Un texte court, plein de fraîcheur et de bonne humeur, qui aborde la question des injonctions « esthétiques » et la difficulté à assumer ses poils dans une société qui prône leur disparition. Le propos est engagé mais respecte les différents points de vue, le cheminement réflexif de Salomé sur la question étant progressif et se révélant frappé du bon sens. Bien sûr Sophie Adriansen n’occulte pas les jugements négatifs et autres moqueries que doit subir la collégienne, bien sûr elle souligne à quel point le fait de passer outre le regard des autres n’est pas une formalité, surtout à l’adolescence. Mais sa narratrice analyse avec pertinence et sans dramatiser à outrance son rapport au corps et aux normes de beauté. Au final, elle défend ses convictions avec une assurance qui force le respect.
Ne cherchez pas ici de démonstration excessive anti-épilation, le sujet est traité avec une forme de légèreté qui permet de renforcer le propos. Le choix individuel de Salomé n’est pas à prendre comme une invitation militante à suivre ses traces, même si sa prise de position encourage fortement à la réflexion sur une thématique moins anecdotique qu’il n’y paraît.
Au poil de Sophie Adriansen. Magnard jeunesse, 2022. 80 pages. 8,90 euros. A partir de 13 ans.