Vlautin © J'ai lu 2012 |
Célèbre chanteur et compositeur du groupe Richmond Fontaine, Willy Vlautin mène en parallèle une belle carrière d’écrivain. Dans ce 1er roman, il met en place les éléments qui caractériseront son œuvre par la suite, à savoir une plongée dans le quotidien des paumés de l’Amérique et une écriture essentiellement descriptive, très cinématographique. A l’évidence, Raymond Carver l’a beaucoup influencé, tout comme le behaviorisme, ce genre littéraire où les auteurs bannissent toute trace de psychologie au profit de la description pure. En France, Manchette a été le chantre du behaviorisme tandis qu’aux Etats-Unis, parmi les écrivains actuels, on pourrait citer Paul Auster où Georges Pelecanos. Personnellement, j’aime beaucoup cette écriture, ce qui est loin d’être le cas de tout le monde.
Vlautin cherche avant tout la sobriété et la justesse. Ses deux anti-héros, losers pathétiques sans aucune perspective d’avenir, ont quelque chose d’attachant. Le texte, traversé par une insondable tristesse, se termine de façon forcément tragique. Un premier roman qui, malgré quelques maladresses, sacre une nouvelle voix de la littérature américaine sur laquelle il va à l’évidence falloir compter.
Motel Life, de Willy Vlautin, J’ai lu, 2012. 254 pages. 7,10 euros.
Ce billet signe ma troisième participation au challenge au challenge Premier roman de Anne.
J'ai gagné récemment un de ses romans publiés chez 13ème rue : Cheyenne en automne.
RépondreSupprimerJ'ai acheté Cheyenne en automne hier. Un roman qui se passe dans le milieu des courses de chevaux, je pense que je vais apprécier !
RépondreSupprimerC'est ce qui freine ma lecture de ce genre d'auteur : le manque de psychologie, la difficulté à appréhender les personnages. Je comprends que cela plaise cela étant mais pour moi cela crée un vide ...
RépondreSupprimerC'est très particulier ce choix de rejeter toute dimension psychologique mais personellement j'aime beaucoup.
SupprimerJe ne connais pas Richmond Fontaine... et je ne connaissais pas le behaviorisme. Moi aussi le manque de psychologie m'arrête. Le peu que j'ai essayé de Paul Auster (livres et films) m'a profondément ennuyée. Je crois que je vais faire l'impasse sur celui-là aussi.
RépondreSupprimerLe behaviorisme, c'est un souvenir de mes cours de littérature comparée à la Fac, ça m'avait beaucoup marqué.
SupprimerJe me demande si je n'ai pas emprunté un bouquin de lui pour ma mère à la bibliothèque !? Assez noir aussi... En tout cas, merci pour la découverte.
RépondreSupprimerPour l'instant trois de ses romans ont été traduits en France : Motel Life, Cheyenne en automne et Plein nord.
SupprimerJe ne connaissais rien du behaviorisme, ton billet donne des infos intéressantes. Mais je n'ai pas ressenti un manque de psychologie, au contraire. Si c'est ce qui freine les lecteurs potentiellement intéressés il ne faut surtout pas, on se sent très proches des personnages je trouve. Et je suis d'accord avec toi, on n'est pas loin de Pelecanos, auteur que j'ai découvert récemment avec plaisir.
RépondreSupprimerJ'ai lu presque tout Pelecanos mais j'avoue que j'ai abandonné ses derniers romans, j'ai maintenant l'impression qu'il écrit toujours la même chose.
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