vendredi 30 avril 2010

Travailler moins pour lire plus

L’île Turbin est dirigée d’une main de fer par le roi Dontontairalenom. Ce roi minuscule qui parle très fort n’a qu’un seul crédo pour ses sujets : il faut travailler plus !

L’île Turbin compte cinq montagnes. Chacune d’elle possède un profil particulier. Sur le mont Machin se fabriquent toutes les machines et outils qui vont permettre aux habitants de travailler alors que le mont Miam-Miam est le grenier de l’île sur lequel des agriculteurs plantent les aliments qui donneront la force de travailler davantage. Il y a aussi le mont Pin-Pon où l’on œuvre à maintenir la bonne santé de chacun. C’est notamment dans les laboratoires du mont Pin-Pon que sont conçus les fameux suppositoires-aux-orties, ceux-là même qui permettent aux « habitants de courir comme des lapins quand ils vont au travail le matin ». Reste le Mont-Royal, où se trouve la demeure du roi et, tout au bout de l’île, le dernier des cinq monts, le mont Boukiné. C’est de là que s’écoule la source des lettres, une rivière qui charrie un flot continue de consonnes et de voyelles. Les lettres sont récupérées par des écriveurs et des conteurs qui vont en faire des livres destinés à l’exportation. Car sur l’île Turbin personne ne lit. Pas le temps !

Mais un jour, le peuple se rebelle. Il veut lire ! Un slogan claque sur les étendards lors des manifestations : Travailler moins pour lire plus. Surpris, le roi Dontontairalenom ne sait comment faire face à la révolte populaire…

Un monde où l’on se bat pour lire ! Vous imaginez ça ? Alain Serres et Pef déroulent avec talent une histoire simple aux différents niveaux de lecture. Les enfants prendront ça au premier degré tandis que les adultes verront les clins d’œil appuyés à notre cher président et son supposé manque d’intérêt pour la culture. Tout cela pourrait manquer de finesse et apparaître simplement comme une dénonciation un peu maladroite et caricaturale. Mais ce n’est pas le cas. Le texte invite à des considérations plus générales sur l’équilibre entre travail et temps libre. C’est quasiment une réflexion philosophique sur le sens de la vie. C’est aussi un plaidoyer pour la lecture et le plaisir qu’elle procure.

L’album s’organise en double-pages où la couleur, très peu présente, est paradoxalement très significative. Au niveau des illustrations, on a connu Pef en meilleure forme. Son trait est très relâché. Je ne me permettrais de dire que ça sent un peu le travail vite fait et presque bâclé, mais je le pense. Quoi qu’il en soit, l’articulation texte/image est fluide et le plaisir de lire le texte à voix haute bien présent.

Peut-être un futur classique dont le titre s’étalera un jour sur le frontispice de toutes les bibliothèques de France !

Travailler moins pour lire plus, d’Alain Serres et Pef, édition Rue du monde, 2010. 56 pages. 12,50 euros. A partir de 6 ans.

L’info en plus : Le prochain album d’Alain Serres sortira début juin. Son titre ? Mandela, l’africain multicolore. Un album qui décrit la vie de Nelson Mandela, depuis son enfance jusqu'à son élection en Afrique du Sud en février 1990. Les illustrations seront signées Zaü, un illustrateur très à l’aise pour mettre en scène les paysages de l’Afrique (Jour de Noël à Yangassou / Léon et son croco / Penalty à Ouagadougou).

mercredi 28 avril 2010

Le Pacte des Marchombres tome 1 : Ellana

Après le massacre de ses parents alors qu’elle n’avait que cinq ans, Ellana est recueillie par les « Petits » (peuple isolé des forêts). En grandissant, Ellana n’a de souhait que de découvrir le monde des humains et retrouver ses racines. Commence alors pour elle un long périple semé d’embuches. La jeune femme attire vite l’attention des Marchombres et en particulier celle de Jilano Alhuïn, leur grand maître. Celui-ci décide de la prendre comme élève. C’est le début pour Ellana d’un long parcours initiatique qui sera l’occasion pour elle de faire de belles rencontres mais aussi d’affronter de nombreuses épreuves.

A priori la fantasy, ce n’est pas mon truc. Mais la réputation de Pierre Botero l’ayant précédée, c’est avec curiosité et envie mais aussi une certaine peur (d’être déçu) que je me suis plongé dans le premier tome de la trilogie du Pacte des Marchombres.

Ça commence comme un western à la Clint Eastwood (pionniers, caravane) puis on passe au seigneur des anneaux (les Raïs m’ont fait penser aux orques et les Petits aux hobbits), mais très vite, on bascule dans l’univers Bottero. Un monde emprunt de magie où l’humour n’est pas absent. L’écriture est fluide et rythmée grâce notamment à de courts chapitres. On plonge les yeux fermés dans « l’autre monde » à la suite d’Ellana. Les combats sont décrits de manière quasi cinématographique pour plonger le lecteur au cœur de la bataille. L’héroïne est attachante, vive, et fait preuve d’un courage à toute épreuve (trop ?). Les personnages secondaires ne sont pas négligés et contribuent à l’immersion totale du lecteur.

Seuls quelques détails m’ont quelque peu embêté, n’étant pas un amateur éclairé de fantasy. Par exemple, le manque de descriptions des non-humains ne m’a pas permis de me les représenter de manière originale sans penser à des références déjà connues. De plus, le schéma de l’histoire est somme tout assez classique : la recherche des ses origines et de la liberté à travers un parcours initiatique où les épreuves ne manquent pas.

Au final, un roman vraiment agréable. Pour une de mes rares immersions dans le genre fantasy (j’en était resté à Pratchett et Tolkien), je ne suis pas déçu. Le tome 2 est d’ailleurs prévu dans mes prochains achats.

Ellana, de Pierre Bottero, Le livre de poche, 2010. 400 pages. 7,50 euros.

L’info en plus : La trilogie du Pacte des Marchombres est publiée simultanément au format poche en deux versions : une version « jeunesse » éditée par Rageot et une version « adulte » publiée par le Livre de Poche. En fait, il semble que seules les couvertures changent. Les deux premiers tomes sont déjà parus. Le 3ème et dernier volume paraîtra courant mai (le 5 pour l’édition jeunesse et le 19 pour l’édition adulte).



Merci à Livraddict et au Livre de Poche de m’avoir permis de découvrir cet auteur.

mardi 27 avril 2010

Un joueur de poker

Antoine est un brillant informaticien sans ambition professionnelle particulière. Peu enclin à batailler dans un milieu où la concurrence fait rage, il se contente du même poste depuis des années et ne cherche aucunement à monter en grade. A la maison, c’est pareil. Sa compagne Pascale décide de tout, il ne fait que suivre le mouvement. Une indolence qui donne parfois l’impression à ses interlocuteurs d’avoir face à eux un « éternel étudiant dégingandé à l’humeur égale, indifférent à la plupart des événements. »

La vie d’Antoine est bouleversée le jour où il découvre le poker. Il trouve dans ce jeu où les statistiques sont aussi importantes que le facteur chance une raison d’exister qu’il n’avait jusqu’alors jamais connu. Cornaqué par son ami Louis, il développe des capacités d’analyse et de concentration exceptionnelles qui ne tardent pas à faire de lui un joueur de très bon niveau. De Paris à Las Vegas, Antoine va connaître une ascension fulgurante qui ne se fera pas sans embuches. Plus dure sera la chute…

Jean-Sébastien Hongre relève un pari difficile avec ce premier roman : abordé le thème du poker sans noyer le lecteur en surchargeant le texte avec le détail des parties et les descriptions ennuyeuses des nombreux coups joués au cours d’un tournoi. Le texte n’est ni une apologie ni une dénonciation du « phénomène poker ». Ce n’est tout simplement pas le sujet. Bien sûr, le personnage principal est un joueur de poker, mais il ne faut pas s’arrêter à cette caractéristique. C’est avant tout l’histoire d’un homme en souffrance qui cherche à donner un sens à sa vie au moment où tout s’écroule autour de lui (notamment et surtout sa vie conjugale). L’analyse psychologique proposée par l’auteur est à ce titre extrêmement réussie. Le processus qui va mener Antoine vers la folie est décrit avec justesse et l’enchaînement des événements est limpide. La plus grande réussite réside sans doute dans le fait que le lecteur est « embarqué » par le déroulement de l’intrigue et veut savoir comment tout cela va se terminer.

Bien sur, le roman souffre de quelques faiblesses. L’écriture est essentiellement psychologique et très peu visuelle. Les scènes se passant à Las Vegas manquent peut-être de descriptions plus « littéraires » qui auraient magnifiées l’aspect démesuré et complètement fou de cette ville unique. Par ailleurs, les ellipses nombreuses et très brutales (l’histoire avance parfois de plusieurs années en quelques lignes) gâchent un tantinet la fluidité du récit. Dernier point assez déplaisant, certains effets de dramatisation semblent un peu gratuits et n’apportent pas grand-chose à l’histoire (l’accouchement difficile ou la disparition de Louis).

Il n’empêche, pour un premier roman, Jean-Sébastien Hongre propose un texte de qualité, finement pensé et fort ambitieux. Saluons donc la naissance d’un écrivain auquel je souhaite une longue et belle carrière.

Un joueur de poker, de Jean-Sébastien Hongre, édition A. Carrière, 2010. 196 pages. 17 euros.

Merci à Livraddict et aux éditions Anne Carrière de m’avoir permis de lire ce livre dans le cadre d’un partenariat.

L’info en plus : les livres consacrés au poker ne sa cantonnent plus aux manuels techniques permettant d’apprendre à mieux jouer. Si le roman de Jean-Sébastien Hongre est la première fiction « psychologique » abordant le sujet, les éditions First ont publié fin mars le premier thriller écrit à quatre mains ayant pour thème principal le poker. Son titre ? Une partie en enfer. Ses auteurs ? Florian Lafani et Gautier Renault. Son pitch ? « De Boston à Paris, des plages de Nassau aux tables de poker de Las Vegas, bluff et ambition guident les trajectoires de Lars, Hugh et les autres... Autant d'individus qui participent sans le savoir à une seule et même partie » (4ème de couverture).

lundi 26 avril 2010

Les schtroumpfs T28 : la grande schtroumpfette

La schtroumpfette ne supporte plus les réflexions misogynes de ses congénères. Elle s’en va trouver le grand schtroumpf pour lui expliquer la situation. Ce dernier imagine un stratagème qui devrait faire évoluer les mentalités. Il invente un voyage impromptu chez le mage Homnibus et confie la direction du village à la schtroumpfette, au grand dam des autres schtroumpfs. Commence alors un difficile combat pour celle qui voudrait montrer à tous que ce n’est pas parce que l’on est une femme que l’on doit se contenter des tâches ménagères.

Comme souvent chez les schtroumpfs depuis le fabuleux Shtroumpfissime (1965), l’histoire pour enfants traite de problématiques sociales ou politiques qui permettent différents niveaux de compréhension selon l’âge des lecteurs. Après le tourisme de masse (Schtroumpf les bains), ce nouvel album aborde la question du féminisme. Le ton se veut évidemment léger (on n’est pas non plus dans un essai d’Elisabeth Badinter !), mais on décèle en filigrane la dénonciation de certains comportements machos typiques. Pour les enfants qui liront cet album au premier degré, les ingrédients qui ont fait le succès de la série sont réunis : l’humour, l’univers si particulier du village et les personnages emblématiques (de la schtroumpfette au schtroumpf à lunettes en passant par Gargamel, Azrael et bien sûr le grand schtroumpf). Petits et grands y trouveront donc leur compte.

Après quelques épisodes assez médiocres (Salade de schtroumpfs ; Un enfant chez les schtroumpfs) Thierry Culliford, le fils de Peyo, a su redonner à cette incontournable série du patrimoine de la BD franco-belge des scénarios de qualité. A la différence de beaucoup de grands classiques des années soixantes qui ne sont plus que des filons exploités de façon purement mercantile depuis la disparition de leur créateur (Lucky Luke, Astérix, Spirou et Fantasio…), les schtroumpfs ont su garder leur âme. C’est un exploit à souligner et un exemple à suivre.

Les schtroumpfs T28 : la grande schtroumpfette, de Peyo, édition du Lombard, 2010. 48 pages. 9,95 euros.




L’info en plus : Pour fêter les 50 ans des schtroumpfs, un coffret regroupant 10 dix mini-albums est sorti en fin d’année dernière. Dix aventures qui ont marqué autant d’étapes importantes dans la carrière des célèbres personnages de Peyo composent cette série collector au format idéal pour les petites mains : «Les Schtroumpfs noirs», «La Schtroumpfette», «Les Schtroumpfs et le Cracoucass», «L’Apprenti Schtroumpf», «Les Schtroumpfs Olympiques», «L’étrange Réveil du Schtroumpf Paresseux», «Le Schtroumpf Sauvage», «La Menace Schtroumpf», «Le Sctroumpf Reporter» et «Salade de Schtroumpfs». Un cadeau certes un peu cher (59 euros) mais qui ravira les petits lecteurs amoureux des schtroumpfs. En plus, dans une bibliothèque, c’est toujours super joli de voir un beau coffret (les 10 petits livres rangés dans l’ordre dessinent une frise du plus bel effet).

vendredi 23 avril 2010

Le journal d’aurore T3 : rien ne va plus

Résumer la vie d’Aurore est un pari bien insensé. Pensez-donc : une vie d’ado, forcément mal dans sa peau, qui en veut à la terre entière. Entre les copains, le lycée et la famille, elle trouve de nombreuses occasions de remplir son journal intime, et tout le monde en prend pour son grade. Ses relations avec sa mère son très tendues. Sa sœur cadette, Sophie est une petite peste qui a tout de la première de la classe. Quand à son aînée Jessica, elle vient de se marier et a eu une petite fille, Rosette. Pour Aurore, l’année de seconde n’est pas simple. Elle est nulle en histoire géo et déteste lire, d’où des soucis terribles avec ses profs de français. Il n’y a qu’en maths qu’elle se distingue : jamais une note en dessous de la moyenne dans cette discipline. Heureusement, il reste la musique. Aurore est chanteuse dans un groupe où tous les musiciens sont des garçons. Mais il n’est pas toujours facile de faire sa place parmi tous ces mecs. A 15 ans, c’est le moment des grands changements : premier concert, première cuite, premier véritable amour et première prise de conscience politique… la vie quoi !

Si je devais qualifier ce texte, je choisirais l’adjectif « gouleyant » : c’est rafraîchissant et ça coule tout seul. La forme du journal permet de lire en picorant. Quelques pages par-ci par-là, puis on repose le bouquin pour le reprendre quand on a cinq minutes. L’air de rien, on a lu 100 pages sans s’en rendre compte et surtout sans s’ennuyer une seconde. Aurore est souvent drôle, parfois insupportable. Ses réflexions sont à la fois naïves, futiles, profondes ou touchantes. Bien sur, on peut faire quelques reproches. Comment une élève si médiocre en français peut-elle si bien écrire ? Et puis quelques situations peuvent sembler caricaturales, notamment celles concernant les relations parents/ados. De toute façon, Marie Desplechin n’a sans doute pas cherché à faire d’Aurore l’archétype de l’adolescente du 21ème siècle. Ce n’est qu’un « spécimen » parmi tant d’autres. Et force est de reconnaître que la vie de ce spécimen-là vaut la peine d’être découverte.


Le journal d’aurore T3 : rien ne va plus, de Marie Desplechin, édition L’école des loisirs, 2009. 326 pages. 11 euros. Dès 12 ans.


mercredi 21 avril 2010

La machine à bonbons

Albert le ouistiti a un problème : il est trop gourmand ! Quand il se rend à la boulangerie pour acheter des bonbons, il ne peut s’empêcher de grignoter toutes les confiseries sur le chemin du retour. Mais Albert n’est pas seulement un gros glouton, c’est aussi un inventeur de génie. Il décide donc de créer une machine à bonbons qui lui permettra de grignoter autant de friandises qu’il le souhaite. Seulement, il arrive parfois que les inventions ne produisent pas les effets escomptés…


Voila un album rafraîchissant, même si la mise en page est ultra classique (texte à droite et illustration pleine page à gauche). Le choix d’un texte le plus souvent rimé donne beaucoup de musicalité et sonne agréablement aux oreilles des enfants lors d’une lecture à voix haute. De plus, les péripéties vécues par Albert permettent d’introduire des personnages rigolos et très différents les uns des autres.

Au niveau graphique, le trait est souple et les couleurs vives. A noter qu’Albert le bien nommé ressemble beaucoup à Einstein (sans doute un clin d’œil aux adultes).

Cet album est porteur d’un message simple : la frustration née d’échecs successifs peut parfois se transformer en vraie bonne surprise. Ou, pour être plus clair : l’amitié est bien plus enrichissante que la gourmandise.

J’ai lu cet album à Romane, ma petite dernière (4 ans et demi). Elle est restée très attentive du début à la fin. Quand je l’ai questionnée après la lecture, elle m’a fait remarquée que la seconde illustration présente dans l’album était identique à la couverture (je n’avais pas fait attention) et surtout, elle a décelé sur cette illustration un décalage entre le texte et l’image puisqu’il est écrit qu’en rentrant chez lui, Albert n’a déjà plus de bonbons alors que l’illustration le montre avec un sac plein de friandises. Elle n’était donc pas d’accord avec ce que je lui lisais. En fait, elle a formulé cela de la façon suivante : « il est nounouille ou quoi ce singe ? Regarde papa, il en a plein des bonbons. Il a une sucette et puis les deux trucs là qui dépassent » (cf. image de la couverture). C’est un détail, mais cela prouve que les enfants observent avec finesse les liaisons texte/image et sont capables très jeunes de trouver des incohérences !

Une dernière petite réflexion d’adulte à l’attention de l’éditeur (qui n’engage que moi, bien entendu) : le choix du petit format broché à l’italienne est sans doute plus intéressant en termes de coût de fabrication, mais pour ce qui est de l’exposition dans un rayon de librairie, rien ne vaut un volume cartonné avec le titre clairement lisible sur le dos de l’ouvrage. C’est à ce prix qu’un album de littérature jeunesse gagne en visibilité et peut espérer trouver une petite place parmi ses très nombreux congénères.

Je laisse à Romane le soin de conclure ce billet. La sentence est définitive et indiscutable lorsqu’on lui demande si cela lui a plu : « Il est trop bien ce livre papa ! Je peux le mettre dans ma bibliothèque ? ». Que dire de plus ?

La machine à bonbons, de Laura Nillni et Isabelle Bauer, édition Philomèle, 2010. 24 pages. 8,90 euros. A partir de 4 ans.

L’info en plus : Les éditions Philomèle existent depuis quelques mois seulement. Elles possèdent pour l’instant trois titres dans leur catalogue. En plus de La machine à bonbons, les deux autres albums s’intitulent Un (grand) cri de souris et L’ami Bonnet. Pour plus de détails, rendez-vous sur le site http://www.editionsphilomele.fr/. Il est possible d’y commander directement les albums.

Ouvrage lu grâce à Livraddict et aux éditions Philomèle dans le cadre d'un partenariat.

lundi 19 avril 2010

A la pointe de l'épée

Richard St Vière est le meilleur bretteur des Bords-d’Eau, un quartier populaire particulièrement mal famé. Engagé par les riches notables de la ville pour défier le champion d’un rival que l’on veut déshonorer, il remporte brillamment chacun de ses duels. Ses tarifs mirobolants lui permettent d’entretenir son jeune amant Alec, un étudiant désœuvré qui accumule les dettes de jeu. Mais en refusant un contrat proposé par un lord aux mœurs douteuses, St Vière va déclencher une machination qui ébranlera les plus hautes sphères du pouvoir et fera de lui un homme traqué…

Que dire sur ce roman sans être trop méchant ? Le fait de situer l’action dans un 17ème siècle imaginaire (l’action se déroule dans un pays fictif qui pourrait être la France où l’Angleterre de l’époque) peut de prime abord apparaître comme une originalité intéressante. En fait, c’est un choix davantage dicté par la facilité car il enlève toutes les éventuelles difficultés liées à une reconstitution historique crédible. En comparaison, lorsque Pierre Pevel imagine les aventures du chevalier Kantz dans une ville allemande protégée par un dragon (la trilogie de Wieldstatd), il décrit avec une précision redoutable le fonctionnement d’une ville d’Europe du Nord en 1620. Ellen Kushner se contente de créer une ville de carton-pâte qui relève plus du décor de théâtre que d’une réalité tangible. Son écriture finalement assez pauvre et très peu visuelle ne permet pas au lecteur de réellement s’imprégner de l’ambiance de la ville. La description des bas-fonds est trop « propre » et celle des maisons bourgeoises pas assez « baroque » pour être séduisante.

Et que dire des dialogues ? C’est tout simplement catastrophique. Ils sont ampoulés au possible, d’une totale vacuité. Il y a des années que les dialogues d’un roman ne m’avaient semblés aussi imbuvables !

Pour ce qui est des personnages, ils sont trop nombreux et surtout pas suffisamment attachant pour que l’on développe une quelconque empathie à leur égard. Ceux qui possèdent un profil intéressant disparaissent de l’intrigue sur une pirouette au point que l’on se demande pourquoi ils ont été mis en scène (le jeune Lord Michael Godwin par exemple). Entre les duels sans intérêt gagné d’avance par Saint Vière, les complots politiques sans envergure et les histoires de fesse même pas graveleuses, l’ennui vous attrape à bras le corps dès les premières lignes. Et il ne vous lâche plus jusqu’à la dernière page, pour peu que vous soyez assez téméraire pour aller jusqu’au bout. Franchement, si je n’avais pas reçu ce livre dans le cadre d’un partenariat, je n’aurais jamais dépassé la 200ème page.

Voila donc le premier livre de l’année qui m’est littéralement tombé des mains. Ce sont des choses qui arrivent, on ne peut pas toujours trouver des ouvrages qui correspondent à nos goûts. Merci en tout cas à Blog-O-Book et aux éditions Folio de m’avoir permis de recevoir ce titre, même si pour le coup je ne suis pas tombé sur un bon roman, loin de là !

A la pointe de l’épée, d’Ellen Kushner, éditions Folio, 2010. 410 pages. 7,70 euros.

L’info en plus : pour ceux à qui ce billet aurait donné envie de découvrir d’autres publications d’Ellen Kushner, sachez que les éditions Folio ont publié en 2002 un roman intitulé Thomas le Rimeur. Le pitch ? Pour s'être risqué au baiser offert, Thomas le fameux Rimeur se retrouva prisonnier de la Reine des Elfes. Grand vivant s'il en fut, et joyeux compagnon, Thomas vécut près d'elle sept années, dans les voluptueux plaisirs du royaume de Faërie, avant de retourner dans son monde premier, celui du labeur, de la peine, et de la fuite du temps. Hanté, tourmenté par les souvenirs des splendeurs perdues, il lui fallut, malgré tout, retrouver la femme qu'il aimait, reconstruire sa harpe. Et vivre avec les cadeaux ambigus de la Reine des Elfes, le don de prophétie et la malédiction de la parole vraie (4ème de couverture). Personnellement, je passe mon tour.

vendredi 9 avril 2010

Le carnet rouge

William Morris a treize ans lorsqu’il est envoyé au Malborough College pour devenir prêtre. Nous sommes en 1847 et la vie au pensionnat est difficile pour un jeune garçon rêveur à l’imagination sans limite. Pour s’évader, William passe son temps libre dans le jardin du collège. Armé d’un crayon et du carnet rouge que son père lui a offert avant de disparaître, il écrit des poèmes et dessine le paysage bucolique qui l’entoure. Mais lorsqu’un enseignant confisque son carnet en lui reprochant de passer trop de temps plongé dans ses rêveries, le jeune garçon ne peut retenir ses larmes…


En choisissant de raconter l’histoire romancée du père fondateur du design moderne, Benjamin Lacombe n’a pas choisi la facilité. Créateur des arts décoratifs, William Morris a été une des principales sources d’inspiration de l’art nouveau. Les événements relatés dans l’album sont en quelque sorte les moments clés qui vont déclencher la vocation du jeune William, non pas pour l’église, mais pour l’architecture, les lettres et la création d’objets décoratifs à la fois fonctionnels et esthétiques.

Le texte, assez court, est à la fois simple et riche au niveau lexical. Les événements se déroulent de façon linéaire, sans difficulté de compréhension particulière pour un jeune lecteur. Au niveau graphique, le travail d’Agata Kawa est tout simplement exceptionnel. Hommage au courant préraphaélite (mouvement artistique anglo-saxon né en 1848), chaque illustration pleine page est une composition à la fois figurative et onirique fourmillant de détails. Que dire de plus ? C’est beau, un point c’est tout. Une infime remarque peut-être sur les visages qui sont parfois un peu figés. Mais il faut vraiment vouloir chercher la petite bête !

L’ouvrage dans son ensemble est un objet-livre magnifique au format atypique (22x36 cm) et au dos toilé rouge imprimé qui lui confère un charme un peu rétro du plus bel effet.

Reste tout de même deux questions en suspens :

  1. A qui s’adresse un tel album ? Le prix (18 euros) refroidira plus d’un acheteur potentiel. Ensuite, difficile d’imaginer les enfants se passionner pour un tel sujet. C’est donc à mon avis un livre qui plaira davantage aux adultes amateurs de beaux livres et/ou fans de Benjamin Lacombe (ils sont heureusement nombreux). Il aura également sa place dans les rayons jeunesse de toutes les médiathèques dignes de ce nom.
  2. Comment vais-je faire pour le ranger dans ma bibliothèque ? Il est trop grand pour tenir debout entre deux étagères. Je vais donc devoir le coucher. Pour le coup, visuellement, c’est très moyen. Je sais, c’est un détail, mais ça me chagrine beaucoup de ne pas voir un livre disposé dans le sens « naturel » qui doit être le sien.
Le carnet rouge, de Benjamin Lacombe et Agata Kawa, édition Seuil Jeunesse, 2010. 40 pages. 18 euros. A partir de 8 ans.

L’info en plus : Le prochain ouvrage de Benjamin Lacombe s’intitulera Long Cheveux et racontera l’histoire de Loris, un petit garçon aux cheveux longs, tellement longs qu'on le prend souvent pour une fille. Un album pour les petits qui devrait paraître le 20 mai 2010.

mercredi 7 avril 2010

La reine des fourmis a disparu

Catastrophe ! La reine des fourmis a disparu. Plus précisément, elle a été enlevée. Mandibulle de Savon, représentant de la loi de la jungle au sein de la tribu des fourmis rouges, est chargée

de l’enquête, assistée de la jeune Elytre de Lait. Les détectives n’ont qu’un seul indice : un poil perdu par l’agresseur au moment de l’enlèvement. Pour savoir à qui appartient ce poil, les deux fourmis vont rendre visite à de nombreux animaux de la forêt avant de découvrir la civilisation. Une enquête qui les mènera loin de leur monde, au cœur d’un musée aussi fascinant qu’effrayant.

L’intrigue se déroule de façon linéaire et progressive. Le rapport texte/image est organisé simplement : texte sur la page de gauche et illustration pleine page sur la page de droite. Cette organisation très régulière n’est pas respectée tout au long de l’album. Il y a deux doubles pages d’images et autant de doubles pages de texte qui correspondent à des changements importants de l’histoire.

Les illustrations de François Roca sont, comme toujours, d’une exceptionnelle qualité. La présence des fourmis à chaque page permet de souligner le contraste saisissant entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. La galerie d’animaux représentée est un régal qui ravira le lecteur. Les couleurs sont sombres et très travaillées. Le trait de Roca sur cet album peut parfois rappeler celui de Chris Van Allsburg sur Jumanji.

La narration est faite à la première personne. C’est Mandibulle qui raconte les différents événements. Son ton est celui du détective blasé, ironique, distancié et plein d’humour. Au niveau de la syntaxe et du lexique, l’ensemble est assez riche, avec notamment beaucoup de descriptions.

La structure du texte créé des attentes chez le lecteur. On est dans un schéma d’enquête qui progresse régulièrement et dont le mystère sera éclairci au terme de bien des péripéties. Un album superbe et prenant qui initiera avec bonheur les enfants aux charmes du polar.

La reine des fourmis a disparu, de Fred Bernard et François Roca, édition Albin Michel Jeunesse, 1996. 48 pages. 14,90 euros. A partir de 8 ans.

L’info en plus : Fred Bernard n’est pas que le complice attitré de François Roca. Il est également auteur de BD. Son dernier ouvrage paru, L’homme Bonzaï (éditions Delcourt, 2009) raconte les incroyables aventures d'Amédée le Putier, un homme ordinaire dont le des fin sera à la fois tragique et fantastique à cause d'une petite graine qui lui est tombée sur la tête.



PS : J'ai rédigé il y a quelques mois un billet sur le dernier album du duo Bernard / Roca, Le pompier de Lilliputia.

Le voyage de Nyéba

La maman de Nyéba est très malade. Pour la guérir, les médicaments sont impuissants. Abdoulaye le féticheur ne voit qu’une seule solution : Nyéba doit partir loin, franchir trois horizons pour trouver un jujubier. Sa maman guérira quand elle aura avalé quelques bourgeons, quelques fleurs et quelques fruits de cet arbre qui ne ressemble à aucun autre. Nyéba va donc quitter le village et marcher des jours et des nuits, traversant fleuves et déserts pour tenter de sauver sa maman. Ce n’est qu’en franchissant tous les obstacles se dressant sur sa route que la petite fille parviendra à mener à bien sa quête.

Un ouvrage subtil à l’ambiance vaporeuse. La mise en page alterne entre des doubles pages entièrement illustrées dans lesquelles s’insère le texte et une construction plus classique avec le texte sur la page de gauche et une illustration pleine page sur la droite.

Les illustrations de Nathalie Novi sont somptueuses. Le travail sur la lumière restitue à merveille l’ambiance ensorcelante de l’Afrique. Les cieux sont roses, verts ou ocre. L’ensemble des illustrations laissent exploser les couleurs et offrent un échantillon très diversifié des paysages africains. Graphiquement, on peut sentir l’influence d’Edouard Vuillard dans les compositions éclatantes de Nathalie Novi.

Le texte d’Yves Pinguilly est simple et juste. On décèle dès les premières phrases la voix du conteur. Il est rare de voir texte et image se mêler si naturellement pour former un tout indissociable.

Un album remarquable, à lire à voix haute pour emmener les enfants dans un univers à la fois poétique et dépaysant.

Le voyage de Nyéba, d’Yves Pinguilly et Nathalie Novi, édition Rue du monde, 2008. 36 pages. 14,00 euros. A partir de 8 ans.

L’info en plus : Nathalie Novi vient d’illustrer, toujours pour Rue du Monde, Le Pinocchio de Carlo Collodi. Un ouvrage grand format (32 x 24 cm) absolument magnifique !

vendredi 2 avril 2010

Lulu femme Nue T1 et T2, de Davodeau

Lulu est une quadra mariée et mère de trois enfants. Après 16 ans passés comme femme au foyer, elle tente de retourner sur le marché de l’emploi. Suite à un entretien d’embauche qui s’est comme d’habitude mal passé, Lulu décide de ne pas rentrer chez elle. Elle passe une nuit à l’hôtel et rencontre une VRP à qui elle confie ses états d’âme : « Ma vie me plait pas. Il se passe rien. Je sais pas si j’aime encore mon mari. Il a changé. Parfois, je le supporte plus. Heureusement que j’ai mes enfants. Mais j’ai parfois l’impression d’être juste une extension de la gazinière de du lave-linge. » Le lendemain matin, elle accompagne sa rencontre d’un soir dans une station balnéaire du littoral atlantique. Elle va marcher toute la journée sur la plage, seule, avant de finir la nuit sur un banc. Son errance va ainsi durer plusieurs semaines, ponctuée de nombreuses rencontres et de petits riens qui vont, pour un temps, lui donner l’impression d’exister.

Chaque année, des milliers de personnes quittent tout sans laisser de trace. Lulu, elle, n’est pas tout à fait dans cette démarche. Elle décide plutôt de s’offrir un break. De prime abord, on nage ici en pleine banalité : une héroïne qui n’en n’est pas une, sans aucun charme particulier. Elle ne vit pas non plus d’aventures extraordinaires. Davodeau a choisi. Il préfère émouvoir plutôt que divertir.

Lulu ne va pas loin. Son escapade se passe à deux heures de chez elle. Cela renforce le coté piteux (ou poignant, c’est selon) de sa fuite. A aucun moment n’est émis le moindre jugement de valeur à propos du personnage. Impossible de savoir ce que pense vraiment Lulu. Le narrateur est un observateur qui décrit son errance sans jamais se lancer dans une quelconque analyse psychologique. On n’est finalement pas loin de la chronique sociale façon Ken Loach.

Graphiquement, le trait est relâché. Le but n’est pas d’éblouir le lecteur avec une démonstration technique. L’accent est mis sur le récit et sa fluidité. L’histoire se passe au mois d’octobre. La lumière automnale est douce. Elle offre des tons ocre qui dominent la plupart des planches. Il y a également un peu de bleu tirant parfois sur le vert. Les deux albums sont réalisés dans cette quasi bichromie qui colle parfaitement à l’intrigue et aux décors.

Un portrait de femme touchant et un diptyque à la construction imparable. Régalez-vous !

Lulu femme nue T1, d’Étienne Davodeau, édition Futuropolis, 2009. 78 pages. 16 euros.
Lulu femme nue T2, d’Étienne Davodeau, édition Futuropolis, 2010. 78 pages. 16 euros.

L’info en plus : Etienne Davodeau a créé un blog pour accompagner la création du second tome. Le blog devait s’arrêter avec la sortie de l’album, mais finalement, il perdure pour quelques temps encore. Jetez-y un œil si vous avez deux minutes, c’est passionnant : http://www.lulufemmenue.blogspot.com/

jeudi 1 avril 2010

Mon potager de poche

1er avril oblige, un billet un peu spécial, loin de la BD, des albums, de la littérature en général, loin des challenges, défis et autres swaps. Un billet frais et printanier qui annonce le retour des beaux jours.
Depuis plus d’un an, je m’intéresse de près au jardinage avec une idée bien précise en tête : faire manger à ma femme et mes filles des légumes venant de notre potager. Gros problème cependant, en attaquant à la bêche un carré de pelouse censé devenir mon potager, je me suis rendu compte que le travail de la terre devenait vite fatigant, surtout quand cette dernière est très argileuse et pleine de cailloux. N’étant pas réputé pour être un travailleur forcené, j’ai rapidement mis sous couveuse ma vocation naissante devant l’ampleur de la tâche.
Malgré tout, j’ai continué à réfléchir à la question du « jardinage sans effort » et j’ai découvert qu’il existait des solutions pour cultiver des légumes sans avoir besoin de passer des heures à bêcher, désherber et arroser.
Voici donc quelques ouvrages qui pourront éclairer les personnes se trouvant dans le même cas que moi :


Potager de poche, de Rosenn Le Page (photographies de Pierre Fernandes), éditions Rustica, 2008. 80 pages. 12 euros.


Un ouvrage extrêmement bien fait proposant 15 compositions à réaliser dans de petits carrés de 1,5 m maximum ou en pots. Tout le charme tient dans la présentation : 4 pages pour chaque association de fleurs et de légumes avec force photos et explications étape par étape pour la réalisation. On se croirait dans un livre de cuisine. Les ingrédients d’abord (variétés de légumes et de plantes ou de fleurs nécessaires) puis les informations pratiques (temps de réalisation, dimension, arrosage, période de plantation, récolte et durée de vie). Viennent ensuite une photo pleine page pour montrer le résultat final et la création pas à pas, à la manière des recettes filmées que l’on peut voir dans certains magazines culinaires. Remarquable et efficace. Quelques exemples d’associations proposées : chou frisé, cosmos et fenouil dans un carré de 1,20 m ; tomates cerises et œillets d’inde dans un pot de 30 cm de diamètre ; poivron, aubergine, romarin et courgette, toujours en pot ; mélange de haricots à ramer et capucine poussant en hauteur dans 1 m² sur des tuteurs de châtaignier...


Un potager sur mon balcon, ouvrage collectif, édition Larousse, 2009. 144 pages. 9,90 euros.

Un point de départ incontournable pour qui veut se lancer dans des cultures potagères au balcon. Les 25 premières pages recensent tout ce qu’il faut savoir avant de se lancer (réglementation, choix des pots du terreau de l’engrais et du matériel nécessaire). On entre ensuite dans le vif du sujet avec la présentation de 24 légumes, herbes et petits fruits pouvant se cultiver au balcon. Un classement alphabétique très simple et, là encore, 4 pages par légume ou plante aromatique avec photos et gros plan sur les gestes à réaliser. L’intérêt majeur réside dans le fait que sont présentées des variétés à port déterminée qui n’ont pas une croissance exponentielle et peuvent se contenter de la culture en pot. J’ai ainsi appris que l’on pouvait cultiver au balcon certaines variétés de betteraves, de carottes, de choux ou de courgettes. Un indispensable pour démarrer dans les règles de l’art !


L’art du potager en carrés, d’Eric Prédine et Jean-Paul Collaert, édition Édisud, 2009, 114 pages. 15 euros.


Le potager en carré permet de cultiver de nombreuses variétés de plantes dans un espace très réduit. Chaque carré doit faire 1,2 m su 1,2 m et est « découpé » en 16 cases de 30 cm de côté. L’intérêt est que ce micro potager peut s’installer à peu près partout : sur un bout de pelouse, dans une cour, sur un balcon ou une terrasse… Ses dimensions réduites permettent de minimiser les tâches fastidieuses (bêchage et désherbage) et c’est un support idéal pour faire découvrir les joies du jardinage aux enfants. Le secret réside dans une bonne connaissance des différents légumes, de leur période de plantation et de leur durée de végétation. La rotation des cultures est la clé de la réussite d’un potager au carré. L’ouvrage propose quelques exemples d’occupation annuelle. Il regorge de conseils pratiques (de la construction du carré à la préparation du sol en passant par les semis et les meilleures associations de légumes et de plantes aromatiques) et s’avère indispensable pour qui voudrait se lancer dans ce type de potager. Pour info, trois à six carré peuvent suffire pour satisfaire les besoins en légumes frais d’une famille de quatre personnes. Dernière précision, ce petit livre cartonné est, évidemment, au format carré !