Russell © Albin Michel 2012 |
Alligators, esprits, disparitions, conflits, familiaux... drôle de galerie des mystères que propose Karen Russell dans ce premier roman. Une sorte d’éducation sentimentale qui se distingue surtout par son ambiance très particulière. Tentation du continent (Kiwi), tentation de l’au-delà (Ossie) et quête identitaire (Ava), voila les trois principales thématiques déclinées par l’auteur. Cette dernière joue sans cesse de l’opposition entre la Floride urbaine et l’aspect énigmatique des marécages. Elle créé dans cet entrelacs infini d’îlots à la moiteur étouffante des mondes parallèles, des lieux à la fois mythiques et parfaitement concrets où rayonne la beauté surnaturel du marais. Tout tient dans cette exubérance maîtrisée, cette tension permanente entre l’imaginaire et le réel.
La prose de Karen Russel se fait parfois luxuriante. Imagée, inventive en diable, elle entremêle brillamment l’étrange, le singulier et le quotidien qui traversent tout le récit.
Un coup de cœur donc ? Et bien paradoxalement non. J’ai eu du mal à rentrer dans cet univers si particulier et je me suis surpris à souvent voir poindre l’ennui au cours de la lecture, notamment pendant les chapitres relatant les mésaventures d’Ava et de sa sœur dans les marais. Cette ambiance vaporeuse et par trop énigmatique m’a laissé de marbre. A la limite, j’ai largement préféré l’histoire ultra-réaliste (et peu reluisante) de la découverte du continent par Kiwi. Au final, j’ai tourné la dernière page en me disant : « Tout ça pour ça ? ». Dommage, car je pense que Swamplandia est un premier roman extrêmement bien construit aux indéniables qualités. Je suis juste passé quelque peu à coté mais sachez que Karen Russell mérite vraiment que l’on s’intéresse à elle (ce n’est d’ailleurs par pour rien que le New York Times a plébiscité Swamplandia comme l’un des cinq meilleurs romans américains de 2011 et que Karen Russell a fait partie des trois finalistes du prix Pulitzer 2012 aux cotés de Denis Johnson et de David Foster Wallace).
Swamplandia, de Karen Russell. Albin Michel, 2012. 460 pages. 22,50 euros.
L'avis enthousiaste de Reading in the Rain
Une nouvelle participation au défi 1er roman de Anne |
Ah bon dommage, j'étais prête à le noter. Je vais attendre d'autres avis.
RépondreSupprimerOui, prends le temps de lire d'autres avis car c'est quand même un très bon roman. C'est juste que je suis passé un peu à coté mais il possède des qualités indiscutables.
SupprimerUne couverture qu'on n'oublie pas, en tout cas. Pas sûr que je me lance dans ce genre d'endroit, même en roman.
RépondreSupprimerEn fait je trouve la couverture plutôt moche^^
SupprimerAprès si tu aimes les univers un peu fantastiques (disons entre Stephen King et Alice au pays des merveilles...) tu pourrais y trouver ton compte.
Tiens, je me suis dit, en lisant le résumé "voilà un roman qui vous emporte et vous fait voyager". Mais non, apparemment.
RépondreSupprimerSi, si, détrompe-toi, je crois que l'on peut vraiment être transporté par ce roman. C'est juste que personnellement je n'ai pas été emballé par le coté fantastique de l'histoire.
SupprimerJe me retrouve dans la même situation que toi avec "Scintillation" ^^ Je lirai d'autres avis pour me faire une idée. Par contre, la référence à Alice au Pays des merveilles me rebute un peu : trop décousu à mon goût...
RépondreSupprimerEn fait le roman s'ouvre sur un extrait d'Alice. Et cite aussi King parce que j'ai lu une interview de l'auteur et elle fait de ce romancier une influence majeure sur son travail. Perso je n'ai jamais lu King alors j'ai du mal à voir les références mais je suppose qu'elles sont bien présentes.
SupprimerVoilà donc ce qui se cache derrière ce titre et cette couverture. Les avis me semblent un peu mitigés. Pourtant il a aussi été retenu pour le prix Page des libraires, premier roman américain.
RépondreSupprimerC'est la preuve qu'il ne laisse personne indifférent. Plutôt une bonne chose, je suppose...
SupprimerJ'aime beaucoup King mais malgré cela, je n'ai pas envie de lire cette histoire qui t'a déçu. J'en ai tellement d'autres que j'aimerais lire en ce moment et que je laisserai de côté, faute de temps, comme toi sûrement d'ailleurs.
RépondreSupprimerJe crois que on est tous un peu débordés par nos envies de lectures en ce moment. Je sais déjà ce que je vais lire jusqu'à la fin de l'année^^
Supprimerça a l'air très spécial... je ne sius pas sûre d'accrocher, surtout sur plus de 400 pages !
RépondreSupprimerOui, je pense que le texte aurait pu être allégé de certains passages sans que cela lui nuise.
SupprimerAh ben moi, j'ai beaucoup aimé. C'est vrai qu'il y a quelques scènes un peu moins prenantes (lorsqu'elle est sur le bateau avec l'Oiseleur, justement, il m'est arrivé de sauter quelques lignes) mais dans l'ensemble, j'ai été émerveillé par l'histoire et la plume de Karen Russell !
RépondreSupprimerJe reconnais que l'auteur a un vrai talent pour créer des ambiances merveilleuses mais je n'ai malgré tout pas plus été embarqué que cela.
SupprimerJe suis allergique au fantastique, j'en lirai quand tu liras du policier... ;)
RépondreSupprimerPas de chance pour moi, mes écrits sont soit fantastiques, soit policiers. Si les nouvelles fantastiques ne se vendent pas, le polar, lui tire son épingle du jeu malgré les 7000 titres par an. Quoi que vous en pensiez, le polar n'est pas un genre littéraire mineur, il permet de faire passer non seulement des idées sociétales, mais également peut permettre à son auteur de développer un style qui lui est peropre...
SupprimerJamais je ne penserais que le polar est un genre mineur. Le problème du polar actuel, c’est qu’il donne trop dans le grand spectacle ou le larmoyant. J’aime le polar brut de décoffrage, sans psychologie, sans sociologie, sans pathos. J’aime Manchette, quoi !
SupprimerMalheureusement, en France, il n’y a plus d’auteur de polar comme lui, d’où mon profond désintérêt pour ce genre…
Très tentant ce livre malgré tout, si je le croise en bib, je l'emprunte.
RépondreSupprimerAh oui, c'est un roman de qualité, aucun doute là-dessus !
SupprimerJ'avais très envie de le lire, et paradoxalement, ton billet m'incite à le lire au plus vite ^^
RépondreSupprimerSuper ! Je lirais avec plaisir ton avis enthousiaste^^
SupprimerJ'ai un peu peur de rester en dehors, comme toi, et cela malgré la qualité d'écriture vantée par tous.
RépondreSupprimerC'est le risque. Maintenant, si l'on se laisse embarquer à 100% dans cette histoire, on peut vraiment passer un moment de lecture assez inoubliable.
SupprimerMon enthousiasme s'est étiolé au fil de pages... Une écriture qui fait appel aux sens mais voilà, il n'y pas eu l'étincelle!
RépondreSupprimerOn est une fois de plus d'accord. J'espère lire ton avis détaillé bientôt.
SupprimerJe me suis procuré le livre au Festival América. Donc dédicacé par l'auteur. Je n'ai lu que ton ressenti car je ne l'ai pas encore lu. J'espère ne pas être déçue.
RépondreSupprimerBeaucoup de lecteurs ont adoré donc il n'y a pas de raison que tu sois déçue. L'univers créé par l'auteur peut vraiment être envoutant, c'est juste que ça n'a pas fonctionné avec moi^^
SupprimerJe viens de lire ton commentaire en diagonale (puisque je n'ai pas encore terminé la lecture) mais je crois que je suis partie pour avoir le même genre de ressenti.
RépondreSupprimerEt bien moi j'ai hâte de savoir quel sera ton ressenti définitif^^
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