mercredi 2 mars 2016

Le maître des crocodiles - Stéphane Piatzszek et Jean-Denis Pendanx

1984. Léo, documentariste et militant écologiste, débarque dans un archipel d’Indonésie avec son ami Bernard et sa compagne Isabelle qui attend leur premier enfant. A l’occasion d’une baignade matinale, cette dernière est attaquée par un crocodile géant. Une chasse au « monstre » s’engage aussitôt mais le corps sans vie de la jeune femme est récupéré et l’animal parvient à s’échapper. Trente ans plus tard, Léo revient sur les lieux du drame pour clôturer définitivement ce qui sera resté à jamais le drame de sa vie.

Il y a bien sûr du Moby Dick dans ce « Maître des crocodiles ». La référence au chef d’œuvre de Melville est évidente. Léo possède la même obsession, le même entêtement qu’Achab. Un ennemi à affronter, une quête qui, au-delà d’un pur désir de vengeance, donne un sens à son existence. Mais le récit lorgne aussi du coté des dents de la mer avec quelques séquences assez sanglantes et propose une réflexion proche de la fable écologique où le lien entre l’homme et la nature apparaît dans toute sa complexité. Le lecteur découvre aussi le quotidien difficile des habitants de ces îles isolées où le tourisme se développe et où les ressources naturelles continuent de s’épuiser malgré une prise de conscience ayant permis jusqu’alors d’éviter une catastrophe de grande ampleur (notamment grâce à l’arrêt de la pêche aux explosifs qui détruisait les récifs coralliens et l’ensemble de l’écosystème marin).

Le dessin est superbe et le travail sur la lumière, notamment, est impressionnant. Les aquarelles de Jean-Denis Pendanx magnifient les paysages luxuriants, entre jungle et océan, et offrent une esthétique plus suggestive que réaliste, ce qui n’est pas plus mal, surtout pendant les scènes où le crocodile entre en action.

Une histoire forte et engagée qui, au-delà du duel entre l’individu et l’animal, interroge sur l’influence néfaste qu’exerce l’homme sur son environnement. Sans compter que les multiples niveaux de lecture donnent à l’ensemble richesse et profondeur.

Le maître des crocodiles de Stéphane Piatzszek et Jean-Denis Pendanx. Futuropolis, 2016. 140 pages. 20,00 euros.





38 commentaires:

  1. les dessins ont l'air superbe , j'aime mieux ces lieux en dessins qu'en vrai ... lieux que je n'ai jamais vus !

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    1. Moi non plus je n'ai jamais mis les pieds en Indonésie.

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  2. Le dessin a en effet l'air très précis, et il est toujours intéressant de découvrir la relecture d'une eouvre.

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    1. Disons qu'ici Moby dick est une référence assez éloignée quand même ;)

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  3. Rhoo j'aime :-)
    merci jeune homme pour la découverte ...
    mille bises
    (sacrebleu, bientôt Paris, vais pouvoir t'en coller des vraies, sur les 2 joues, et puis des tas, vais en profiter :-p )

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    1. C'est vrai ça, la date fatidique approche à grands pas :)

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  4. J'avais lu Tsunami du même illustrateur, et beaucoup aimé ses aquarelles, plus que l'histoire...

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    1. Je crois que c'était avec le même scénariste, Tsunami.

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  5. Je suis quasiment sûre que ça pourrait me plaire...!

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  6. je ne connais ni ce titre, ni les auteurs mais je note plutôt deux fois qu'une !

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  7. Une histoire forte qui peut me plaire.
    C'est noté.

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  8. C'est magnifique <3 J'adore les couleurs ^^
    L'histoire a l'air super aussi :)

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  9. Cela semble valoir un petit tour à la médiathèque cette histoire !

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  10. Elle me tente drôlement celle-ci.

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  11. Bon, bon, au détour d'une bib' celui-là (la couv' est superbe).

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  12. Les dessins sont magnifiques !

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  13. les couleurs et les dessins me plaisent beaucoup. Le sujet aussi ! et hop, un de plus noté !

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  14. Deux auteurs qui m'ont déjà conquise depuis longtemps mais j'hésite encore à me procurer ce titre. Je ne sais pas, il y a quelque chose qui me rend sceptique à son égard. Une appréhension de déjà-vu / déjà-lu peut-être. Les références (littéraires, cinématographiques)que tu cites renforcent l'idée que je me fait de ce récit... Dilemme :)

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    1. Si tu veux vraiment le découvrir, fais-moi signe.

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  15. j'adore les dessins, très précis, superbe !

    d'ailleurs ça me fais penser, que si vous aimez tout ce qui est passion, ou l'Homme se retrouve face à ses sentiments... il y a une pièce sur Racine qui retrace sa vie par le biais de Phèdre, qui se joue en se moment au théâtre de la Contrescarpe. Ca à vraiment l'air top !

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    1. Ce n'est pas vraiment dans mon coin mais merci pour l'info.

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  16. Tu veux dire que ce n'est pas seulement une histoire de "grosse bête qui mangent les gens" (un genre plus souvent cinématographique mais enfin) :-)

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    1. Pas seulement, non, ce serait bien trop réducteur.

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  17. Voilà qui m'intéresse drôlement... ce que tu dis de l'histoire, la référence à Moby Dick et puis les dessins. J'aime assez ce que fait Futuropolis en général. Noté.

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  18. J’adore les livres à caractère écologique! Si en plus il côtoie de près Moby Dick et Jazz, alors là, c’est le top! :D
    Les dessins ont vraiment l’air magnifiques…

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