mardi 7 avril 2020

Arthur Cauquin au Yémen - Alain Bonnand

Avril 2006. Arthur Cauquin, expatrié au Yémen avec femme et enfants, travaille pour une grosse multinationale. Laurence, célibataire et fonctionnaire, vit à Orléans. Arthur et Laurence se sont rencontrés pendant un séjour d’Arthur dans le Loiret. Depuis, c’est l’amour fou et leurs échanges se font par écrans interposés. A distance, ils entretiennent la flamme de leurs désirs réciproques. Des mots, des images, des situations, des confidences pimentent leur relation dans l’attente de leurs prochaines retrouvailles.

Laurence n’est pas farouche, Arthur est volontiers prêteur. Plutôt que de se morfondre, la plantureuse quinqua multiplie les expériences avec des hommes venus de tous horizons, sans jamais renier son amour fou pour Arthur. Celui-ci l’incite d’ailleurs à ne pas se laisser abattre et l’encourage surtout à lui raconter ses « exploits » dans les moindres détails. Il se permet même de se faire passer pour la belle sur des sites de rencontre afin de lui choisir les étalons qu’il estime les plus à même de la satisfaire. Une drôle de relation, certes étrange, mais qui n’apparaît en aucun cas malsaine à la lecture de leurs échanges.

Rien de tordu ou de pervers donc, simplement l’expression de jeux érotiques d’adultes consentants à l’aise dans leur sexualité qui cherchent à s’émoustiller réciproquement. L’écriture a un petit quelque chose de suranné qui lui donne beaucoup de charme. Entre Arthur et Laurence point de sextos bourrins et sans fioritures accompagnés de gros plans ne laissant aucune place à l’imagination. Ici la vulgarité n’est pas de mise, le langage se veut soutenu et le propos donne davantage dans la suggestion que dans la description pornographique sans finesse.

Une lecture rafraîchissante, Alain Bonnand retrouve l’esprit de l’excellent « Il faut jouir Edith », on sent à quel point il a lui-même pris plaisir à imaginer les discussions de ses tourtereaux. A moins que rien de cela n’ait été inventé…

Arthur Cauquin au Yémen d’Alain Bonnand. Serge Safran éditeur, 2020. 220 pages. 17,90 euros.


PS : compte tenu des événements actuels, la sortie du roman prévu le mois dernier a été repoussée à début mai. Une version numérique est néanmoins disponible à tout petit prix, il serait dommage de s’en priver.

Une lecture commune partagée avec Noukette.



Le 1er mardi c'est toujours permis chez Stephie










12 commentaires:

  1. Je pense que ça peut me plaire !!!!

    RépondreSupprimer
  2. en période de confinement il peut peut être donner le moral aux célibataires forcés!

    RépondreSupprimer
  3. si vous permettez, je m'invite dans le partage de cette lecture désinhibante... (lu chez moi, le ler mars !)

    RépondreSupprimer
  4. Ahaha mais ce titre !! Bon, je passe mon tour, je n'ai pas l'impression que j'y trouverai mon compte malgré le fait que tu aies apprécié.

    RépondreSupprimer
  5. Moi j' y trouverai totalement mon compte c'est sûr ! ;-)

    RépondreSupprimer
  6. Je voulais d'abord retrouver Il faut jouir Edith... Tilly m'en a suggéré la lecture il y a peu. Je ne sais pas s'il me plairait. Mais je me dis que le tout petit prix est peut-être une raison de se laisser tenter

    RépondreSupprimer
  7. J'ai beau essayer... on dirait que ce genre de roman ne fonctionne jamais avec moi. Du coup, je vais passer mon tour!

    RépondreSupprimer
  8. Je l'ai dégusté comme un bonbon, même si il était un peu moins piquant que Il faut jouir Edith. J'aime beaucoup ce que fait cet auteur, je te dois cette belle rencontre ! ;-)

    RépondreSupprimer
  9. Je rejoins assez Karine sur ce point. Mais je ne demande qu'à être surprise.

    RépondreSupprimer

Je modère les commentaires pour vous éviter les captcha pénibles de Google. Je ne filtre rien pour autant, tous les commentaires sans exception seront validés au plus vite, promis !