Ryô, étudiant préférant son travail dans un bar de nuit aux bancs de la fac, est présenté un soir à l'énigmatique Madame Midoh qui lui propose de rejoindre son club privé en tant qu’escort boy pour femmes âgées et fortunées. Après avoir accepté l'offre et passé les tests sanguins de rigueur, Ryô débute sa carrière avec la douce Hiromi, sans vraiment savoir ce qui l’attend. Au fil des rencontres, il va se révéler particulièrement doué pour être à l’écoute et exaucer les demandes parfois singulières de ses clientes, toutes plus différentes les unes que les autres.
Roman initiatique à la froide sensualité, Call-Boy explore la diversité du désir féminin à travers le regard candide et désabusé d’un jeune homme que rien ne semble intéresser. Ryô reconnaît d’emblée que la vie l’ennuie et qu’il se lance dans l’expérience autant par désœuvrement que par curiosité. C’est d’ailleurs ce détachement permanent qui séduit les femmes. « Tu ne laisses pas indifférent » lui dit un jour sa patronne qui ne cesse de recueillir les compliments à son égard. Son activité est totalement hors la loi et lui rapporte une fortune mais il ne se pose aucune question d’ordre éthique ou économique : « Légalité ou illégalité mises à part, je ne savais pas ce que le fait de gagner de l’argent en vendant son corps pouvait entraîner comme conséquence morale. Je savais juste que j’étais fasciné par le désir féminin, au point que la volonté d’en percer tous les secrets m’obsédait. J’ignorais ce qui m’attendait au bout de mes recherches, mais je n’avais aucune envie d’arrêter de me prostituer à ce stade. J’avais l’impression d’avoir à peine ouvert la porte. Je ne pouvais quand même pas la refermer sans avoir jeté un œil à l’intérieur ».
Peu à peu, Ryô va s’ouvrir aux autres, se découvrir, s’épanouir. Une vocation ? Pas si sûr car son amie Megumi, camarade d’université et amoureuse éperdue, va tenter de le ramener dans le droit chemin par tous les moyens. C’est raffiné, parfois cru mais jamais vulgaire. Le rapport à la sexualité est étrange, souvent dérangeant, mais il interpelle et pousse à la réflexion. Un roman libertin atypique et parfaitement mené.
Call-Boy d’Ira Ishida. Picquier, 2016. 250 pages. 19,50 euros.
Je n'ai pas accroché à Ikebukuro West Gate park, je n'aime pas non plus Ryu Murakami... je passe donc...
RépondreSupprimerOn n'a pas les mêmes goût en matière de littérature japonaise alors ;)
SupprimerTrès envie de découvrir ce titre je dois dire...!
RépondreSupprimerça tombe bien, il me semble qu'il est sur tes étagères ;)
SupprimerJ'aime assez l'univers japonais et que ce soit un roman libertin (genre que je n'ai jamais lu, je sais pas si Anais Nin peut être classée dans ce registre?) m'intéresse! Je note.
RépondreSupprimerCe serait sans doute une belle découverte pour toi ;)
SupprimerJe lis de plus en plus de romans asiatiques en ce moment, et celui-là me dit vraiment bien, tant pour le thème que l'atmosphère.
RépondreSupprimerTu aurais l'occasion de découvrir un nouvel auteur ;)
SupprimerOn me l'a conseillé, je le lirai peut-être ^^
RépondreSupprimerQui sait...
SupprimerJe ne pense pas le lire même si je suis curieuse de la fin.
RépondreSupprimerNe compte pas sur moi pour te la révéler :p
Supprimertrès tentée, je note
RépondreSupprimerTu fais bien.
SupprimerPas lu un premier mardi ? Attention, tu y prends goût !
RépondreSupprimerIl aurait pu convenir sans problème pour un premier mardi, c'est vrai.
SupprimerAh tiens, jamais lu cet auteur japonais, je ne le connaissais pas non plus d'ailleurs. Je m'empresse de le noter, la thématique est spéciale mais je pourrais y trouver mon compte j'ai l'impression.
RépondreSupprimerPour une amatrice de littérature japonaise comme toi, c'est un auteur à connaître.
SupprimerJe découvre peu à peu Murakami, chaque chose en son temps
RépondreSupprimerEt sa bibliographie est sacrément longue, tu as de quoi faire !
SupprimerAyant lu le premier tiers de ce livre, je ne peux que poster un commentaire, qui je l'espère, s’avérera salvateur pour ceux qui envisageraient de l'acheter : ce livre est une daube.
RépondreSupprimerOn est dans le fantasme, la pose totale : les personnages sentent le faux, sont construits avec deux effets de manche, et par conséquent les situations abracadabrantesques qui pourraient se révéler crédibles deviennent risibles.
L'écriture (ou la traduction?) est infâme, il est honteux que de l'énergie ait été consacré à traduire ce livre et pas un autre.
Il peut néanmoins constituer un plaisir coupable pour tous les aficionados de livres érotiques attirés par les japoniaiseries.
Pour les autres, il ne peut que servir de cale : sa couverture (en format poche tout du moins) ne permettant même pas de l'afficher dans une bibliothèque sans honte.
Pour ceux que le thème intéresserait, je ne peux que conseiller le documentaire The Great Happiness Space, qui s'il doit prendre quelques largesses avec la réalité, nous plonge bien dans le milieu et ses névroses.