Vivès, Ruppert et Mulot © Dupuis 2012 |
Du pur défoulement, voila ce que proposent Bastien Vivès, Jérôme Mulot et Florent Ruppert. Au départ, ce devait être un hommage au dessin animé Cat’s eyes, adaptation télévisée du manga éponyme de Tsukasa Hojo. Mais contrairement aux sœurs de Cat’s eyes, Carole, Alex et Sam n’œuvrent pas pour la bonne cause. Dépourvues d’états d’âme, ce sont des professionnelles du larcin, autant attirées par l’appât du gain que par l’adrénaline. Et question adrénaline, le lecteur est servi. C’est bien simple, à coté de ces trois-là, les personnages de Tarantino, passent pour des petits joueurs. La Grande Odalisque est un récit épique émaillé de nombreux morceaux de bravoure. Mention spéciale pour la scène finale qui s’étale sur plus de 30 pages et où les filles et la police envoient la grosse cavalerie en plein musée du Louvre pour une succession de cascades dignes des plus grands films d’action.
Cet album a été totalement réalisé à six mains, chacun corrigeant en permanence le travail de l’autre. Techniquement, c’est très fort. Usant d’un art consommé de l’ellipse, les auteurs proposent un découpage tout simplement bluffant. Une vraie leçon pour les petits jeunes qui voudraient se lancer dans la BD ! Par ailleurs, l’absence totale d’onomatopées alors que quasiment chaque planche respire le bruit et la fureur est un parti-pris fort intéressant.
De la bonne bande dessinée, donc, au moins du point de vue de la narration. Pour le reste… J’avoue un peu piteusement que j’ai refermé l’album en me disant qu’il y avait longtemps que je n’avais pas lu une histoire aussi insignifiante. Trépidante, certes, qui en met plein les yeux, certes, mais qui reste sans grande saveur. Comme quoi, une belle mécanique, parfaitement huilée, peut se révéler au final une coquille vide sans véritable intérêt. Dommage.
La Grande Odalisque de Vivès, Ruppert et Mulot. Dupuis, 2012. 122 pages. 20,50 euros.
Vivès, Ruppert et Mulot © Dupuis 2012 |
Un exploit technique, en somme! Tu sembles déçu mais admiratif en même temps!
RépondreSupprimerTu as raison, quelque part, je suis admiratif. Si l'on s'intéresse au langage propre à la BD, il faut reconnapitre que c'est assez bluffant. C'est surtout en terme de scénario que je n'ai pas du tout été embarqué.
SupprimerJ'ai une collègue qui me rabat les oreilles avec cet album. Mais après la lecture de ton avis... je ne sais pas, cela étouffe un peu l'envie de lire. Des albums aux visuels somptueux, j'en ai croisé. Et dans cette catégorie, il y a les coquilles vides. Et aussi belles soient les illustrations, finalement, ces lectures ne m'ont rien apportées.
RépondreSupprimerVila, tu as touvé les mots exacts, c'est un album qui ne m'a strictement rien apporté au niveau de l'histoire. Je suis resté totalement en dehors du récit et je n'y ai pas cru une seconde. Du coup, forcément, la déception domine.
Supprimerah, du coup je suis fier de moi de ne pas avoir craqué !!
RépondreSupprimerComme dit chez Yvan, c'est le côté esprit "d'jeuns" où j'ai rien contre mais maintenant j'hésite fortement.
Moi non plus je n'ai rien contre l'esprit "d'jeuns" mais le problème c'est que je ne fait plus vraiment partie des d'jeuns, d'où peut-être l'impression de ne pas être en phase avec cet album.
SupprimerJ'ai un peu le même sentiment mitigé que toi après lecture... je suis pourtant assez fan de ce que fait Vivès normalement...
RépondreSupprimerLe problème de Vivès, je trouve, c'est qu'il produit trop. Je ne sais pas combien d'albums il aura signé en 2012 mais c'est assez énorme. Du coup, forcément, quand on réalise tant de planche dans l'année il y a du bon et du moins bon.
SupprimerJ'avais déjà lu quelque chose il y a quelques jours sur cette BD qui me laisse la même impression que ton avis : elle me fait l'effet d'être l'équivalent en BD d'un blockbuster. Comme ce qui m'intéresse dans un film ou un livre, c'est le scénario, et que les films d'action me gonflent, j'en déduis que cette BD n'est pas pour moi!
RépondreSupprimerJe me suis posé aussi la question de savoir si mes réticences ne viendraient pas du fait que j'ai moi aussi horreur des films d'action.
SupprimerPeut-être est-ce un problème de génération, que je suis déjà trop vieux pour ces histoires où tout se passe à 100 à l'heure^^
Mouis... Eh bien je pense que je risque de faire l'impasse sur celui-là, du moins pour l'instant... Même si Vivès est "accompagné", notre première rencontre s'était soldée par un échec cuisant...
RépondreSupprimerMalheureusement je ne pense pas que tu changes d'avis si tu lis celui-là.
SupprimerLes Inrocks en ont publié des extraits durant l'été et j'avais eu la même impression: il manquait quelque chose.
RépondreSupprimerPour moi il manque surtout une certaine profondeur scénaristique. La psychologie des personnahes notamment aurait gagné à être davantage fouillée.
SupprimerC'est toujours décevant ce genre de lecture. On pense que l'on va se régaler et finalement ça manque de relief. Dommage car il avait l'air intéressant.
RépondreSupprimerJe ne doute pas que certains lecteurs vont se régaler, on peut tout à fait trouver son compte dans un récit 100% action.
Supprimerce livre m'est tombé des mains tout simplement parce que les heroines sont des garces integrales,capables d'assassiner froidement tout un gang et de carboniser 2 helicoptères de la police avec leurs occupants(il faut dire qu'ils avaient le culot d'essayer de les arreter).Tout ça pour de l'argent et de l'adrenaline.
RépondreSupprimerinutile de dire que leurs emois de jeunes filles modernes m'ont autant interessé que les etats d'ame de marc dutroux devant un opera de wagner.
J'ai eu le même manque total d'intérêt pour l'intrigue. Je suis rassuré par votre commentaire parce qu'il me semblait que cet album était un peu trop facilement porté aux nues, notamment par la presse (articles dans Le monde et Le Figaro, prix Landernau BD...).
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