jeudi 27 mai 2010

Swap Sherlock Holmes : mon colis est arrivé !

J'ai reçu vendredi dernier un colis envoyé par Coralie dans le cadre du Swap Sherlock Holmes.

Mon premier Swap, mon premier colis reçu et un peu de fébrilité au moment d'ouvrir le carton !

Comme il faisait un soleil radieux, je me suis installé dehors pour le grand déballage :

Une vue d'ensemble du contenu du colis

J'ai évidemment commencé par lire les post-it.

Petit présentation en commençant par ce qui se mange :

Du pop Corn salé. Dès vendredi soir tout avait été englouti !


Des gressins au romarin. Dégustés dimanche à l'apéro avec un petit verre de vin blanc de Savoie bien frais.


Les livres ensuite : un beau trio de recueils du sieur Sherlock. Il y a un roman (Le signe des 4) et deux recueils de nouvelles (Un scandale en bohème et Son dernier coup d'archet). Je vais m'emmener tout ça en août sur la plage. Un bon moment de lecture en perspective !
 

Un petit bloc-note, indispensable pour tout bon détective (même si, en fait, ma fille me l'a déjà piqué pour écrire des petits mots et faire quelques dessins. Je la soupçonne de préparer un cadeau de fête des mères. L'enquête se poursuit...)
   


Et pour finir, les chefs d'oeuvre du violon en CD (Bach, Schubert, Beethoven...). Pas du tout mon univers, mais c'est l'occasion de découvrir quelque chose de nouveau et de parfaire ma culture musicale classique (qui en a bien besoin, je dois l'avouer).



Voila, j'ai donc été sacrément gâté pour mon premier swap ! Un grand merci à Coralie qui a pris le temps de préparer ce colis. Un contenu très varié où tout me plait. Que demander de plus ?

Et un grand merci également à Emma et Fashion qui ont organisé ce Swap avec beaucoup d'efficacité.


PS : Le colis que j'ai préparé est parti le 12 mai et ma swappé ne l'a toujours pas reçu. Certes, elle habite en Belgique, mais quand même ! Le site de la Poste indique que le colis est en cours d'acheminement. Surement à dos de tortue ! J'espère que tout va s'arranger très vite.

mercredi 26 mai 2010

Philippe Crognier : on a marché sur la terre

En début d'année, un partenariat entre le site Livraddict et les éditions Abel Bécanes avait permis à un certain nombre de blogolecteurs de découvrir la très jolie prose du picard Philippe Crognier. Son roman Tête de Piaf avait alors fait la quasi unanimité chez l'ensemble des participants du partenariat (voir les avis de Nathalie ; Cynthia ; Myarosa ; Pimprenelle ; Aily).

J'ai reçu aujourd'hui par mèl une présentation du nouveau nouvel ouvrage de Philippe Crognier qui paraît ce mois-ci aux Éditions du Petit Véhicule, un éditeur Nantais qui gagne à être connu.




Voila, comme je sais que ce recueil de nouvelles ne sera peut-être pas facile à trouver en librairie, je passe l'info ici. Il me semble important de défendre les petits éditeurs passionnés qui travaille comme des artisans et font un boulot formidable avec très peu de moyens.


mardi 25 mai 2010

Empowered


Empowered est une jeune super héroïne faisant partie de la Super-Bande, une équipe de justiciers qui veille sur la ville. Les super-pouvoirs d’Empowered sont liés à son costume. Mais dès que celui-ci a le moindre accroc, tous les pouvoirs disparaissent. Ce même costume est ultra fragile, ultra moulant et doit se porter sans aucun sous-vêtement. Vous voyez où je veux en venir ? En gros, à chaque combat, Empowered se retrouve à moitié nue. Pire, elle est tellement nulle que les super-vilains la capturent systématiquement et elle se retrouve ficelée, exhibant ses charmants attributs au lecteur en mal de sensations fortes.

Présenté comme cela, le tableau paraît vraiment peu engageant. On a l’impression de tenir un comic macho, dégradant pour l’image de la femme où rien ne se passe au-dessus de la ceinture. Pourtant, c’est plus compliqué (ou plus fin) que cela. Il est certain qu’à la lecture des 60 premières pages, on se dit que l’on a encore fait un mauvais choix avec ce titre qui tourne en rond puisque chaque très courte histoire semble identique (Empowered se fait capturer, elle se retrouve ligotée et quasiment nue avant d’être délivrée par la super bande). Mais par la suite, l’univers d’Empowered gagne en épaisseur. Il y a d’abord le sbire, un garçon faisant partie des vilains qui va devenir l’amoureux de la jeune fille. Puis apparaissent Ninjette, sa meilleure amie et Le Prince Démon, une engeance cosmique prisonnière d’un harnais de bondage qui trône sur la table de son salon et dont la répartie est souvent très très drôle. Les rapports à l’intérieur de la super-bande se complexifient également.

Au final, Adam Warren met en scène une jeune fille d’aujourd’hui, fragile, un rien fleur bleue, manquant cruellement de confiance en elle et très libérée sexuellement (c’est le moins que l’on puisse dire !). Grâce à la multiplication des personnages secondaires, il diversifie ses intrigues et créé une série qui mérite vraiment que l’on y jette un œil. Attention néanmoins, je préviens d’emblée les lecteurs de Télérama que ce titre n’est pas pour eux ! On est ici souvent dans l’humour graveleux

Graphiquement, Adam Warren a été un des tout premiers auteurs à synthétiser les influences du manga et des comics. Empowered est entièrement en noir et blanc avec une très grosse utilisation des différents tons de gris. Le dessin semble par ailleurs ne pas être encré. Le découpage est très cinématographique avec une alternance de gros plans et de plan d’ensemble.

Que dire en conclusion ? J’ai passé un vrai bon moment de lecture plaisir, idéal pour se détendre. Ceux qui recherchent une œuvre profonde et forte peuvent passer leur chemin. On est plus ici dans la pantalonnade légère qui ne se prend pas au sérieux. Et franchement, il parfois agréable de tomber sur ce genre de titre.

Empowered T1, d’Adam Warren, Éditions Milady, 2009. 244 pages. 12,90 euros.



L’info en plus : Le second tome vient de paraître en français, toujours chez Milady. Pour ceux qui aiment lire en VO, sachez qu’il existe pour l’instant cinq volumes publiés aux Etats-Unis. Le sixième devrait sortir en septembre 2010.

Lu dans le cadre du Challenge BD 2010.

mardi 18 mai 2010

Yakari, l’ami des castors

Depuis plus de 35 ans, Yakari parcourt la grande prairie avec Petit Tonnerre, son fidèle poney. Le petit indien possède un don particulier, il peut dialoguer avec les animaux. Sa relation à la nature est donc très intime. Les éditions du Lombard ont décidé de rééditer les aventures de Yakari en intégrales thématiques regroupant trois albums. Cette nouvelle collection intitulée Yakari, l’ami des animaux compte pour l’instant deux volumes. Si le premier était consacré aux liens entre Yakari et les chevaux, le second s’intéresse à un autre animal, le castor. La première histoire (Yakari chez les castors) raconte la rencontre entre le jeune papoose et la tribu de castors dirigée par Digue-de-Bois. Dans la seconde (Le souffleur de nuages), ces mêmes castors vont aider un bélouga égaré dans un bras de la rivière. Enfin, dans la dernière, ils vont affronter un terrible Carcajou qui s’attaque aux polatouches de la forêt (La vengeance du carcajou).

Les trois albums contenus dans ce recueil reposent sur un concept simple : l’altruisme. Le point de départ de chaque histoire est identique : un animal est dans une situation difficile et Yakari intervient pour l’aider. A partir de là, un léger suspens se met en place mais très vite on comprend (même si l’on a que 8 ans) que le petit indien va trouver le moyen d’arranger la situation. Pour le jeune lecteur, la vie de Yakari s’apparente à une vie de rêve. Il se lève le matin, sort du tepee, grimpe sur Petit Poney et il part à l’aventure à travers les prairies, la forêt ou au bord de la rivière. Libre comme l’air, il ne rend de comptes à personne et possède des amis formidables toujours prêts à lui rendre service. Les grands espaces et la liberté, que demander de plus ?

Le dessin de Derib est d’une qualité rare, d’un grand classicisme digne des plus grands auteurs franco belge (même si Derib est suisse !). Il alterne parfaitement les plans d’ensemble où la nature domine et les gros plans sur les personnages. Son découpage, très cinématographique, est ultra dynamique. Lire Yakari permet de découvrir dès le plus jeune le langage de la bande dessinée, ce genre narratif à dominante visuelle où l’ellipse joue un rôle majeur. C’est une magnifique entrée en matière pour aborder le 9ème art. Rares sont les enfants qui, après avoir lu un Yakari, ne sont pas demandeurs pour en dévorer d’autres ! Alors n’hésitez pas à leur faire plaisir et offrez leur une BD de qualité, pétrie de bons sentiments et dénuée de violence gratuite. Ce n’est pas tous les jours que l’on tombe sur de telles pépites pour les 8-10 ans !

Yakari, l’ami des castors, de Derib et Job, édition du Lombard, 2010. 144 pages. 14,95 euros. A partir de 8 ans.



L’info en plus : Parallèlement à la publication des albums de Yakari sous forme de recueils thématiques, les éditions du Lombard entreprennent l’édition intégrale de l’excellente série Buddy Longway. Créée comme Yakari au début des années 70 par le seul Derib, cette série se veut en quelque sorte le pendant « adulte » de Yakari. Elle relate la destinée des Longway (Buddy, Chinook, Jérémie et Kathleen), une famille de trappeurs vivant au pied des montagnes rocheuses et dans les grandes plaines de l’Ouest. Entre nature sauvage et guerres indiennes, c’est avant tout une histoire d’amour superbe et violente qui s’est achevée en 2006 dans le 20ème album par la mort de Buddy Longway. Fait assez rare, Derib a choisi de faire vieillir ses personnages au fil de la série et de la terminer par la disparition de son héros. L’intégrale devrait compter en tout 5 volumes. Le premier est paru en début d’année et le second sort en juin. Vous pouvez foncer les yeux fermés.



Lu dans le cadre du Challenge BD 2010.


mardi 11 mai 2010

Cuisiner, un sentiment

Jachy Durand est chroniqueur gastronomique à Libération. Chaque jeudi, il passe en cuisine pour réveiller les papilles des lecteurs. Les éditions Carnets Nord ont eu la bonne idée de regrouper ses chroniques (plus quelques inédits) dans un recueil au titre on ne peut plus explicite : Cuisiner, un sentiment. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Entre souvenirs, rites, saisons, envies et lieux, tout part des sentiments. Et Jacky Durand expose avec talent le cheminement qui le pousse à cuisiner.

Chaque texte s’organise à peu près de la même façon. Tout commence par une introduction plutôt littéraire laissant se dérouler une très jolie écriture. On rentre ensuite dans le vif du sujet avec la présentation du produit du jour et surtout la recette qui va avec. A la fin de la chronique, le constat est sans appel. Le lecteur a faim !

Evidemment, Jacky Durand fait de la cuisine un plaisir en dehors de toute contrainte bassement matériel, loin des considérations terre à terre (du genre qu’est ce qu’on va faire ce soir avec ces gosses qui n’aiment rien ?) ou économiques (élaborer un menu régional en achetant les ingrédients sur les stands du salon de l’agriculture, je veux bien, mais il faut avoir le porte monnaie solide !).

Le chroniqueur de Libé est hédoniste, curieux, ouvert sur le monde. Tantôt salé, parfois furieusement sucré. Peut-être trop respectueux des grands classiques et des tours de main ancestraux, il est surtout passionné. Au final, le recueil oscille entre tradition et modernisme (même si l’on sent une réelle aversion pour la mode des verrines !) avec un seul véritable crédo : le plaisir avant tout. Celui de réunir les gens que l’on aime autour d’une bonne table ou, tout simplement, se faire plaisir en solitaire, égoïstement.

Quand la lecture devient à ce point gourmande et vous ouvre l’appétit, on ne peut que s’incliner devant ce mélange de gouaille et d’élégance. Savoureux.

PS : un mot sur la couverture du recueil qui est absolument hideuse et ne pourra jamais inciter qui que ce soit à saisir l’ouvrage posé à plat sur la table d’une librairie. L’illustration centrale censée représenter en très gros plan le cul d’une casserole n’est pas du tout parlante. Bref, c’est un gros raté et c’est bien dommage. Une dernière petite info en passant. Le tirage de départ de ce livre n’est que de 3000 exemplaires. Il sera donc peut-être assez difficile à trouver d’ici quelques semaines.

Cuisiner, un sentiment, de Jacky Durand, Carnets Nord, 2010. 246 pages. 17 euros.

L’info en plus : Carnets Nord est une jeune maison d’édition née en 2007. Son catalogue, riche d’une trentaine de titres, contient des essais, des romans, des chroniques, des carnets de voyages et des reportages au long cours. Un travail de qualité pour cet éditeur indépendant qui mérite que l’on se penche avec attention sur sa production.

vendredi 7 mai 2010

La valse des gueules cassées

Paris, printemps 1919. Un mystérieux tueur laisse derrière lui des cadavres aux visages atrocement mutilés. François-Claudius Simon effectue ses premiers pas d’enquêteur au 36 quai des orfèvres. Miraculeusement rescapé des tranchées, le jeune homme débute dans le métier par une affaire sordide où le meurtrier semble vouloir faire payer à ses victimes ce que la guerre lui a fait subir. Entre les traumatismes d’un passé tout récent, une vie affective à reconstruire et des collègues pas toujours sympa, François connaît un retour à la vie civile pour le moins difficile…

L’auteur est agrégé d’histoire. C’est un détail qui compte. Son Paris de la fin de la grande guerre est décrit avec une redoutable précision. Le boulevard Haussmann, les Tuileries, la zone de Saint-Ouen, le Val de Grâce et son étage réservé aux gueules cassées, les manifs ouvrières du 1er mai 1919… Il propose un voyage dans le temps très documenté et passionnant pour peu que l’on s’intéresse à cette époque.

Pour ce qui est du récit, la mécanique propre au polar est déroulée de façon classique et efficace. L’équipe de la brigade criminelle m’a plus fait penser au 87ème District d’Ed Mc Bain qu’aux brigades du tigre. Chaque inspecteur possède sa propre personnalité et le fonctionnement de la police est très clairement expliqué, y compris les débuts de la police scientifique et de ses experts de l’époque.

Les chapitres sont très courts, il y a beaucoup d’action et les dialogues sont bien menés. Bref, un très bon polar historique qui se dévore rapidement et pose les bases d’une série qui, je l’espère, continuera de proposer des épisodes de cette qualité. Il est d’ailleurs indiqué à la dernière page du roman que le second volume s’intitulera Le bal de l’Équarisseur. Tout un programme !

L’info en plus : La valse des gueules cassées n’est pas le premier polar de Guillaume Prévost. Il a déjà publié, toujours aux éditions Nil Les sept crimes de Rome (une histoire qui met en scène Léonard de Vinci dans l’Italie du 16ème siècle), L'assassin et le prophète (une enquête menée par un jeune philosophe juif à Jérusalem en l’an 6 après J-C) et Le mystère de la chambre obscure (où quand Jules Verne se fait détective dans la France du second Empire). Ces trois romans policiers ont été repris en poche aux éditions 10/18.

La valse des gueules cassées, de Guillaume Prévost, Éditions Nil, 2010. 19 euros.

mercredi 5 mai 2010

10 petits soldats

Ils sont dix. Dix petits soldats qui partent à la guerre la fleur au fusil, le sourire aux lèvres. Il y a Martin, Gégé, Jo, Laurent, Robert, Raymond, Rudolf, Jean et les deux autres dont on ne connaît pas le nom. Tour à tour, ils vont disparaître. Le dernier enlèvera son bel uniforme rouge et son grand chapeau noir. Il les déposera près de son fusil, et il partira.

Comme souvent chez Rapaport, le sujet est grave. Comme souvent chez Rapaport, le texte est minimaliste. Comme souvent chez Rapaport, les illustrations vous sautent à la gorge. Des doubles pages sur fond blanc, sans aucun décor avec du noir et du rouge comme couleurs dominantes. Le texte est écrit en gras, les dessins sont énormes, tout en nervosité. On a l’impression qu’il faut tenir l’album à bout de bras, l’éloigner des yeux pour mieux lire les images.

Il n’y a là aucune empathie pour les petits soldats appelés à partir les uns après les autres. Juste des prénoms. Après tout, ils n’avaient qu’à pas écouter la reine leur crier : « Courez donner votre vie ». On pense aux moutons de Panurge chers à Rabelais. Seule l’attitude du dernier, le déserteur, mérite que l’on s’y attarde. Finalement, lui seul semble avoir tout compris.

Qui a osé dire que les albums, c’est pour les bébés ? Lisez Rapaport et on en reparlera. Lisez 10 petits soldats, lisez Un homme. Faites lire Rapaport à des collégiens, ils vous riront peut-être au nez en voyant l’ouvrage mais ils vont vite comprendre que ce n’est pas une blague (j’ai fait lire Un homme à des 5ème, ça les a sacrément secoués). Tant qu’on est dans les références d’albums pour grands, vous pouvez rajouter Le phare des sirènes, de Rascal et Régis Lejonc, un des plus beaux albums sortis ces dernières années. C’est juste de la littérature. Il n’y a rien à rajouter.

10 petits soldats, de Gilles Rapaport, éditions Circonflexe, 2002. 32 pages. 13,50 euros. A partir de 8 ans.

L’info en plus : Le prochain album de Gilles Rapaport, L'homme invisible, sera un récit une fois de plus engagé sur le quotidien angoissant et riche d'espoir des exilés. L’ouvrage devrait sortir fin août aux éditions Circonflexe. Mon porte monnaie va encore se plaindre…



Lu dans le cadre du challenge Je lis aussi des albums,de Herisson08


lundi 3 mai 2010

Arsène Lupin : L'aiguille creuse

Arsène Lupin aurait-il enfin trouvé son maître ? Lors du cambriolage d’un château Normand, la nièce du propriétaire tire sur l’un des voleurs. Ce dernier n’est autre que le célèbre Arsène Lupin, celui-là même qui échappe à la police depuis des lustres. Se faisant passer pour mort, Lupin semble une fois de plus duper tous ses ennemis. Mais à la surprise générale, Isidore Beautrelet, élève de rhétorique dans un lycée parisien, découvre la supercherie avec une facilité déconcertante. Le jeune homme, sorte de détective surdoué, semble être le seul capable de déjouer les plans machiavéliques que Lupin met en œuvre depuis des années. Devenu la coqueluche des journalistes et de la police, Isidore va devoir assumer le rôle difficile d’adversaire numéro un du roi de la cambriole. Mais celui-ci a plus d’un tour dans son sac… Entre enlèvements, coups tordus et course au trésor, ce roman échevelé ne laisse aucun temps mort.


Une journée passée à Etretat aura suffit pour me donner envie de lire L’aiguille creuse. Un détour chez mon libraire préféré plus tard et me voici avec mon premier Arsène Lupin entre les mains. Certes le texte est un peu daté. Mais il n’empêche. La littérature populaire d’antan garde tous ses charmes. Le coté feuilletonnant, les rebondissements incessants, le héros qui retombe toujours sur ses pieds et semble indestructible (même si…). Les ingrédients qui ont fait le succès du genre se déroulent naturellement au fil du texte et l’engrenage se referme sur un lecteur pris au piège.

Arsène Lupin, Fantomas, Sherlock Holmes ou Harry Dickson, les personnages récurrents qui ont fait la gloire de leurs auteurs il y a à peine plus d’un siècle continuent de fasciner un contingent important de fans cherchant avant tout une lecture plaisir sans prise de tête. Bien sûr, l’intrigue est quelques fois tirée par les cheveux et l’on voit venir certains événements ou quelques grosses ficelles qui permettent à l’histoire de rebondir un peu artificiellement. Bien sûr, certains dialogues semblent un peu désuets. Mais qu’importe, cela reste de la bonne littérature populaire qui, aujourd’hui encore, continue d’inspirer de nombreux écrivains de contenter de nombreux lecteurs.

L’aiguille creuse, de Maurice Leblanc, Le Livre de Poche, 2009. 218 pages. 4 euros.

L’info en plus : l'édition intégrale des aventures d'Arsène Lupin, riche de dix-neuf romans ou recueils de nouvelles et enrichie de pièces de théâtre a été regroupée en trois volumes par les éditions Omnibus. Une belle occasion de réunir dans sa bibliothèque toutes les œuvres que Maurice Leblanc a imaginées pour le plus célèbre des gentlemen cambrioleurs.