Un père qui écrase accidentellement son enfant avec un
tracteur et perd les pédales. Un homme demandant à son gamin de l’aider à faire
disparaître le corps d’un conducteur récalcitrant. Un pasteur et sa femme qui
ne se remettent pas de la mort de leur fils en Irak. Une femme shérif
désemparée devant la folie des hommes. Une paysanne un peu cintrée qui déambule
dans un labyrinthe de maïs…
Tout cela se passe à Krafton, dans le trou du cul de
l’Amérique. L’enfer sur terre. Des baraques déglinguées et des âmes cabossées. Des
voitures en ruine, de la boue partout. Les éléments se déchaînent, les eaux
recouvrent cette ville de péchés et
chacun semble chercher une impossible
rédemption. C’est sombre, violent, d’une infinie tristesse. Dans chacune
de ces nouvelles, il y a au moins un personnage qui, à un moment ou un autre,
pleure. Le plus souvent, d’ailleurs, ce
sont des hommes.
Un beau recueil donc, à l’écriture poétique et enlevée, mais
qui ne m’a pas pour autant totalement enthousiasmé. Il manque ce petit grain de
folie, ce coté abrasif qui mettrait le feu aux poudres. La comparaison avec
Donald Ray Pollock n’a pas lieu d’être, Heathcock restant dans l’ensemble
beaucoup trop sage. Parmi les nouvellistes américains découvert il y a peu,
Frank Bill et Anthony Doerr restent pour moi un cran au dessus. Pour autant,
mon point de vue est comme d’habitude totalement subjectif. Faites-vous donc
votre propre idée…
Volt d’Alan
Heathcock. Albin Michel, 2013. 296 pages. 23 euros.
Il est dans ma pile à lire pour bientôt! J'ai très hâte de le découvrir!
RépondreSupprimerJ'irai lire ton avis avec plaisir.
SupprimerJe suis plus enthousiaste que toi car ce recueil se lit comme un un roman et le personnages cabossé par le vie semblent prisonniers de cette ville.A la lecture de la 1ère nouvelle, j'avais les tripes nouées...Un choc!
RépondreSupprimerLa première nouvelle est en effet très bonne, je suis d'accord avec toi.
SupprimerJe ne dis pas non et je note. Je m'attends à avoir le cœur serré...
RépondreSupprimerOn ne peut pas dire que ce soit gai...
SupprimerLe Doerr est dans ma liste mais je vais quand même y glisser Heathcock.
RépondreSupprimerEt puis, Pollock est là plus en caution qu'en élément de comparaison, non ?
Oui, on peut dire qu'il est là en caution. Je me méfie toujours quant un auteur en encense un autre, c'est toujours sujet à caution justement ^^
SupprimerComme je le disais chez Clara, je ne suis pas plus tentée que ça...
RépondreSupprimerSi ce n'est pas ton genre...
SupprimerCe n'est pas le genre de nouvelles que je préfère. Et puis si le côté morbide/sordide n'est pas relevé d'un peu d'humour, je déprime. ;-)
RépondreSupprimerNon, là pour le coup, il n'y a aucune pointe d'humour.
SupprimerUne comparaison entre auteur un peu erronée.
RépondreSupprimerL'éditeur a beaucoup insisté sur le nom de Pollock mais la comparaison n'a pas lieu d'être.
SupprimerJe viens seulement d publier mon billet et je viens te lire... On est raccord ! J'aime nettement mieux Donald Ray Pollock (quoique je n'ai pas encore lu ses nouvelles) et certaines nouvelles ont une mauvaise chute qui casse tout. Heureusement d'ailleurs que les dernières rattrapent cette mauvaise impression !
RépondreSupprimerLes nouvelles de Pollock sont bien plus tonitruantes. Personnellement, je les préfère largement.
SupprimerJe ne suis pas tentée car j'ai une impression de déjà-vu, déjà lu ces histoires d'Enfer qui se passent dans des coins paumés d'Amérique, entre alcool, misère, sexe et autres ! Mais comme tu le dis (et d'autres), il faut de l'incorrect pour parler de tout ça, tant qu'à faire...
RépondreSupprimerDéjà-vu, c'est certain. ça ne me gêne pas parce que j'aime beaucoup ça mais j'avoue qu'à la longue on pourrait se lasser.
SupprimerCe n'est pas gai tout cela !!! Un jour si je le croise sur mon chemin.
RépondreSupprimerNon tout cela n'est pas très joyeux. Disons que c'est le quotidien de mes lectures en ce moment...
SupprimerTon avis fait qu'il me tente plutôt.
RépondreSupprimerTant mieux !
SupprimerJ'arrive de chez Anne et j'ai le sentiment que vous avez des références que je n'ai pas donc il m'est difficile de me faire une idée, même si comme je l'écrivais chez Anne, l'Amérique profonde et moi ça fait deux (j'ai dans ma PAL, "Bethlehem, Texas" de Christopher Cook, des nouvelles aussi, que j'avais testé en février puis sagement remis à sa place et j'ai souffert avec le recueil de Flannery O'Connor - autre époque certes mais ces bleds semblent ne pas changer - "Les braves gens ne courent pas les rues"). Si on ajoute que Marilyne n'arrive pas à me "vendre" Anthony Doerr, je ne sais trop que penser ;)
RépondreSupprimerPourtant, le premier paragraphe de ton article est tentant à sa façon.
P.S. : tu souhaites participer au mois de la nouvelle avec ce recueil ou pas spécialement ?
Je crois que tu n'es tout simplement pas attiré par ce genre d'environnement si particulier, pas la peine de se force dans ces cas-là. Par contre pour Doerr tu as tort. ça n'a rien à voir avec l'Amérique profonde et c'est juste excellent !
SupprimerPS : je n'avais jamais entendu parler du mois de la nouvelle mais je veux bien y participer avec ce recueil.
Tu perds la mémoire Jérôme, je l'ai présenté ce mois de la nouvelle et tu as écrit à Flo que tu allais participer... ^^
Supprimer@Jérôme : voilà le pourquoi de ma remarque ;)
SupprimerPour ce qui est de Doerr, j'ai oublié une transition dans mon commentaire précédent d'où la méprise. Je sais qu'il n'écrit pas sur l'Amérique profonde mais je n'accroche pas pour autant donc comparer son talent (qui ne m'a pas encore sauté aux yeux) à celui d'un auteur que je n'ai pas lu ne m'aide pas à me faire une idée. CQFD
Mon Dieu, c'est pire que ce que je croyais, je perds complètement la boule ! Je viens de voir mon message chez Flo, de fin septembre en plus donc il est quand même super récent. Je ne m'en rappelais plus du tout !
SupprimerHeureusement que vous êtes là toutes les deux pour me remettre sur le droit chemin. Me voila donc embarqué avec plaisir pour ce mois de la nouvelle où je contribuerai au moins deux fois, voire plus...
Tu m'as coupé l'herbe sous l'abrasif du pied ! en lisant ta note j'ai eu l'impression qu'un nouveau Pollock m'avait échappé ... Sans moi sur ce coup-là, ton avis étant mitigé.
RépondreSupprimerEncore une fois c'est très différent de Pollock. Pas inintéressant mais différent.
SupprimerPoétique et enlevé...je le note donc...et puis ces histoires m'intriguent...qu'entends tu par "trop sage" ?
RépondreSupprimerTrop sage dans la mesure où, vu l'environnement et les comportement des uns et des autres, il y aurait eu matière à faire tremper l'ensemble dans davantage de bruit et de fureur.
SupprimerPas emballée non plus par l'Amérique profonde, quant à la tristesse, je préfère l'intimiste avec quelques éclats. J'en reste donc à Richard Ford.
RépondreSupprimerRichard Ford, ça me dit quelque chose... N'aurais-je pas deux de ses titres dans ma pal ?
SupprimerPossible, possible, ça arrive aux meilleurs d'entre nous ;-)
Supprimer( et puis, ce sont des romans que tu as dans ta Pal, pas des recueils de nouvelles ^^ )
Il n'a jamais publié de nouvelles, Ford ?
SupprimerEt si... ( je te rappelle qu'il a été l'ami de R.Carver... )
SupprimerTu me donneras pas un titre... va falloir que je fasse tout le boulot^^
SupprimerAnne puis maintenant toi. Vu votre peu d'enthousiasme et mon manque de goût pour les nouvelles, je vais en rester là.
RépondreSupprimerSi tu n'es pas adepte des nouvelles, tu peux passer sans regret.
SupprimerMe tente bien quand même... moi j'aime bien les nouvelles !
RépondreSupprimerTu peux essayer, c'est quand même loin d'être mauvais.
SupprimerÇa a l’air intéressant et bien écrit bien que ce soit un peu dramatique!
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