Après avoir officié comme cuistot dans l’armée pendant la guerre, Polpette échoue un peu par hasard à l’auberge du coq Vert. Dans cet établissement isolé au pied des montagnes, ses talents font de lui un cuisinier renommé. La vie s’écoule paisiblement au sein de la petite communauté présente dans l’auberge. Son propriétaire, le comte Fausto de Scaramandra, est un personnage fantasque, épicurien dans l’âme. Mais l’annonce de l’arrivée prochaine de son père, vieux chef militaire qu’il n’a pas revu depuis des années, semble le préoccuper au plus haut point…
Le viandier de Polpette, c’est de la fantasy pas héroïque du tout. Pas d’elfes ni d’orcs, pas de nains, de dragons ou de sorciers. Juste des amis dont le but premier est de profiter des petits plaisirs qu’offre l’existence. S’il y avait une comparaison à faire, il faudrait regarder du coté du village d’Astérix ou de celui des schtroumpfs. Un endroit où le lecteur se sent bien, où la simplicité des relations fait plaisir à voir. Les enjeux humains sont à l’évidence le cœur du récit. D’ailleurs, les fans de Julien Neel retrouveront la thématique de la filiation qui est déjà fortement présente dans sa série Lou ! Autre élément fondamental, la nourriture. Les auteurs avouent qu’ils ont voulu donner faim à leurs lecteurs. L’histoire est parsemée de recettes illustrées et décrites avec précision. Au-delà de l’aspect purement culinaire, c’est un moyen originale de rythmer l’album.
Graphiquement, les amateurs de Lou ! ne seront pas dépaysés. Ils retrouveront ces bouilles que l’on reconnaît au premier coup d’œil, ces couleurs pastel et ce découpage varié mais finalement très classique. Petit reproche, certaines cases de grande taille apparaissent un peu pauvres en terme de décors.
Au final, d’aucuns qualifieront le scénario de simplet, un brin naïf et manquant singulièrement d’épaisseur. C’est un fait. Pour ma part, je vois dans cet album une ode à l’amitié et à la simplicité, un contre pied aux séries dont l’action à tout prix est la seule raison d’être. J’ai beaucoup aimé ce parti pris narratif qui peut, à quelques égards, être comparé au travail de Régis Loisel et Jean-Louis Tripp sur leur Magasin général.
Le Viandier de Polpette devrait compter en tout trois volumes. Inutile de vous dire que je suis partant pour la suite !
Le viandier de Polpette T1 : L’ail des ours d’Olivier Milhaud et Julien Neel, Éditions Gallimard, 2011. 142 pages. 18.00 euros.
L'avis de PG Luneau
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Elle m'a fait de l'oeil en librairie, cette bd, content d'en lire une critique. Tu comparerais ça au Gourmet solitaire de Taniguchi?
RépondreSupprimerJe n'avais pas pensé au Gourmet solitaire . Il y a un point commun autour de l'amour de la nourriture mais c'est quand même difficilement comparable tant le traitement du sujet et les univers sont différents. Non, je cros que la filiation la plus directe est à chercher du coté du Magasin général, même s'il y a (heureusement) aussi de grosses différences.
RépondreSupprimerJ'aime ce que tu dis de cet album. Le côté rassurant du village, l'importance de la nourriture et des relations humaines. Que demander de plus ? ;)
RépondreSupprimerje ne vois pas de filiation de cet album il est unique, les plus jeunes reconnaitront le graphisme de Lou et aussi l'humour quand au plus grands, ce sera plutôt la poétiquequi les intéresseront, il est destinée à un plus large public que "magasin général" (j'adore Loisel)mais bon ça ce n'est que mon avis perso ;-)
RépondreSupprimerje me suis permise de mettre un lien direct vers ta chronique sur la mienne
a bientôt
http://1livreparsemaine.blogspot.com/2011/06/le-viandier-de-polpette.html
C'est vrai qu'il est plus grand public que magasin général mais j'y retrouve quand même le même état d'esprit : une intrigue basée sur les relations humaines où il ne se passe pas grand et que l'on prend pourtant un grand plaisir à suivre.
RépondreSupprimeroui de ce point de vue c'est sûre ;-)
RépondreSupprimerJ'ai ouvert la BD en librairie et ça ne m'a pas donné envie plus que ça. Mais les chroniques me donnent envie... Argh !
RépondreSupprimerFaudrait que je la trouve en bibli.
@ Belzaran : c'est sur que quand on hésite un peu et vu le prix des BD en libraire, la bibliothèque reste idéale pour se faire un idée. Maintenant, vu que l'album est sorti la semaine dernière, pas certain que ta bibliothèque en ai déjà fait l'acquisition...
RépondreSupprimerJe suis complètement inculte à l'égard de l'univers de "Lou !", mais "Chaque chose" m'avait séduite et l'on y retrouve également la question de la filiation (père-fils). Le titre de cet album m'avait conduit sur une fausse piste ^^ J'attendrais tout de même de lire des avis sur les tomes suivants, histoire de voir où la série nous emmène ;)
RépondreSupprimerC'est vrai Mo', la filiation est un thème récurrent dans l'oeuvre de Julien Neel. Peut-être qu'une petite psychanalyse nous permettrait d'en savoir plus ?
RépondreSupprimerCa a l'air intéressant et j'aimais bien le graphisme de Lou. Par contre, j'ai peur des recettes culinaires ! Pour une végétarienne, je ne sais pas si ça passera ?
RépondreSupprimer@ Manu, malheureusement, pour les végétariens, c'est moyen coté recettes puisque l'on a, entre autres, un sandwich au rumsteack, une côte de boeuf et gratin de macaronis ou encore un cassoulet. Mais il y a aussi pas mal de recettes de cocktails. Bon, en même temps, si tu ne bois pas d'alccol, cet album n'est définitivement pas pour toi !
RépondreSupprimerJe ne connais pas tiens, mais comme j'aime bien ce que fait Julien Neel ...
RépondreSupprimerLe graphisme de "Lou !" et un scénario aux allures de "Magasin général" -> je prends !!!
J'adore Julien Neel, donc je découvrirai cette BD avec plaisir ! D'autant que le scénario -lui aussi- m'attire beaucoup.
RépondreSupprimerSara, si on aime Julien Neel, cet album est clairement un incontournable !
RépondreSupprimerRavie de découvrir ton univers grâce à notre participation commune à ce rendez-vous BD...
RépondreSupprimer"Une ode à l'amitié et à la simplicité"..., je prends ! ;-)
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé "Magasin général". S'il est dans le même filon, j'aimerai sûrement celui-ci aussi.
RépondreSupprimerJe suis très content d'enfin lire une critique de cet album! J'avais hâte d'en entendre parler, et j'espérais bien que ce soit positif! Un graphisme tendre à la Lou (cool!) avec un scénario doux et coulant comme Magasin général (triple cool!!), il me semblait bien que j'allais adorer!! Tu confirmes agréablement ce que je subodorais!
RépondreSupprimerJe suis prenante aussi ! Ma Poulette et moi on est fan de Lou, et puis cette histoire de filiation, amitié, village, communauté... pour sûr ça nous plaira.
RépondreSupprimerOui, on retrouve sans aucun doute les traits des personnages de Julien Neel. Comme PG, je sens que je vais aimer pour les (cool, et triple cool). Les thèmes de filiation, de bouffe et de simplicité me séduisent déjà !
RépondreSupprimerHum... j'avais trouvé Lou plutôt sympathique mais là, je ne suis pas trop tentée... Le dessin est un peu trop pastel rose bonbon ! et puis bon comme Manu, la viande et moi ... ^^
RépondreSupprimerAaaaah il faudrait que je fasse mon billet : j'ai adoré cette BD ! :D
RépondreSupprimerMoi qui ne suis pas BD, justement je trouve le graphisme attrayant... ok, je n'y connais rien ...
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