance. Un bien bel album pour une lecture complice avec les bouts de chou dès trois ans.

Cousa d’Adrien Albert, L’école des loisirs, 2011. 24 pages. 12,00 euros. A partir de 3 ans.

vendredi 18 février 2011

Le potager de Lili

La souricette Lili et son ami Henri cultivent des légumes toute l’année. Janvier est le mois des choux-fleurs, février celui des poireaux, mars celui des salades… Les deux souris bêchent, protègent, désherbent, arrosent ou cueillent. Enfin surtout Lili parce que Henri est plutôt un jardinier maladroit et pas très courageux. Au final, les tout-petits découvrent, dans l’ordre, tous les mois de l’année et douze des légumes les plus courants.

La malice, la joie et la bonne humeur traverse l’album. La construction est simple et répétitive : une double page par mois, quasiment aucun décor et des illustrations minimalistes mais très parlantes où chaque légume se reconnaît au premier coup d’œil. Mais ce qui rend cet ouvrage vraiment unique pour les enfants c’est que l’auteur révèle ses secrets de fabrication et notamment la technique qu’elle utilise pour représenter les légumes. Les pages de garde finales expliquent très clairement la démarche à suivre (que je ne vous révèlerais pas !) et tout le monde peut la reproduire sans problème.

Le printemps va bientôt pointer le bout de son nez. Le potager de Lili est l’album idéal pour aider les tout-petits à identifier avec plaisir les différents légumes que l’on trouve au jardin au fil des saisons.


Le potager de Lili, de Lucie Albon, édition L’élan vert, 2011. 40 pages. 10,00 euros. A partir de 2-3 ans.



L’info en plus : Le Potager de Lili est le second ouvrage mettant en scène Lili et Henri. Le premier album de ses attachantes petites souris est paru l’année dernière et il s’intitule Souris Lili.

vendredi 11 février 2011

Gaspard le Léopard : Alors qui c’est le plus beau ?

Gaspard le Léopard est amoureux. Aujourd’hui, il a décidé d’inviter Léa pour une petite balade. Mais que voit-il en s’approchant de la belle gazelle ? L’affreux lion Léon est déjà en train de lui faire la cour. D’abord abattu, Gaspard se ressaisit et va voir ses amis pour trouver une solution. Mais chacun a un point de vue différent sur ce que les filles adooooorent chez les garçons : pour Marcel le Rhino, il faut être un sportif accompli ; pour Bob l’éléphant, il faut manger comme quatre car les filles adorent les gros nounours ; pour Théo le zèbre, c’est le look qui prime ; pour Ferdinand le singe, rien ne vaut l’humour alors que pour Jack le vautour, il faut surtout leur en mettre plein la vue. Dépité, Gaspard est sur le point d’abandonner. Mais il n’est pas dit qu’un Léopard va se laisser marcher sur les pieds par un lion…

Illustration pleine page, planche de BD, découpage « cartoonesque », mélange de récitatifs et de bulles…. La mise en page de ce petit livre est tout sauf répétitive et donne au récit un coté survitaminé des plus agréables. Les dialogues sont drôles et percutants et les dessins jouent énormément sur les mouvements et les expressions des visages.

Moderne. Voila sans doute l’adjectif le plus juste pour qualifier cette série de la collection Quelle rigolade des éditions Milan. Loin, très loin des publications jeunesse anxiogènes ou tristounettes, Gaspard le Léopard est un concentré de bonne humeur pour les lecteurs dès 7 ans.

Gaspard le Léopard : Alors qui c’est le plus beau ? de Gérard Mocomble et Éric Gasté, édition Milan Poche Benjamin, 2010. 40 pages. 5,90 euros. A partir de 7 ans.

Planche de BD

Découpage cartoonesque

Illustration pleine page


L’info en plus : La série Gaspard le Léopard compte actuellement 5 titres. Un sixième volume intitulé Un pingouin dans la savane devrait sortir fin mars 2011.