La première des trois histoires, la plus longue (85 pages sur 120) et celle qui donne son titre à l’ouvrage, est incontestablement le truc le plus gnangan que j’ai lu depuis longtemps. Irène a été trouvée bébé sur la plage d’une île grecque après une tempête. Irène est mutique, vit en sauvageonne et passe son temps à nager avec les dauphins : « Toutes les nuits, Irène rejoint la famille des dauphins, onze avec elle, guidés par une femelle adulte. Elle vide pour eux les filets sans les couper, elle descend sur le fond et détache des hameçons les anchois et les morceaux de calamars, elle ouvre les nasses. Avec son couteau italien, elle libère et sauve les siens empêtrés dans les filets. Elle reste avec eux jusqu'à la fin de la nuit. Elle a le même âge que deux des dauphins, une femelle et un mâle. Ils ont grandi ensemble, ils ont exploré les jeux jusqu'à la venue de la maturité. » Sérieux ? Plus cucul tu meurs ! Irène est enceinte, l’opération du saint esprit sans doute, c’est du moins ce que je me suis dit au départ. Mais, non, c’est autre chose : lorsqu’elle accouche, au large, c’est d’un dauphin ! Sérieux ?
Je le savais déjà à cause de lectures précédentes dont je n’ai pas parlées sur le blog mais cela se confirme ici, je n’aime décidément pas quand de Luca donne dans le mystique, quand il fait sans cesse référence à des personnages bibliques (Jacob, Jonas, etc), quand il se demande : « Amour et Dieu sont-ils la même chose » ? Je n’ai pas envie de le suivre dans ces réflexions-là et j’ai trouvé sa fable de la femme-dauphin en tout point ridicule.
Le second texte, autobiographique, revient sur la fuite de son père, alors soldat, en 1943 au moment où Capri est libérée par les américains. Un texte important pour lui, cela va de soi, mais qui m’a laissé de marbre. Il n’y a que dans le troisième où j’ai retrouvé l’écrivain que j’aime. Il m’a touché en plein cœur ce vieux napolitain, une amande dans la bouche, trouvant refuge contre une pierre après avoir lutté contre le froid et la tramontane de février pour offrir au soleil de la méditerranée son corps fatigué et son front ridé. Superbe mais trop court. Trop peu, trop tard, oserais-je dire. Mais je ne suis pas rancunier mon cher Erri, et je serai fidèle au poste quand sortira votre prochain livre.
Histoire d’Irène d’Erri de Luca. Gallimard, 2015. 122 pages. 12,50 euros.
Pour ma part, les mystiqueries m'agacent presque toujours. Du coup, je pense que je vais passer mon tour, de Luca ou pas!
RépondreSupprimerJe suis un peu comme toi avec "les mystiqueries".
SupprimerJ'avais envie de le lire mais maintenant c'est moins urgent.j'en ai tant d'autres de cet auteur à rattraper.
RépondreSupprimerHeureusement, il a écrit plein d'autres choses !
SupprimerAu moins, c'est clair !
RépondreSupprimerPas la peine de tricher, surtout avec cet auteur que j'aime tant.
SupprimerBon alors, par lequel je commence ???
RépondreSupprimerTu pourrais commencer par "Le poids du papillon".
SupprimerEt bien je n'ai encore pas lu de Luca mais je sais maintenant par lequel je ne commencerai pas !
RépondreSupprimerPlutôt par celui ci ou plutôt par celui Là ? ;-)
Bon dimanche :)
Ce n'est clairement pas le meilleur pour le découvrir.
SupprimerUn auteur avec lequel je n'accroche pas.
RépondreSupprimerMoi j'accroche beaucoup. D'habitude...
SupprimerCe n'est donc pas par ce titre-là que je découvrirai cet auteur ;-)
RépondreSupprimerJe ne te le conseille pas pour commencer.
Supprimerj'ai une amie qui ne jure que par lui. Je crois que ses livres ne sont pas toujours accessibles à tous. J'avais beaucoup aimé Le tort du soldat.
RépondreSupprimerMoi aussi j'ai beaucoup aimé "Le tort du soldat".
SupprimerMince alors je l'avais repéré :0( Parce que moi, dès qu'on me parle d'eau (de mer ou autre et de dauphins je suis déjà accro ;0) Si je comprends pas ce n'est pas la peine que je m'y penche (l'extrait de toute façon ne m'accroche pas trop).
RépondreSupprimerQui sait, tu aimerais peut-être, j'ai lu beaucoup d'avis positifs sur ce titre.
SupprimerJe ne connais pas du tout cet auteur alors je suis d'autant plus curieuse, merci de la découverte :)
RépondreSupprimerC'est un incontournable de la littérature italienne actuelle.
SupprimerAaah mais qu'est-ce que j'aime quand tu n'aimes pas ! J'aurai bien ri de ton agacement avec la femme-dauphin. Je t'imagine trop bien en train de découvrir ce récit haha ! Bon PAL sauve pour moi. :-) Je trouve ça touchant ta dernière phrase à l'auteur.
RépondreSupprimerJ'ai trouvé ça tellement ridicule ! Mais je ne lui en veut pas, je sais que je le lirai encore avec grand plaisir à l'avenir.
SupprimerComme il va falloir un jour que je découvre cet auteur, j'essaierai de ne pas prendre celui-ci...
RépondreSupprimerNon, pas celui-ci. Comme Moka, je te conseille plutôt "Le poids du papillon".
SupprimerJe vais passer mon tour car, je dois bien l'avouer, je m'ennuie chez Erri de Luca...mais j'ai souvent envie de retenter le coup ! Au moins, ça ne sera pas avec celui-là !
RépondreSupprimerIl a des fulgurances superbes, et parfois, je n'arrive pas à le suivre...
Supprimeroh bah mince alors, tout le monde parlait d'un conte, d'une parabole de la femme et de l'eau, oh la la....bon. Que dire?
RépondreSupprimer(mais tu sais que j'aime assez quand tu tâcles quand même)
J'ai vu la parabole, le symbole, la mer nourricière qu'il faut respecter, protéger, et tout le bazar. N'empêche...
SupprimerUn auteur que je n'ai pas encore lu... je note Le poids du papillon alors si j'ai bien suivi!
RépondreSupprimerTu as parfaitement suivi ;)
SupprimerJe vous trouve bien sévère pour la première nouvelle... Même si ce n'est pas mon livre préféré de cet auteur, je trouve que cette nouvelle est bien écrite. Et puis, le monsieur, pour l'avoir vu et entendu, a sans doute ses défauts, mais pas celui d'être cul cul la praline.... Il suffit pour s'en convaincre de lire son essai sur le droit à l'insoumission.
RépondreSupprimerM'enfin, on est d'accord sur un point, la dernière nouvelle est superbe !
J'ai lu son essai et j'ai beaucoup aimé. Mais parfois lui et moi ne sommes pas du tout sur la même longueur d'ondes. Cela ne m'empêchera de continuer à le lire avec plaisir.
SupprimerJe tourne autour de ses livres sans en avoir encore ouvert 1 ... par lequel commencé ?
RépondreSupprimerPerso, je conseille à tout le monde de commencer par "Le poids du papillon".
SupprimerZut, flute et reflute... De lui je n'ai lu que Le poids du papillon, sublime, dont je n'ai encore jamais parlé sur le blog... J'avais acheté celui là du coup mais là je déchante :-(
RépondreSupprimerJ'ai vu que tu l'avais acheté. Qui sait, il te plaira peut-être plus qu'à moi.
SupprimerJe n'ai pas non plus aimé ce livre avec son côté mystyco-allégorico-métaphorique. A vrai dire je ne suis pas fan de Erri de Luca que j'ai toujours considéré un peu surévalué. En tout cas je pense loin par example d'un Lobo Antunes dans le monde contemporain ou d'un Borges (qu'il cite parfois) si on prend le XXème siècle. Lisez plutôt le dernier livre de Jón Kalman Stefánsson (D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds) qui après sa trilogie nous offre un superbe nouveau roman poétique.
RépondreSupprimerLe Stefansson, je l'ai lu dès sa sortie et j'ai beaucoup aimé, même si je l'ai trouvé un cran en dessous de sa formidable trilogie.
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